Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a annoncé que la grève des 10 000 agents de bord d’Air Canada se poursuivra, défiant ainsi l’ordre du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) qui exigeait qu’elle prenne fin ce lundi à midi. Que s'est-il passé depuis cette décision?
Voici les développements de cette journée de grève:
19h22 | Pas d'accord avant la reprise des vols
Air Canada a avancé que ses agents de bord doivent retourner au travail avant de pouvoir poursuivre les négociations, même si le syndicat affirme qu'il ne mettra pas fin à sa grève désormais illégale tant qu'un accord n'aura pas été conclu à la table de négociations.
Le chef des opérations d'Air Canada, Mark Nasr, a indiqué que la compagnie aérienne est prête à travailler à une entente sans précédent dans l'industrie, mais qu'elle ne peut le faire tant que les avions sont cloués au sol.
17h07 | Vols suspendus jusqu'à mardi après-midi
Air Canada a annoncé lundi que tous les vols prévus jusqu'à 16 h mardi sur ses lignes et celles d'Air Canada Rouge ont été suspendus, la compagnie aérienne et le syndicat représentant les agents de bord n'étant pas parvenus à conclure un nouvel accord.
La compagnie aérienne indique que les clients dont les vols sont annulés sont informés et se verront proposer différentes options, notamment « un remboursement complet, un crédit pour un prochain voyage ou une nouvelle réservation sur une autre compagnie aérienne».
16h51 | Le PDG d'Air Canada espère que la compagnie aérienne reprendra ses vols demain, malgré le refus des agents de bord de se conformer à l'ordre fédéral de retour au travail
Le directeur général d'Air Canada se dit « déçu » de la décision du syndicat représentant les 10 000 agents de bord de la compagnie aérienne de poursuivre la grève malgré l'ordre du gouvernement de la mettre fin.
« (Nous sommes) évidemment déçus, déçus pour nos clients. Plus d'un demi-million de clients ont été touchés par cette grève illégale et nous voulons qu'elle prenne fin », a déclaré Michael Rousseau, PDG d'Air Canada, lors d'une interview accordée à BNN Bloomberg.
16h09 | Grève chez Air Canada: une demande d’autorisation d’action collective contre le SCFP
En marge de la grève des agents de bord d’Air Canada qui bat son plein, une demande d’autorisation d’exercer une action collective contre le Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente ceux-ci, a été déposée auprès du cabinet Lambert Avocats.
16h08 | Conflit chez Air Canada: le calvaire d'une agente de bord
Si la grève des agents de bord d'Air Canada donne du fil à retordre à plusieurs voyageurs, elle provoque aussi son lot de stress chez les syndiqués alors qu'ils sont nombreux à être coincés à destination.
13h58 | FTQ et CSQ voient un parallèle avec la loi de Boulet
La loi québécoise, adoptée en mai dernier, limite les effets d'une grève ou d'un lock-out. Entre autres, elle donne au ministre du Travail le pouvoir d'imposer l'arbitrage aux parties, lorsqu'il juge qu'une grève ou un lock-out risque de causer un préjudice grave ou irréparable à la population.
13h18 | Les passagers d'Air Canada continuent de subir des perturbations
13h05 | Un couple coincé à Punta Cana craint pour sa santé
Depuis deux jours, Serge Vandal et sa femme tentent non seulement de quitter Punta Cana, mais aussi de trouver les médicaments nécessaires pour assurer leur santé alors que la grève chez Air Canada les oblige à demeurer en République dominicaine pour un temps encore indéterminé.
10h42 | Carney «déçu» de l'impasse dans le conflit de travail chez Air Canada
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Le moment de la reprise des vols d'Air Canada demeure un mystère, car le syndicat des agents de bord a décidé lundi de poursuivre la grève, mais la compagnie aérienne a exprimé l’espoir de pouvoir faire décoller ses avions mardi.
Les agents de bord étaient censés mettre fin à leur grève lundi après que le Conseil canadien des relations industrielles a jugé cette action illégale, le gouvernement fédéral ayant invoqué l’article 107 du Code du travail pour contraindre les deux parties à un arbitrage exécutoire.
Le CCRI avait donné au syndicat jusqu’à lundi midi, heure de l’Est, pour annoncer publiquement la fin de la grève, mais le syndicat ne s’est pas conformé à cette décision.
«Nous ne reprendrons pas les airs cet après-midi», a affirmé Mark Hancock, président national du SCFP, lors d’une conférence de presse en anglais à l’aéroport international Pearson de Toronto peu après l’expiration du délai.
M. Hancock a ajouté que le syndicat continuera de se battre, car il défend non seulement les intérêts des agents de bord, mais aussi le droit à la négociation collective au Canada.
«Si cela signifie que des gens comme moi doivent aller en prison, alors qu’il en soit ainsi. Si cela signifie que notre syndicat doit payer une amende, alors qu’il en soit ainsi. Nous cherchons une solution, nos membres veulent une solution. Mais cette solution doit être trouvée à la table des négociations.»
En marge de la conférence de presse, la présidente de la section locale des agents de bord de Montréal du SCFP, Natasha Stea, a soutenu que les membres n’ont rien à perdre.
«Une amende de 1000 $… On n’a même pas l’argent pour payer à manger, parce que nos agents de bord sont des fois quatre, cinq, six à rester dans des appartements. Il y en a qui vivent dans leur auto. Un autre 1000 $, ça ne nous fera pas peur, surtout parce qu’on sait que le SCFP va nous protéger», a témoigné Mme Stea.
Des dirigeants syndicaux ont dénoncé le recours répété du gouvernement fédéral à l’article 107 pour priver les travailleurs de leur droit de grève et les contraindre à l’arbitrage, comme Ottawa l’a déjà fait ces dernières années avec les travailleurs des ports, des chemins de fer et d’autres secteurs.
Une solution rapide recherchée
Alors que le syndicat s’est engagé à poursuivre son action, le président et chef de la direction d’Air Canada, Michael Rousseau, a indiqué qu’il cherchait toujours une solution rapide après avoir dû annuler entre 500 et 600 vols lundi.
«Nous espérons évidemment pouvoir voler demain, mais nous prendrons cette décision plus tard dans la journée», a déclaré M. Rousseau sur BNN Bloomberg peu après que le syndicat a annoncé qu’il poursuivrait la grève.
Il a ajouté que la compagnie aérienne avait été prise au dépourvu par le refus du syndicat d’obtempérer à l’ordre et a exprimé sa déception pour la compagnie aérienne et les clients bloqués.
«Nous pensions, évidemment, que l’article 107 serait appliqué», a-t-il indiqué.
Alors que la compagnie aérienne et le syndicat font pression pour obtenir les solutions qu'ils privilégient, les voyageurs restent dans l'incertitude.
«À un certain degré, ce ne sont même pas les agents de bord qui paient le gros prix, ce sont nos passagers. C'est le pire dans tout ça. (Mais) tous les passagers à qui j'ai parlé, ça a toujours été du support constant, de la solidarité», a rapporté Mme Stea.
Plus tôt lundi, le premier ministre Mark Carney a exhorté les deux parties à résoudre rapidement cette situation qui cause un chaos majeur pour les voyageurs, exprimant sa déception que les deux parties n’aient pas réussi à conclure un accord pour éviter de perturber les déplacements de centaines de milliers de personnes.
M. Carney a fait ces commentaires aux journalistes avant une réunion avec le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, à Ottawa, tandis que la ministre fédérale de l’Emploi, Patty Hajdu, devrait faire le point officiellement plus tard dans la journée.
Les agents de bord se sont mis en grève tôt samedi matin après l’échec des négociations et l’impossibilité pour les deux parties de parvenir à un accord vendredi.
Air Canada a estimé lundi que quelque 500 000 clients avaient vu leurs vols annulés en conséquence.
La compagnie aérienne a également suspendu lundi matin ses prévisions pour les résultats d’exploitation du troisième trimestre et de l’ensemble de l’exercice 2025 en raison des répercussions du conflit de travail.
