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Ton collègue t’énerve? Voici pourquoi ne pas aller en parler à ton boss

On a tous ce collègue qui pianote sans cesse sur son bureau ou qui interrompt tout le monde avec ses anecdotes...

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(Noovo Info)

Tu travailles dans un environnement de travail collaboratif. Tu essaies de rester concentré. Mais à deux bureaux de toi, il y a Paul. Paul et son sac de chips. Paul qui tape du pied. Paul qui fait des solos de stylo. Et toi, ça t’énerve!

La tentation est forte d'en parler à son patron, d'aller voir les ressources humaines ou d'en parler avec les autres employés pour voir s’ils sont également agacés par ces comportements. Spoiler Alert: non, non, et non. Ce n’est pas la bonne première étape. La vraie bonne idée, c’est d’en parler… à Paul. Directement.

Pourquoi pas le patron?

La réponse est simple. Si tu vas voir ton gestionnaire en disant que Paul t’énerve avec ses chips, il y a de bonnes chances qu’il te demande si tu lui en as parlé directement. Et là, tu es de retour à la case départ.

Ton patron a raison. Ce genre de tension du quotidien, c’est d’abord à toi de la gérer. Même chose pour les ressources humaines: leur job, ce n’est pas de jouer à l’arbitre de bruits de collation.

Et discuter de Paul avec les autres collègues? Tu ventiles, oui. Mais tu ne règles rien. Et tu risques de créer une dynamique toxique autour de lui.

Parler, mais pas n’importe comment

Aller voir ton collègue, ça demande du tact. Mais c’est faisable — et franchement, ça peut même renforcer votre relation à long terme. Il faut d’abord éviter de juger ou d’interpréter le comportement.

Voici des exemples de réflexion à éviter pour ne pas créer de fermeture dans la discussion

  • Paul est mal élevé, impossible de faire autant de bruit en mangeant.
  • Paul fait exprès pour m’énerver – il sait que ça me dérange les bruits de croustilles et de sac en après-midi.

Il y a toutefois une méthode simple pour t’aider à formuler ton message sans passer pour un râleur ou un passif agressif:

Étape 1 : J’observe que…

Commence par une observation factuelle, sans jugement.

«Paul, j’ai remarqué que tu manges souvent des chips en après-midi.»

Étape 2 : L’impact sur moi

Exprime comment ça t’affecte, toi. Pas besoin d’exagérer. Sois honnête.

«Le bruit me perturbe un peu, j’ai de la difficulté à rester concentré.»

Étape 3 : Faire une demande

L’idée, ce n’est pas de donner un ordre, mais d’ouvrir la porte à un ajustement.

«Est-ce qu’on pourrait trouver une façon pour que tu puisses continuer à manger tes chips et que je sois moins dérangé?»

Ce n’est pas toujours confortable… mais c’est puissant

Ce genre de discussion peut sembler intimidant, surtout si tu crains de froisser ou de créer un malaise. Mais en général, les gens réagissent mieux qu’on pense. Surtout si tu leur parles avec respect, sans accusation, et que tu restes ouvert à la discussion.

Et au pire? Si Paul réagit mal, là tu as une base solide pour impliquer ton gestionnaire. Tu pourras l’informer que tu as tenté d’avoir une discussion.  

En résumé: tu veux que ça change? Commence par parler à la personne concernée. Pas pour confronter, mais pour co-créer un espace de travail plus vivable pour tous les deux.

Parce qu’au fond, le respect, ça commence souvent par une conversation toute simple.

Annie Boilard

Annie Boilard

Chroniqueur