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C’est la rentrée… respirez!

Selon une récente étude, près de 9 parents sur 10 sont anxieux à la rentrée scolaire.

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(La Presse canadienne)

La liste de matériel scolaire, les vêtements, les chaussures de sport, le sac à dos, la boîte à lunch, la logistique du transport, de l’horaire, du changement de classe ou peut-être même d’école… et l’argent. La rentrée scolaire est synonyme de stress pour bien des parents.

Selon une récente étude américaine, près de 9 parents sur 10 sont anxieux à la rentrée scolaire. Pour plus de la moitié des parents sondés (57 %), c’est le moment «le plus stressant de l’année».

À la course, à bout de souffle, à tenter de joindre les deux bouts, les parents font face à des coûts astronomiques lorsqu’il est temps de magasiner les manuels et les fournitures scolaires. Cette année, en moyenne, la rentrée coûte 750 $.

Au secondaire, au collégial et à l’université? Comptez bien plus. Des milliers de dollars.

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Si on n’a pas prévu le coup, si on n’a pas magasiné à l’avance et couru les aubaines, en écoutant les conseils prodigués par tous (c’est à en perdre la tête !), on se retrouve avec un énorme trou dans le budget… ou une carte de crédit dans le rouge.

Réutilisez, recyclez, réparez, scrutez les circulaires, achetez groupés, achetez en gros, comparez, négociez, troquez, consultez les pages, les groupes, les réseaux sociaux, les amis… Je n’ai rien commencé, mes enfants sont grands et pourtant, je suis déjà lasse, voire écœurée.

Économiser, c’est un job à temps plein.

Charge mentale

Ce ne sont pas tous les parents qui ont le temps, la patience, l’énergie pour préparer la rentrée. Pour certains, c’est la charge supplémentaire, celle qui fait rouler le petit hamster la nuit, qui tient éveillée, qui pousse à dresser des listes, à s’envoyer des courriels de rappels, à multiplier les alarmes dans le téléphone.

Oh, attendez, ça sonne — c’était pour quoi déjà?

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La charge mentale des parents s’alourdit à la rentrée scolaire comme la liste de tâches à effectuer s’allonge. Déjà, en temps normal, les parents sont plus stressés que la moyenne des adultes : ils sont 48 % à déclarer vivre quotidiennement sous un stress écrasant alors que cette proportion est de 36 % dans la population en général.

Culpabilité

En plus des finances, les parents se sentent coincés par leurs obligations professionnelles, leur manque de temps personnel, ils s’inquiètent de la santé mentale de leurs enfants (bonjour la gestion des écrans) et tentent de concilier, du mieux qu’ils le peuvent, boulot et famille.

Du temps de qualité ou une quantité de temps? Bien des parents répondraient, en ces temps de prérentrée scolaire: ni l’un ni l’autre.

Cela provoque bien sûr un sentiment de culpabilité chez plusieurs. Certains se jugent sévèrement, se trouvant indignes, ingrats, moins bons que les autres. Le piège de la comparaison ne disparaît pas à la rentrée scolaire — au contraire!

Oubliez chez moi les livres recouverts impeccablement, les fournitures identifiées parfaitement, le sac à dos propre, lisse, qui attend dans le coin d’une pièce, telle une offrande aux professeurs. Non, lorsque mes enfants fréquentaient l’école primaire, je n’ai jamais fait partie du clan des parents prêts à l’avance, rigoureux, méthodiques et fiers.

Routine et devoirs

Je préfère le clan de fin d’août, qui savoure chaque moment de vacances, rentre de voyage à la dernière minute, du sable encore collé sous la semelle et découvre (avec étonnement, rires ou dégoût, c’est selon) la demande du cartable rigide jaune 2″ du professeur de sciences…

Le stress de la rentrée, c’est aussi le stress du retour à la routine, à un horaire plus serré, parfois chronométré à la minute, entre les cônes orange, les pannes de métro et les caprices du REM.

Le retour des devoirs et des leçons est aussi un calvaire pour bien des enfants… et des parents. Pour les petits neurodivergents, les enfants qui ont un trouble ou simplement ceux qui apprennent différemment, ce moment peut devenir une montagne.

Et pour les parents, qui tentent de conjuguer fin de journée, courriels qui continuent de rentrer, retour à la maison et préparation du souper, les devoirs et leçons sont un cauchemar. On veut bien faire, on veut valoriser l’école, répondre aux consignes, mais il arrive que ce soit tout simplement impossible.

Eh oui, on a oublié de signer l’agenda, de cocher et retourner une feuille, d’acheter l’item spécial pour la fête thématique de la rentrée de demain. Ça arrive.

Mettre la pédale douce

Le cercle vicieux de la performance parentale, de la recherche de la perfection, mène certains à l’épuisement : les recherches démontrent qu’entre 5 à 8 % des parents sont en burnout parental. Et qui dit burnout dit impact sur la famille. Un parent épuisé, désengagé et inefficace, ne peut soutenir, guider et accompagner.

Il doit d’abord se soigner lui-même.

C’est ce que je vous souhaite : une rentrée doudou, sous le signe du selfcare

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