Les célébrations de la Fierté battent leur plein à Montréal, mais au sein de l'organisme qui est derrière l'événement, l'ambiance n'est pas nécessairement à la fête.
Fierté Montréal est dans la tourmente depuis l’exclusion d’un groupe juif du défilé de la Fierté à la suite de plaintes reçues. Le groupe en question a toutefois été réinvité à participer au défilé.
Le président du conseil d’administration, Bernard Truong, a quant à lui démissionné pour des raisons personnelles. C’est Marlot Marleau qui a été désigné pour assurer la transition.
Ce dernier explique que la décision de réintégrer les groupes juifs qui avaient été exclus a été prise afin de ne pas pénaliser un groupe entier pour les propos de certains individus.
«Ça a envoyé un message qui était vraiment loin de notre intention, donc les personnes juives l’ont perçu comme une exclusion basée sur leur foi. Alors qu'on voulait baliser les propos de certains individus, on s'est retrouvé finalement à avoir peut-être une punition disproportionnée pour un groupe», explique le nouveau président du conseil d’administration de Fierté Montréal en entrevue avec Noovo Info.
Pourquoi le conflit au Moyen-Orient s’est invité dans les célébrations de la Fierté?
Le conflit israélo-palestinien s'est invité à fond dans ces célébrations de la Fierté à Montréal. Un débat s’est alors ouvert concernant la position politique de l’organisme LGBTQ+.
Certaines personnes, comme Bernard Truong, croient que l’organisme devrait devenir apolitique et ne pas prendre position dans l’actualité internationale. D’autres soutiennent que de prendre position dans la politique internationale fait partie du militantisme LGBTQ+.
Pour Marlot Marleau, Fierté Montréal ne pourrait pas être apolitique.
«L'existence même d'une personne queer, elle est politique. Puis on le voit entre autres aux États-Unis, mais on le voit aussi au Canada, à Montréal, la presse a récemment rapporté une montée des gestes homophobes contre les communautés. Donc, il y a quelque chose ici qui est important dans l'existence même des personnes queer», explique Marlot Marleau.
Le nouveau président du conseil d’administration de Fierté Montréal soutient toutefois que l’organisme devrait être apartisan, donc être indépendant de tout parti politique.
«La mission de Fierté Montréal c'est vraiment d'amplifier les voix des communautés LGBTQIA2+ et ce qui se passe, c'est que ces communautés-là sont affectées par ce qui se passe à l’international», soutient Marolot Marleau.
«Peut-être qu'il y a un sentiment de solidarité qui est plus facile parce qu'il y a des communautés qui sont marginalisées et quand on voit des situations dans le monde […] on est solidaires avec tous les endroits où il y a des civils, des pertes de vies.»
Des milliers de personnes attendues pour les célébrations de la Fierté
Malgré les scandales, les célébrations de la Fierté se poursuivent à Montréal jusqu’au 10 août avec le tant attendu défilé.
«On a plus de 183 activités qui ont lieu entre le 31 juillet et le 10 août. Le 10 août on culmine avec le défilé. On s'attend à plusieurs centaines de milliers de personnes», mentionne Marlot Marleau.
Les activités cette année s’étendent du Stade olympique au Village.
«On a élargi la façon dont on offre des services, des activités aux personnes de la diversité, mais aussi aux alliés qui veulent participer à nos activités», ajoute Marlot Marleau.
Pour l’entrevue intégrale, voir la vidéo.

