Les inondations causées par les fortes pluies sont devenues monnaie courante à Montréal causant des dégâts importants à diverses propriétés. Comme personne n'a le contrôle sur Dame nature et que les actions pouvant être mises de l'avant par les autorités concernées pour empêcher ou réduire les dommages sont limitées, la Ville de Montréal invite les propriétaires à protéger eux-mêmes leur bâtiment face aux fortes pluies.
Le 13 juillet dernier, jusqu'à 100 millimètres de pluie sont tombés sur différentes régions lorsque des orages violents ont balayé le Québec. Selon les données préliminaires d'Environnement Canada, Montréal avait reçu entre 70 et 100 millimètres de pluie.
Comme ce fût le cas auparavant, les fortes pluies ont inondé des rues et des résidences. Au lendemain des événements, la mairesse de Montréal Valérie Plante avait d'ailleurs indiqué que le 311 a reçu plus de 400 appels la veille en lien avec la pluie torrentielle.
«Ce genre d’événement met une pression énorme sur notre réseau d’égouts. Aucun réseau ne peut d’ailleurs absorber autant d’eau de pluie si rapidement, malgré tous les efforts que notre administration déploie pour rendre notre ville plus résiliente à ce genre de pluies diluviennes», avait mentionné la mairesse en conférence de presse.
Si Montréal a augmenté les budgets et accéléré les travaux pour moderniser les infrastructures vieillissantes au cours des dernières années, en plus de mettre en place des projets comme les parcs éponges, l'état de la situation est tel que les citoyens et les citoyennes doivent mettre la main à la pâte.
Voici quoi faire pour prévenir les inondations
Sur son site Web, la Ville de Montréal propose certaines actions à mettre de l'avant pour adapter les bâtiments et limiter les dommages engendrés par de fortes pluies. «La mesure la plus efficace pour éviter les conséquences des fortes pluies est d’assurer la résilience des bâtiments et d’empêcher l’eau de s’infiltrer», peut-on lire dans les recommandations.
Votre résidence ou bâtiment commercial peut présenter plusieurs vulnérabilités. Il faut notamment vérifier si les équipements de plomberies de votre sous-sol (toilette, robinets, etc.) sont protégés par des clapets antiretour et s'assurer qu'ils fonctionnent correctement.
La Ville de Montréal suggère également de détourner l'eau de vos gouttières vers des surfaces vertes.
Il est aussi important de s’assurer que votre bâtiment est doté de portes étanches – particulièrement les portes de garage.
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Autres conseils en rafales :
- Vérifiez si votre résidence présente des points d’entrées susceptibles de faciliter l’entrée subite de l’eau provenant de la rue;
- Si possible, dégagez les débris qui pourraient bloquer l’entrée de l’eau du puisard sur la rue située à proximité de votre résidence;
- Au sous-sol, assurez-vous que les drains de planchers sont dégagés et que les objets de valeurs sont dans des contenants étanches;
- Assurez-vous de l’étanchéité des ouvertures du bâtiment, dont les portes et fenêtres situées sous ou au niveau de la rue.
Pas suffisamment d'investissements?
Les pluies torrentielles du 13 juillet dernier ont par ailleurs été le moment pour Ensemble Montréal, l'Opposition officielle à la Ville de Montréal, de critiquer la gestion des infrastructures de la ville par l'administration Plante.
«Entre vous et moi, il serait temps de faire une petite pause avec les pistes cyclables et investir dans les égouts», avait déclaré Soraya Martinez Ferrada, candidate d’Ensemble Montréal à la mairie aux prochaines élections municipales, dans un point de presse à Saint-Léonard, un des quartiers montréalais les plus vulnérables aux inondations.
En chiffres réels, le budget 2024 de la Ville de Montréal prévoyait 300 millions $ d'investissements pour le Réseau express vélo (REV) et le réseau cyclable jusqu'en 2033, ce qui inclut l’expansion de son réseau de pistes cyclables aux quatre coins de l’île jusqu’en 2027 afin d’offrir de nouvelles options de mobilité actives et sécuritaires aux citoyens. À titre comparatif, 6,1 milliards $ seront consacrés aux infrastructures de l’eau à Montréal jusqu'en 2033.
Des investissements massifs dans le système d'égout de Montréal ne seraient d'ailleurs pas la solution à privilégier selon le Jean-Luc Martel, professeur au département de Génie de la construction à l'École de technologie supérieure.
En entrevue avec Noovo Info au début du mois, M. Martel, qui est spécialiste des impacts des changements climatiques sur les infrastructures, soutenait que le réseau d’égout ne devrait pas gérer les pluies torrentielles, cette tâche devrait être gérée par la surface.
Les parcs éponges et les toits verts sont donc des options à privilégier.
Avec des informations d'Audrey Bonaque, Guillaume Théroux, Étienne Fortin-Gauthier et Véronique Dubé de Noovo Info et de La Presse canadienne.

