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Les compressions en éducation ont créé un climat instable, dénonce la CSQ

«Le gouvernement a rompu le contrat social en éducation. Tous les jeunes ne sont pas égaux.»

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Coupures en éducation: une rentrée scolaire instable et imprévisible au Québec La rentrée scolaire 2025 pourrait se dérouler dans un climat imprévisible et instable au Québec en raison des coupures en éducation.

La saga des annonces de coupes budgétaires du gouvernement Legault qui s’est finalement résolu par un réinvestissement a «plongé le réseau scolaire dans un marasme teinté de cynisme», dénoncent les principaux syndicats en éducation.

La CSQ rapporte que tant ses membres enseignants, professionnels et employés de soutien que les parents se trouvent encore dans les limbes, quant aux services dont pourront effectivement bénéficier les élèves, à quelques jours de la rentrée scolaire.

«Le scénario catastrophe de coupures est mis de côté pour le moment, mais ça ne change rien au fait que le réseau a besoin de prévisibilité», a lancé le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, en conférence de presse lundi.

Il souligne que même si le gouvernement a réinvesti 540 millions de dollars au budget pour les services aux élèves à la mi-juillet, ce financement n’est «pas à la hauteur des besoins».

«Le gouvernement a rompu le contrat social en éducation. Tous les jeunes ne sont pas égaux à l’heure actuelle et tous, de l’aveu même du ministre de l’Éducation, n’ont pas accès aux services auxquels ils ont droit.» 
- Éric Gingras, président de la CSQ

Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), soutient également que la rentrée s’amorce dans un «climat d’incertitude et de colère pour le personnel de soutien scolaire». Il ajoute que les plusieurs services d’aide aux élèves sont «affaiblis» par l’abolition de postes et ce malgré le réinvestissement annoncé par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.  

Notons qu’en novembre dernier, un gel du recrutement avait été imposé sur l’ensemble du réseau.

Afin de «reformer» ledit contrat social, la CSQ indique depuis plusieurs mois qu’il faut une «grande réflexion collective», notamment du gouvernement, mais aussi de tous les acteurs du milieu de l’éducation.

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Un sondage Léger commandé par la CSQ révélait d’ailleurs que près de 70% des Québécois qu’une grande réflexion collective s’impose pour développer un plan à long terme pour le réseau.

«Nous savons que la population appuie le personnel de l’éducation, c’est plutôt le manque de soutien, les structures et les infrastructures qui sont en cause. Et les choix politiques du gouvernement ne font qu’accentuer le bris de confiance», soutiennent les dirigeants des principaux syndicats en éducation.

«La grande réflexion collective que nous réclamons, c’est ça. On veut parler de la réussite éducative des jeunes, de l’égalité des chances, de mixité scolaire et sociale. On veut parler d’éducation, pour de vrai. On veut un plan, un projet collectif, structurant et inspirant pour le Québec de demain.»

Un manque de profs «extrêmement préoccupant»

Vendredi dernier les syndicats ont qualifié le manque à combler de 4000 enseignants dévoilé par le ministre Drainville d’«extrêmement préoccupant».

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a tenu à rappeler que les 4000 enseignants manquants prouvent que la pénurie de main d’œuvre dans le système d’éducation est alarmante.

M. Drainville avait, quant à lui, préféré voir le verre d’eau à moitié plein, en soulignant que ces données révélaient que 96% des postes étaient comblés. 

Mais la FSE-CSQ reproche au ministre d’occulter l’état des lieux en éducation jugeant que le ministère de l’Éducation n’offre qu’un portrait «partiel» de la situation.

«L'instabilité provoquée par les coupes budgétaires de juin va priver les élèves de certains services, ce qui risque de peser lourdement sur la tâche des enseignantes et enseignants», a souligné la FAE par communiqué.

Avec des informations d’Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info et de La Presse canadienne

Laurie Gervais

Laurie Gervais

Journaliste