Société

Rentrée scolaire 2025: un manque de profs «extrêmement préoccupant», selon les syndicats

«Nous souhaitons que la situation s’améliore, mais il faut donner l’heure juste.»

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Un autobus scolaire circule dans une rue de Montréal, le jeudi 24 octobre 2024. Un autobus scolaire circule dans une rue de Montréal, le jeudi 24 octobre 2024. (Christinne Muschi | La Presse canadienne)

Un mot est ressorti vendredi des principaux syndicats en éducation pour qualifier le manque à combler de 4000 enseignants dévoilé par le ministre Bernard Drainville cette semaine: «préoccupant».

Du côté de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), on rappelle que ce nombre équivaut à 4,4% du total des postes en enseignement. «Même si l’on note une amélioration par rapport à l’an dernier à pareille date, la pénurie demeure une situation extrêmement préoccupante pour notre système d’éducation», note la FAE dans un communiqué.

Lundi, M. Drainville avait préféré voir le verre d’eau à moitié plein, en soulignant que ces données révélaient que 96% des postes étaient comblés. Il a poursuivi son élan d’optimisme en rappelant que le nombre de postes vacants était de 8000 il y a deux ans et de 6000 l’an dernier. «On avait des situations où les jeunes arrivaient en classe et des enseignants n’étaient pas assignés», a-t-il rappelé, convenant néanmoins que la situation n’est pas «parfaite».

Le syndicat juge toutefois qu’en dévoilant ce nombre, le ministère de l’Éducation n’offre qu’un portrait «partiel» de la situation, puisqu’il omet de préciser les données concernant les autres personnels scolaires.

«L'instabilité provoquée par les coupes budgétaires de juin vont priver les élèves de certains services, ce qui risque de peser lourdement sur la tâche des enseignantes et enseignants.»
-Extrait d'un communiqué de la FAE

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) reproche aussi à M. Drainville d’occulter l’état des lieux en éducation. Le président, Richard Bergevin, souligne que si la pénurie semble diminuer en comparaison avec la même date l’an dernier, le nombre de postes en enseignement semble diminuer malgré l’augmentation prévue du nombre d’élèves dans nos classes.

«Ça demeure très préoccupant. Le spectre des compressions a fait passer le nombre de postes de 94 196 en 2024 à 92  820 en 2025. Nous souhaitons que la situation s’améliore, mais il faut donner l’heure juste», estime M. Bergevin.

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Les centres de services scolaires (CSS) avaient jusqu'au 8 août pour soumettre leurs données sur leur personnel scolaire en vue de la rentrée – une date devancée dans les dernières années pour éviter une quantité de problèmes au retour en classe.

Ces chiffres étaient attendus de pied ferme: le réseau de l'éducation du Québec a été mis à rude épreuve au cours des dernières années et le ministre Drainville a récemment soulevé un tollé, fin juin, en imposant des compressions budgétaires de l'ordre de 570M$ en éducation pour la rentrée scolaire 2025-2026.

La grogne s'est étendue aussi aux parents d'élèves, à différents politiciens de l'opposition et même au secteur de la santé. Une pétition avait d'ailleurs été lancée via le site Web de l'Assemblée nationale afin de réclamer à Québec «de ne pas procéder à des restrictions budgétaires en éducation.» Au moment d'écrire ces lignes, la pétition comptait 159 228 signatures.

En juillet dernier, le ministre de l'Éducation a ainsi fait volte-face et a annoncé un réinvestissement de 540M$ en éducation pour les services aux élèves.

Avec de l'information de Jennifer Gravel et de Guillaume Théroux pour Noovo Info.