«Acceptez-vous que le Québec devienne souverain [...], oui ou non?» C'était la question posée aux Québécois et aux Québécoises, le 30 octobre 1995, par le gouvernement péquiste de Jacques Parizeau. À l'époque, le Québec était divisé sur la question souverainiste : le clan du «Non» avait remporté le référendum avec 50,58 % des votes, contre 49,42 % pour le «Oui». 30 ans plus tard, la question de la souveraineté est toujours d'actualité. Mais qu'est-ce qui a changé depuis au Québec?
Noovo Info a dressé une comparaison de la situation du Québec en 1995 versus 2025.
Le gouvernement du Québec
1995 : Le Parti québécois (PQ), mené par Jacques Parizeau, est à la tête du gouvernement du Québec. M. Parizeau est devenu premier ministre du Québec à la suite de sa victoire à l'élection générale du 12 septembre 1994. Son gouvernement n'a jamais caché son principal objectif : faire un référendum sur la souveraineté du Québec.
Parmi les gros noms du gouvernement de Jacques Parizeau, on retrouve, entre autres, Bernard Landry (vice-premier ministre), Jean Campeau (ministre des Finances) Pauline Marois (présidente du Conseil du trésor), Jean Garon (ministre de l’Éducation) et Jean Rochon (ministre de la Santé et des Services sociaux).
Jacques Parizeau a annoncé sa démission au lendemain du référendum du 30 octobre 1995.
2025 : La Coalition avenir Québec (CAQ), mené par François Legault, est à la tête du gouvernement du Québec. M. Legault est premier ministre du Québec depuis le 18 octobre 2018. Le mandat de François Legault à la tête du Québec a été marqué à ce jour par, entre autres, l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État, la gestion de la pandémie de COVID-19, les mesures gouvernementales en immigration, sa réforme en santé, l’affaire Joyce Echaquan, le scandale de SAAQclic et, tout récemment, la controverse entourant le projet de Loi 2 sur les médecins. Parmi les gros noms du gouvernement de François Legault – qui a subi un remaniement ministériel cette année –, on retrouve, entre autres, Geneviève Guilbault (vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique), Eric Girard (ministre des Finances), France-Élaine Duranceau (présidente du Conseil du trésor), Sonia LeBel (ministre de l’Éducation) et Christian Dubé (ministre de la Santé).
Le projet souverainiste vs l'économie
1995 : Comme c’est pratiquement toujours le cas, l’économie, la santé et l’éducation figurent parmi les priorités des Québécois et des Québécoises - c'est encore le cas en 2025. L’économie joue d’ailleurs un rôle important dans la campagne menée par le clan du «Oui» et celui du «Non».
«Un référendum sur l’indépendance, c’est précisément le genre d’évènement politique où les indicateurs traditionnels de performance économique, qui servent à évaluer la performance économique du moment, prennent le bord parce que les discours des deux camps visent à faire changer les perceptions par rapport aux performances économiques», a expliqué à Noovo Info Jean-François Daoust, professeur agrégé à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.
M. Daoust précise que le camp du «Non» travaillait à l’époque à créer un climat d’anxiété économique, «peu importe les indicateurs», alors que le camp du «Oui», tentait de minimiser le tout. «L’anxiété économique, c’est l’une des relations les plus fortes. Quand quelqu’un pense qu’il y a des risques économiques au projet d’indépendance, cette personne est plus susceptible de voter non», a souligné Jean-François Daoust.
2025 : L'indépendance du Québec est encore discutée en 2025 et l'économie est toujours un enjeu. «Lorsqu'on parle d'indépendance du Québec en 2025, on parle des perceptions par rapport à la viabilité économique et c'est encore plus frappant aujourd'hui en contexte de guerre économique avec les États-Unis», a expliqué Jean-François Daoust.
M. Daoust croit d'ailleurs que l'aspect économique est un «bonus» pour le camp fédéraliste en 2025 alors que le risque économique de devenir un pays peut apparaître comme très grand alors que le Canada - avec une vaste population - vit des difficultés au niveau du libre-échange.
Le travail et le salaire au Québec
1995 : Le salaire minimum au Québec en 1995 est de 6,45 $ alors que le revenu personnel moyen pour les Québécois et Québécoises de 15 ans et plus est de 23 198 $ selon des données de Statistique Canada. Entre janvier 1995 et décembre 1995, le taux de chômage varie entre 11 % (juillet, août et septembre) et 12,4 % (mars).
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2025 : Le taux du salaire minimum au Québec est actuellement de 16,10 $ l'heure. Ce taux est en vigueur depuis le 1er mai 2025. En 2025, le salaire annuel moyen au Québec est d’environ 61 000 $ brut, soit environ 44 500 $ net. En septembre dernier, le taux de chômage diminuait à 5,7 % au Québec par rapport à 6,0 % en août. La province comptait alors 4 639 800 personnes en emploi.
La question environnemental vs l'indépendance
1995 : Si l’environnement est important, l’enjeu n’est pas encore au cœur des préoccupations du gouvernement du Québec. La question des changements climatiques, abordés notamment à la conférence de Berlin de 1995 (COP 1) – première Conférence des parties organisée par l’Organisation des Nations unies pour le Climat – fera toutefois avancer certaines choses.
Au Québec, c’est en 1995 que le ministère de l’Environnement et de la Faune produit le document «Éléments de planification québécoise du développement durable» qui fait état de décisions et d’actions réalisées ou en cours permettant de bien enraciner les principes de développement durable dans la société.
L'environnement est un enjeu un peu plus favorable au camp du «Non». «En 1995, le coût du pétrole était un argument du clan du ''Non'' alors qu’on pouvait dire aux Québécois que faire le plein coûtera nettement plus cher dans un Québec indépendant», a souligné le professeur agrégé à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke Jean-François Daoust.
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2025 : Jean-François Daoust a expliqué à Noovo Info qu’il y avait eu, au cours des 30 dernières, un «divorce énergétique» entre le Canada et le Québec provoquant un changement dans les valeurs des gens et du gouvernement et dans la façon de consommer.
«Il me semble qu’en 2025, ça serait quand même un peu plus gênant de mettre de l’avant le pétrole comme étant un argument massue par rapport aux valeurs environnementales de la population versus 1980 et 1995», a-t-il affirmé. L'enjeu de l’environnement, en 2025, jouerait davantage en faveur du camp des indépendantistes, a estimé M. Daoust.
Les vedettes du Canadien de Montréal
1995 : Pierre Turgeon, Vincent Damphousse, Mark Recchi et Patrick Roy. Le 6 décembre 1995, le gardien de but vedette des Canadiens Patrick Roy, qui avait été un acteur clé des deux dernières victoires de la Coupe Stanley en 1986 et 1993, a justement été transigé à l'Avalanche du Colorado... qui était encore quelques mois auparavant les Nordiques de Québec.
2025 : Nick Suzuki, Cole Caufield, Lane Hutson et Ivan Demidov.
Les vedettes des Nordiques de Québec [Avalanche du Colorado]
1995 : Joe Sakic, Peter Forsberg, Claude Lemieux et Sandis Ozolinsh.
2025 : Nathan MacKinnon, Cale Makar, Martin Necas, Valeri Nichushkin.
Les gagnants de l'Adisq
1995 : Lara Fabian a remporté le titre «Interprète de l’année» au Gala de l’Adisq alors que Roch Voisine remporte le titre chez les hommes. C’est le groupe Beau Dommage qui a mis la main sur le prix «Groupe de l’année» alors qu’Éric Lapointe est gagnant dans la catégorie «Découverte de l’année». Le prix pour «Chanson populaire de l’année 1995» a été remis à Céline Dion pour son titre Pour que tu m’aimes encore.
2025 : Le Gala de l'ADISQ 2025 aura lieu le dimanche 9 novembre 2025. Dans la catégorie «Artiste féminine de l’année, on retrouve : Ariane Moffat, Klô Pelgag, Lou-Adriane Cassidy, Marie-Mai et Roxane Bruneau. Chez les hommes, les nommés sont : Aliocha Scheider, Damien Robitaille, Fredz, Jay Scott et Pierre Lapointe. Les nommés pour la catégorie «Chanson de l’année» sont : Notre p'tit refrain (2Frères), Jouer (Ariane Moffat), Fake Friends (Billie du Page), Hymne à l’Amour (Céline Dion live aux Jeux olympiques de paris 2024), Le Stade (Fredz), Woodstock (Jay Scott), Merci ben! (Les Cowboys Fringants), Dis-moi Dis-moi Dis-moi (Lou-Adriane Cassidy), Une bouteille à la mer (Roxane Bruneau) et Casser la table (Salebarbes).
Meilleures séries et émissions
1995 : Le 10e Gala des prix Gémeaux a été animé par Normand Brathwaite. L’Académie canadienne du cinéma et de la télévision récompense alors la série Scoop IV comme meilleure série dramatique. Le prix du meilleur téléroman est remis à Montréal P.Q. alors que l'émission Les Grands procès remporte le prix de la meilleure émission dramatique. La P’tite vie est lauréate du prix pour la meilleure série humoristique et l’émission ZAP obtient le Gémeaux de la meilleure émission ou série jeunesse.
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2025 : Le 40e Gala des prix Gémeaux s'est déroulé le 14 septembre dernier avec Véronique Cloutier à l'animation. «En direct de l'Univers» a été couronnée émission coup de cœur de l'année, mais aussi des 40 dernières années. Le Temps des framboises a été désignée meilleure série dramatique. Qui a poussé Mélodie? a été couronnée meilleure comédie ou comédie dramatique. Grande favorite cette année avec 16 nominations, la deuxième saison de la série «Sorcières» a récolté six trophées lors du Gala d'ouverture. Le documentaire Alphas, le Bye bye 2024, ainsi que les émissions Dans les médias et De garde 24/7 ont respectivement remporté trois prix.
Le top 3 des personnes les plus riches au monde
1995 : Selon la liste des milliardaires du monde par le magazine Forbes, les personnes les plus riches du monde (en dollars) en 1995 étaient: Bill Gates (informaticien, entrepreneur et homme d'affaires américain derrière Microsoft), Warren Buffet (homme d'affaires et investisseur américain, directeur général de Berkshire Hathaway) et Yoshiaki Tsutsumi (homme d'affaires propriétaire de la Seibu Corporation).
2025 : Selon la liste des milliardaires du monde par le magazine Forbes, les personnes les plus riches du monde (en dollars) en 2025 étaient: Elon Musk (entrepreneur, hommes d'affaires (Tesla, SpaceX, OpenAI etc.)), Jeff Bezos (entrepreneur américain, industriel et propriétaire de médias (Amazon, Blue Origin, Bezos Earth Fund, Bezos Expeditions, Kuiper)) et Larry Ellison (informaticien, entrepreneur américain. Principal cofondateur de l'entreprise Oracle).
Avec des informations d'Émile Bérubé-Lupien, Noovo Info et de La Presse canadienne.
Sources : Assemblée nationale du Québec, Wikipédia (gouvernement Parizeau, François Legault, Liste des milliardaires du monde), ministère du Travail, Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec, Adisq, ministère de l'Environnement.
