Les agents de bord d'Air Canada ont voté en faveur d'une grève qui pourrait les amener à débrayer dès ce mois-ci. Voici comment cela pourrait vous affecter.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente plus de 10 000 agents de bord, a indiqué par communiqué que ses membres avaient voté à 99,7 % en faveur de la grève, ajoutant qu'il pourrait donner un préavis de grève de 72 heures dès le 16 août.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«L'entreprise préfère traîner les pieds plutôt que de négocier les points qui importent à nos membres», a expliqué Wesley Lesosky, président de la section Air Canada du SCFP, dans un communiqué de presse publié mardi. «Les agents de bord ont maintenant eu l'occasion de se prononcer et de dire à l'entreprise qu'il est temps de négocier sérieusement.»
Le syndicat réclame une augmentation des salaires et une compensation pour toutes les heures travaillées par les agents de bord.
«Le vote reflète la profonde frustration des agents de bord après des mois de négociations infructueuses, en raison du refus de la compagnie aérienne de négocier équitablement sur des questions clés telles que le travail non rémunéré, les règles de travail et les salaires de misère», indique le communiqué.
«Ayez toujours un plan de secours»
Le vote a suscité des inquiétudes quant à d'éventuels retards ou annulations, et les experts en voyages conseillent aux Canadiens d'être «proactifs» et d'avoir un plan de secours.
«Mon meilleur conseil aux voyageurs... soyez aussi proactifs que possible», a prévenu Jennifer Weatherhead, experte en voyages basée à Toronto et fondatrice de travelandstyle.ca, dans une entrevue vidéo accordée à CTVNews.ca lors de son voyage à Panglao Island, aux Philippines. «La flexibilité est la meilleure devise lorsqu'il s'agit de voyager en général.»
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Mme Weatherhead conseille aux passagers de commencer à planifier leur voyage, par exemple en réservant un vol, une voiture de location et un hôtel qui peuvent être annulés à la dernière minute. «Je prévois toujours un plan de secours lorsque j'entends parler de ce genre de choses», a-t-elle dit.
«Essayez de réserver quelque chose que vous pourrez annuler. Comme ça, si la grève n’a pas lieu, vous pourrez simplement annuler ce vol-là et garder votre vol initial.»
Mme Weatherhead ajoute qu'il vaut également la peine de payer un supplément pour un billet remboursable.
«Je sais que cela représente un peu plus d'argent au départ, mais si vous réservez l'un des billets les moins chers, il y a de fortes chances que vous ne puissiez pas modifier votre réservation sans frais», a-t-elle soutenu.
Les billets d'avion les moins chers ne sont parfois pas remboursables, ne permettent pas aux passagers de choisir leur siège à l'avance et peuvent nécessiter le paiement d'un supplément pour les bagages à main, selon l'experte.
Mme Weatherhead conseille aux voyageurs d'envisager de modifier leurs dates de voyage dès qu'ils ont connaissance d'une perturbation potentielle et de vérifier leur assurance voyage pour voir si une perturbation telle qu'une grève est couverte.
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Les compagnies aériennes informent parfois leurs clients d'une perturbation et leur permettent de modifier leur vol sans frais supplémentaires, d'après Mme Weatherhead.
«Je sauterais sur l'occasion dès que possible, car cela vous donnera les meilleures options et vous évitera de vous retrouver dans une situation difficile à la dernière minute», a-t-elle ajouté.
Que faire si votre vol est annulé?
Gabor Lukacs, président du groupe de défense des droits des passagers aériens Air Passenger Rights, a mentionné que les options qui entraînent des dépenses supplémentaires, telles que l'achat de billets remboursables sur une autre compagnie aérienne à titre de solution de secours, peuvent convenir à ceux qui en ont les moyens et dont le voyage est «urgent». Mais M. Lukacs a ajouté que la menace d'une grève ne devrait pas affecter les passagers.
«Je recommande vivement aux passagers de ne pas croire que la grève aura lieu, de ne pas modifier leurs plans, d'attendre que la compagnie aérienne annule leur vol et de s'occuper ensuite de la situation», a-t-il précisé dans une entrevue vidéo accordée jeudi à CTVNews.ca depuis Halifax.
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Selon M. Lukacs, le Règlement sur la protection des passagers aériens (RPPA) s'applique dès que la compagnie aérienne annule le vol. «Si vous annulez le vol, vous êtes à la merci de la compagnie aérienne», a-t-il dit.
Il peut être préférable de s'en tenir à vos plans de voyage, même si la compagnie aérienne propose de modifier gratuitement votre vol, a ajouté M. Lukacs, car la compagnie aérienne ne vous remboursera pas les frais que vous engagerez si vous modifiez votre vol ou votre voyage à titre préventif.
Pour les annulations qui relèvent de la responsabilité de la compagnie aérienne, M. Lukacs a affirmé que celle-ci est tenue de prendre en charge les repas, l'hébergement et une indemnité forfaitaire pouvant aller jusqu'à 1 000$ par passager en fonction de la durée du retard.
Une fois la grève officiellement déclarée, la compagnie aérienne ne doit aucune indemnité forfaitaire aux passagers en vertu du RPPA, bien que les passagers voyageant à l'international puissent demander le remboursement de leurs frais en vertu de la Convention de Montréal, a-t-il précisé.
Des règles similaires s'appliquent si un vol est retardé d'au moins trois heures, a indiqué Gabor Lukacs.
Les passagers ont des droits dans certains cas, qui sont considérés comme indépendants de la volonté du transporteur en vertu du Règlement sur la protection des passagers aériens du Canada, tels que les conflits de travail ou les grèves.
Si une grève du personnel d'une compagnie aérienne, par exemple, entraîne des retards d'au moins trois heures et des annulations, la compagnie aérienne doit proposer d'autres solutions de transport ou un remboursement. Dans les cas où les vols sont annulés en raison d'une grève, la compagnie aérienne doit réacheminer gratuitement les passagers concernés sur un autre vol, y compris dans une classe supérieure si aucun siège n'est disponible dans une classe inférieure, selon M. Lukacs.
La compagnie aérienne doit également acheter au passager concerné un billet sur une compagnie aérienne concurrente si elle ne peut pas le réacheminer sur l'un de ses vols ou sur un vol d'une compagnie partenaire partant dans les 48 heures suivant l'heure de départ initiale, a ajouté le président du groupe Air Passenger Rights.
