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Voici ce que les emprunteurs doivent prendre en compte.
Le conflit économique opposant les États-Unis et le Canada entraîne de l'incertitude et le marché de l'habitation n'est pas épargné. La chute soudaine de la valeur du dollar canadien par rapport à la devise américaine en raison des menaces de Donald Trump a, par exemple, agité le spectre d'une récession au pays. Dans ce contexte, quelle décision doit-on prendre avant de contracter un contrat de prêt hypothécaire pour l'achat d'une maison?
Selon la firme de services hypothécaires en ligne Ratehub, il pourrait être préférable de se hâter.
Quoique le président des États-Unis a offert un répit de 30 jours avant d'aller de l'avant (ou non) avec l'imposition de tarifs douaniers de 25% sur les importations canadiennes, sa menace a fait chuter jusqu'à 2,58% les rendements des obligations à cinq ans du gouvernement du Canada, l'outil que les prêteurs utilisent comme référence pour fixer les taux des prêts hypothécaires à cinq ans. Résultat: les taux d'intérêts hypothécaires fixes ont diminué, note Ratehub.
«Les acheteurs de taux profitent déjà de rabais, le taux hypothécaire fixe de cinq ans le plus bas au Canada se situant maintenant à 3,89 %», explique Philippe Simard, directeur hypothécaire au Québec de Ratehub.
On ignore toutefois pendant combien de temps les rendements resteront bas. À l'annonce du répit de 30 jours avant l'imposition de tarifs douaniers, les rendements étaient déjà remontés dans la fourchette de 2,75 %.
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Selon M. Simard, il est donc temps d'agir pour aller sur le marché immobilier, puisque rien ne garantit que les rendements obligataires resteront bas. Ils pourraient éventuellement être influencés par des pressions inflationnistes causées par la mise en oeuvre des tarifs douaniers.
«Si vous êtes actuellement à la recherche d'un taux hypothécaire, il est important d'agir pendant que les rendements sont encore à la baisse, et d'obtenir une réservation de taux et une pré-approbation pour garantir l'accès aux taux fixes disponibles aujourd'hui, avant que les marchés ne changent à nouveau.»
M. Simard croit aussi que si la mise en oeuvre des droits de douane a lieu à plus long terme, la Banque du Canada sera plus susceptibles d'opter pour des mesures de relance - un peu comme lors de la pandémie de COVID-19 -, ce qui pourrait être «bénéfique» pour les emprunteurs.
«Certains économistes prévoient un taux de référence éventuel de 1,5 %, soit 50 à 100 points de base de moins que le consensus sans droits de douane pour 2025. Les taux hypothécaires variables poursuivront leur trajectoire descendante et permettront une plus grande accessibilité aux emprunteurs qui sont moins enclins à prendre des risques», explique Philippe Simard.
Peu de gens peuvent prévoir comment le marché canadien du logement – et celui du Québec – réagira à l'imposition de droits de douane par les États-Unis et le Canada.
Avant tout le branle-bas de combat lié aux tarifs douaniers, il était question d'un marché dynamique pour le printemps prochain. L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) avait même révisé ses prévisions pour 2025 prévoyant une augmentation des ventes de 8,6 % (au lieu de 6,6%) et une hausse des prix des logements de 4,7 %.
Le marché du logement est toutefois sujet à plusieurs risques, rappelle Philippe Simard.
«Le plus grand risque de baisse de la demande sur le marché du logement est que les Canadiens soient touchés par des facteurs de récession, tels que la perte d'emploi - même des taux d'intérêt très bas ne feront pas grand-chose pour soutenir la demande dans ce scénario», croit-il.
Le directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub.ca estime tout de même que si le gouvernement fédéral apporte un soutien budgétaire important pour protéger les moyens de subsistance et que le coût de référence des emprunts tombe en dessous de 2 %, «il est possible que cela conduise à un marché du logement ultra-rapide - un scénario qui s'est déroulé pendant la pandémie, lorsque les emprunteurs ont été poussés par l'urgence psychologique d'un environnement de taux plus bas».