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La tendance générale du dollar canadien est à la faiblesse, ce qui a des répercussions sur l'économie.
Même si le Canada a obtenu un sursis face aux plans des États-Unis d'imposer des tarifs douaniers punitifs sur ses produits, le huard a atteint plus tôt dans la journée ses niveaux les plus bas en plus de 20 ans, la menace d'une guerre commerciale pesant sur la monnaie.
Le taux de change de la Banque du Canada à la fin de la journée de lundi indiquait que le huard s'échangeait à 68,48 cents US, mais le dollar canadien a frôlé les 70 cents dans les minutes qui ont suivi la déclaration du Premier ministre Justin Trudeau selon laquelle les droits de douane prévus seraient suspendus pendant au moins 30 jours.
La tendance générale du dollar canadien est toutefois à la faiblesse, ce qui a des répercussions sur l'économie.
«Les Canadiens pourraient être affectés par ce qu'un taux de change en baisse nous dit sur l'économie elle-même : qu'elle est en difficulté», a indiqué Karl Schamotta, stratège en chef du marché chez Corpay.
Dans ses perspectives économiques, la Banque du Canada prévoit une baisse de 2,4 % du PIB du pays l'année où les droits de douane seront appliqués, contre une croissance du PIB de 1,8 % pour 2025 dans un scénario sans droits de douane.
L'affaiblissement du huard pourrait entraîner une hausse des prix de tous les produits, de l'épicerie aux produits achetés sur Amazon, ainsi que des vacances.
Si les droits de douane devaient finalement être appliqués après la pause de 30 jours, M. Schamotta a déclaré que le huard pourrait connaître une nouvelle baisse de 2 à 3 % et qu'il risquait de tomber encore plus bas si les marchés pensaient que les droits de douane allaient être appliqués pendant une période prolongée.
«Une mise en œuvre durable des droits de douane entraînerait presque certainement le Canada dans une récession et causerait d'énormes difficultés aux familles dans tout le pays.»
Il n'en reste pas moins que le moment pourrait être propice pour certains investisseurs.
Selon M. Gardner, les investisseurs canadiens doivent faire preuve de patience et ne pas paniquer en vendant ou en achetant en fonction des fluctuations du dollar.
Compte tenu de la faiblesse persistante du dollar canadien, Mme Gardner a indiqué que son équipe avait orienté les portefeuilles d'investissement vers les États-Unis à l'horizon 2025.
Elle a ajouté que ce pourrait être le bon moment pour les investisseurs d'encaisser leurs avoirs en dollars américains.
Selon Mme Schamotta, un huard plus faible pourrait aider à compenser le coût des droits de douane pour les acheteurs du monde entier qui achètent des produits fabriqués au Canada.
«Les industries d'exportation qui ont souffert pendant des décennies pourraient trouver de nouveaux marchés mondiaux sur lesquels vendre», a-t-il soutenu.
Bien qu'un dollar plus faible puisse offrir une lueur d'espoir aux exportateurs, Adam Button estime qu'il n'est plus aussi avantageux qu'auparavant.
«Il est devenu clair que la faiblesse du dollar canadien n'est plus le levier qu'il a été pour l'investissement et la croissance des entreprises», a déclaré l'analyste en chef des devises pour Forexlive.
Selon M. Button, si le Canada peut sembler moins cher aux investisseurs pour y implanter des entreprises, il reste bien plus cher que le Mexique ou la Chine en termes de coûts de main-d'œuvre.
Un dollar canadien plus faible «n'est pas un grand moteur pour l'économie comme il l'était dans les générations précédentes», a-t-il affirmé.