Noovo Info rapportait fin juillet qu'un propriétaire d'immeuble laissait volontairement à l'abandon près de 200 logements abordables dans l'est de Montréal alors que de nombreuses familles peinent toujours à trouver un toit pour se loger.
Notre enquête nous mène maintenant dans LaSalle, où le parc immobilier appartenant au même propriétaire serait composé lui aussi d'au moins 100 autres logements qui pourraient potentiellement abriter d'éventuels résidents.
Une locataire, qui vit à proximité d'un appartement laissé vacant il y a plusieurs mois, explique que les logements n'ont jamais été habités de nouveau depuis le départ des ex-occupants. «C'est bizarre que ces endroits soient vides», explique une locataire vivant près d'un logement inoccupé, mais vraisemblablement en bon état pour y accommoder des gens.
Pour une autre femme qui demeure au même endroit depuis plusieurs d'années, il est commun que les propriétaires de l'immeuble y laissent des appartements à l'abandon.
«Ils ne font rien», relate la dame au micro de Noovo Info. «Pour ma voisine du dessus, son plafond dans la salle de bain est tombé il y a trois semaines [...] Ils ont dit qu'ils allaient venir, mais ne l'ont jamais fait. Elle a dû réparer elle-même», explique-t-elle.
La même dame explique avoir tenté de faire entrer des membres de sa famille dans l'un des appartements disponibles, mais «ce n'est pas possible», assure-t-elle. «Je crois qu'ils essaient de faire sortir tout le monde pour pouvoir démolir et faire des condos», avoue amèrement la locataire.
Des 4 1/2 et des 5 1/2 font partie des logements laisser vacants. La plupart sont considérés comme abordables.
À Pointe-aux-Trembles, les immeubles sur les 24ᵉ, 25ᵉ, 26ᵉ et 27ᵉ Avenue ont plusieurs logements abordables et certains locataires ont récemment alerté Noovo Info disant que plus d'une centaine de logis sont présentement vacants. Si l'on ajoute la centaine dans l'arrondissement LaSalle, il y aurait donc plus de 300 logements disponibles alors que la crise du logement s'exacerbe d'un mois à l'autre.
Lorsque contacté par téléphone, Robin Lang, le propriétaire de Gestions Turret responsable des logements concernés, a laconiquement avancé que des projets potentiels de rénovations étaient dans les cartons pour ces habitations laissées à l'abandon.
Pour le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), l'actuelle situation ajoute du poids pour la création d'un registre des loyers au Québec. «Cette pratique contribue à l'inabordabilité à laquelle on fait face aujourd'hui», a lancé Véronique Laflamme, porte-parole de l'organisme.
Voyez le reportage de Véronique Dubé.
