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Un nombre impressionnant de logements abordables seraient laissés volontairement à l’abandon à Montréal

«Ce n’est pas normal ce qui se passe.»

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Près de 200 logements abordables seraient laissés à l’abandon à Montréal Près de 200 logements abordables seraient laissés à l’abandon à Montréal

Alors que des milliers de personnes ont de la difficulté à se trouver un logement ou qui sont relégués à un appartement trop petit ou trop cher, Noovo Info apprend que près de 200 logements abordables sont vacants dans l'Est de Montréal.

À Pointe-aux-Trembles, les immeubles sur les 24ᵉ, 25ᵉ, 26ᵉ et 27ᵉ Avenue ont plusieurs logements abordables et certains locataires ont alerté Noovo Info disant que plus d'une centaine de logis sont présentement vacants.

«Ce n’est pas normal ce qui se passe parce qu’il y a du monde qui se cherche des logements, du monde qui reste dans des 3 ½ et ici c’est abordable et c’est chauffé», rapporte un des locataires.

Les résidents expliquent que les appartements qui ont les poignées remplacées et les verrous enlevés sont actuellement libres.

Selon les informations que Noovo Info a pu corroborer sur le terrain, sur les 650 appartements, près de 200 sont libres, dont des 5 ½ et des 4 ½.

La réceptionniste à l'administration n'a toutefois pas voulu nous donner d'informations concernant les logements vacants.

Un complice a alors essayé de louer un appartement. Au téléphone, il demande si des logements sont disponibles ce a quoi il se fait répondre non.

Ce dernier explique que son fils s'est retrouvé à la rue. Il a voulu lui obtenir un logement pendant des mois, mais en vain. Il habite un 5 ½ depuis des années et aurait voulu obtenir un 4 ½, mais il a été surpris par la hausse des prix.

Selon l’avocat spécialiste en droit social, Me Manuel Jonhson, le propriétaire est tout à fait dans ses droits de laisser les appartements libres plus d'un an, puisqu'il en tire aussi des avantages.

«Après douze mois, il y a effectivement aucune concurrence de loyer sur les logements vacants et le propriétaire pourrait augmenter les loyers à sa guise», explique Me Jonhson.

Il souligne que dans un contexte de crise de logement, ce «trou dans la loi» a des effets pervers «parce qu'on veut que les logements soient disponibles sur le marché».

Le représentant de l'entreprise qui gère les immeubles en question a refusé de nous accorder une entrevue à la caméra, mais précise qu'il y a potentiellement des projets de rénovation dans l'air et c'est ce pour quoi on laisserait les logements vacants

À voir dans la vidéo.