Une mère vivant dans un 3 ½ avec ses deux adolescents dit attendre depuis des mois afin que l’Office municipal d’habitation (OMH) de Montréal lui octroie un plus grand appartement. Et pourtant, selon elle, de plus grands logements abordables sont complètement laissés vacants dans l’établissement où elle vit.
Dans un témoignage poignant, Julie (prénom fictif) raconte qu’un employé de l’OMH lui aurait expliqué que les logements subventionnés seraient inhabités, car il faut les peinturer; un non-sens à ses yeux.
«Si un galon de peinture bloque des familles d’avoir un logement, on va aller le chercher nous-mêmes, a-t-elle lancé au micro de Noovo Info. J’attends des retours d’appel et on ne me rappelle pas.»
L'OMH a toutefois rectifié le tir vendredi dans une réponse par courriel. On affirme que sur les 67 logements de l'établissement, seulement trois d'entre eux sont vacants. Ces derniers seraient «réservés pour la relocalisation d’un organisme communautaire» et sont destinés «à une clientèle spécifique».
«En pratique, il n’y a donc pas de logements disponibles dans l’immeuble», a réitéré l'OMH.
Pendant ce temps, la mère affirme que sa famille est complètement entassée. Ses deux enfants, incluant sa fille de 17 ans dont elle a la garde complète, doivent dormir dans la même chambre alors qu’elle doit dormir dans le salon. Le manque d’espace est criant, si bien que les membres de la famille doivent empiler des sacs sur les lits. L’espace de rangement qui lui a également été accordé déborde.
«On n’a pas d’intimité ni de place pour les effets personnels. Ce n’est pas accueillant.»
Actuellement à Montréal, il y a 14 030 demandeurs de HLM. La majorité des personnes (9453) demandent seulement une chambre, soit le logement actuel de Julie. 5688 d’entre elles sont des aînés.
La mère critique le long processus, alors qu’une personne pourrait vivre dans son 3 ½ depuis bien longtemps.
«Mon 3 ½ aurait pu servir à quelqu’un qui est seul et qui attend. Pendant ce temps, je bloque quelqu’un, peut-être une personne âgée.»
L’OMH avait refusé jeudi la demande d’entrevue de Noovo Info, mais assure que la dame est sur une liste d’attente. On admet que le processus peut être difficile, mais souligne que le tout est nécessaire pour assurer une gestion juste et équitable des demandes dans un contexte de forte pression sur le parc de logements.
«On me répond qu’il y a des priorités à suivre, mais on m’avait dit que j’avais priorité puisque je restais dans le même building», a répliqué la mère de famille.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.
