La Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) a annoncé jeudi matin la reprise progressive des services à ses points de service et mandataires, après qu'une panne information survenue mardi après-midi ait forcé la fermeture des succursales mercredi. Certains services en lignes avaient été affectés, incluant l'accès à SAAQclic, selon la société d'État.
Ainsi, tous les rendez-vous prévus aujourd'hui sont maintenus, a fait savoir la société d'État par communiqué. De plus, le portail SAAQclic Commerçants sera de nouveau fonctionnel dans la matinée.
«Il est à noter que la Société élargira ses heures d'ouverture dans les prochains jours afin de servir les clients dont la SAAQ n'a pu honorer le rendez-vous», a-t-on ajouté jeudi.
Par communiqué, la SAAQ se dit «pleinement consciente des inconvénients causés par cette panne informatique», en présentant une nouvelle des excuses aux usagers.
Selon la société d'État, cette panne serait liée à un parc de serveurs soutenant plusieurs services de soutien et de mission.
«Nos équipes et celles de Microsoft sont pleinement mobilisées et travaillent sans relâche pour résoudre ce problème dans les meilleurs délais», a-t-on fait savoir par communiqué mercredi matin.
«C'est totalement inacceptable, mais ce n'est pas SAAQClic, c'est Microsoft.»
Certains services, comme les examens pratiques et la reconnaissance de l'expérience, demeurent toutefois fonctionnels. Les personnes qui se rendent sur place seront prises en charge, assure la SAAQ.
Mais, «les clientes et clients qui avaient un rendez-vous seront contactés pour se voir offrir un nouveau rendez-vous dans les jours à venir», précise la SAAQ mercredi, en présentant de nouvelles excuses.
Les données des clients de la SAAQ n'ont pas été compromises mais, pour les usagers, il n'était toujours pas possible d'accéder à la platefome SAAQClic mercredi, même si celle-ci était «fonctionnelle».
Des problèmes pour vérifier les plaques d'immatriculation
«Au fait de la situation», la Sûreté du Québec (SQ) a mentionné à Noovo Info que les corps de police devaient opérer «avec un manque d'informations au niveau des permis de conduire».
La porte-parole de la SQ, Laurie Avoine, a expliqué que les officiers peuvent tout de même procéder à des interventions, des arrestations et distribuer des constats d’infraction «en vertu de la loi».
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«Un fiasco»
Le gouvernement a blâmé l'entreprise Microsoft, tandis que l'opposition a parlé d'un fiasco.
«Je suis en contrôle de la situation», a assuré le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Gilles Bélanger, mercredi matin à la période de questions. «Même pendant la période de questions, je suis capable de suivre au niveau du rétablissement du service de Microsoft.»
«Le ministre ne semble pas en contrôle de la situation», a riposté le porte-parole péquiste Joël Arseneau.
«Les Québécois s'attendent à mieux et s'attendent surtout à ce que les services soient rétablis. Est-ce qu'il peut nous dire quand les services vont être rétablis? Est-ce qu'il peut nous dire si on sera compensés pour l'absence de services pendant ces jours?»
Le ministre n'a pas répondu sur le moment où le système allait recommencer à fonctionner, mais a dit que son gouvernement travaillait à un plan B.
«La solution SAAQclic, la solution CASA fonctionne bien. Par contre, elle est hébergée sur un serveur qui est la propriété de Microsoft. On regarde des solutions alternatives pour ne plus jamais avoir de bris de service dans les prochains mois.»
Cette panne survient en parallèle des travaux d'une commission qui vise à enquêter sur les déboires du virage numérique de la SAAQ.
«C'est un fiasco! À quelle heure la ministre (des Transports, Geneviève Guilbault), devient-elle responsable?», a lancé le chef intérimaire de l'opposition libérale, Marc Tanguay, en point de presse mercredi matin.
«Les Québécois ont surpayé des centaines de millions pour un projet qui vraisemblablement ne fonctionne pas et on ne sait toujours pas qui est responsable du fiasco», a dénoncé le député Guillaume Cliche-Rivard, de QS.
«C'est très embarrassant pour le gouvernement», a soutenu le député péquiste Pascal Paradis, en point de presse.
Ce dernier a déploré «l'impact réel» de cette panne sur beaucoup de citoyens et a rappelé que le PQ avait demandé une enquête sur l'ensemble des contrats informatiques du gouvernement, qui avait toutefois refusé.
Publié en février dernier, un rapport du Vérificateur général du Québec (VGQ) a fait état de dépassements de coûts pour le déploiement des nouveaux systèmes informatiques de la SAAQ, dont la plateforme transactionnelle SAAQclic.
D'ici 2027, le virage numérique de l'organisation pourrait coûter au minimum 1,1 milliard $, soit une hausse de près de 500 millions $ par rapport au budget initial, selon le VGQ. La transition avait provoqué en 2023 de longues files d'attente devant les succursales.
Cette estimation comprend les phases de développement et d'exploitation des différentes étapes déjà mises en œuvre et celles à venir. Les deux prochaines phases de livraison sont sur la glace actuellement, les échéances étant pour le moment inconnues.
Le montant projeté de 1,1 milliard $ pourrait être bien plus élevé si toutes les phases sont déployées comme prévu initialement. Les plus récentes estimations de la SAAQ pour la dernière livraison de son projet informatique nommé CASA remontent à 2022.
Avec des informations de La Presse canadienne.


