La grève des employés d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM), membres du Syndicat du transport de Montréal – CSN, n’affecte pas que les usagers, mais aussi la tenue de plusieurs évènements, dont le Salon du livre de Montréal.
«On a de grandes inquiétudes», a partagé à Noovo Info Olivier Gougeon, directeur général du Salon du livre de Montréal.
Selon M. Gougeon, 75% des visiteurs du Salon du livre de Montréal utilisent le transport en commun pour s’y rendre.
«Nous sommes le plus grand évènement littéraire francophone d’Amérique. C’est un évènement intergénérationnel qui attire 100 000 personnes en cinq jours.»
M. Gougeon est d’avis que peu importe les moyens de pression utilisés par le Syndicat du Transport de Montréal CSN, que ce soit une grève complète ou partielle, ils représenteront «une catastrophe pour l’accès au public et des jeunes à l’évènement».
Le directeur général du Salon du Livre de Montréal a d’ailleurs tenu à préciser que son organisation respectait les revendications des travailleurs.
«On ne veut pas envoyer le message qu’ils n’ont pas le droit de faire ça ou qu’ils ne devraient pas le faire parce qu’on respecte vraiment leurs revendications : tout le monde a droit à des conditions de travail acceptables. Toutefois, on veut les sensibiliser sur l’impact catastrophique que ça va avoir sur le Salon du livre de Montréal», a-t-il affirmé.
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La direction du Salon du livre de Montréal a fait parvenir une demande au Syndicat du transport de Montréal – CSN et la Société de transport de Montréal (STM) afin de leur demander de lever les mesures de grève pendant la durée du Salon du livre de Montréal.
Le STM-CSN et la STM ont accusé réception de la demande, mais n’ont pas répondu à celle-ci.
«Une catastrophe pour l’industrie»
Marc-André Audet, fondateur des Éditions Les Malins, partage cette inquiétude.
«Ça pourrait être une catastrophe nucléaire pour le milieu de l’édition, pour les auteurs et pour les illustrateurs qui participent au Salon du livre de Montréal.»
Marc-André Audet soutient que le Salon du livre de Montréal est non seulement bénéfique pour les gens du milieu, mais qu’il est aussi une porte d’entrée extraordinaire pour rencontrer les jeunes qui trippent sur la littérature québécoise.
«L’une des rares occasions de rencontrer le public jeunesse, c’est lorsqu’ils viennent dans les salons du livre et ils y viennent très nombreux», a expliqué M. Audet en ajoutant que les matinées scolaires du Salon du livre de Montréal pouvaient rejoindre près de 30 000 jeunes.
«C’est sans compter une dizaine de milliers d’autres jeunes qui se déplace avec leurs parents, notamment en transport en commun», précise Marc-André Audet.
Le fondateur des Éditions Malins – qui représentent plus de 140 auteurs et autrices – souhaite que des actions soient prises afin que la grève des membres du Syndicat du transport de MTL-CSN n’affecte pas les activités du Salon du livre de Montréal, comme ce fût le cas lors de la tenue du Grand Prix de Montréal.
«Il est temps de faire quelque chose […]. Si on a été capable de se forcer pour ne pas perturber le Grand Prix, est-ce qu’on peut se forcer et s’engager [le syndicat] dès maintenant à ne pas perturber le Salon du livre ?», a-t-il confié à Noovo Info. «Ce n’est pas une semaine avant le Salon du livre qu’il faut agir, c’est maintenant».
Joint par courriel par Noovo Info mardi, la CSN, dont fait partie le Syndicat du transport de Montréal, a refusé de répondre à nos questions pour l’instant. La CSN a indiqué qu’elle était en attente de la décision du tribunal [le Tribunal administratif du travail] sur la grève. «Nous n’accordons pas d’entrevue pour le moment».
Grève à la STM
Le Syndicat du transport de Montréal-CSN a annoncé jeudi dernier une troisième grève à la STM qui doit débuter le 31 octobre à 22h, pour se terminer le 28 novembre à 22h.
Le syndicat a fait valoir que ce troisième recours à la grève depuis le mois de juin «devient une fois de plus nécessaire face à l’inflexibilité insensée de la STM».
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«Si nous voulons maintenir de bonnes conditions de travail, nous n'avons d'autre choix que de nous préparer une fois de plus à faire la grève», avait expliqué le président du Syndicat du transport de Montréal-CSN, Bruno Jeannotte. «Nous aurions souhaité l'éviter et nous avons tout fait pour ça.»
Pour le moment, l’impact exact de ces grèves sur les usagers n’est pas encore connu. La STM communiquera toutes les informations une fois que le Tribunal administratif du travail (TAT) aura rendu sa décision sur les services qui seront maintenus.
Avec des informations de Lili Mercure et Audrey Bonaque, Noovo Info.

