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Grève du métro et des autobus de la STM en novembre 2025: les horaires

Voici tout ce qu'il faut savoir si le conflit n'est pas réglé d'ici là.

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En pleine négociation, la STM coupe 300 postes En pleine négociation, la STM coupe 300 postes

Les usagers de la Société de transport de Montréal (STM) devront s'attendre à des perturbations au mois de novembre en raison de la grève des employés d'entretien ainsi que celle des chauffeurs d’autobus, opérateurs de métro et agents de station. Voici tout ce qu'il faut savoir si le conflit n'est pas réglé d'ici là.

La grève des chauffeurs de bus, opérateurs de métro et agents de la STM se déroulera les 1er, 15 et 16 novembre prochains. 

Du côté des employés d'entretien de la STM, le débrayage s'étendra du 1er au 28 novembre prochains. À noter que selon la décision prise par le Tribunal administratif du travail (TAT), la grève débutera officiellement le 31 octobre à 22h. 

Le métro sera ouvert seulement entre 6h30 et 9h30, entre 14h45 et 17h45 et entre 23h et l'heure de fermeture habituelle du métro. Les bus seront quant à eux offerts entre 6h15 et 9h15, entre 15h et 18h entre 23h15 et 1h15 du matin. Ces horaires ont été approuvés par le TAT. Dans une déclaration écrite transmise peu après l'annonce de la décision, le syndicat des employés d'entretien a affirmé que cette grève «aurait un impact majeur». «Nous en sommes conscients», a écrit le président de l'organisation Bruno Jeannotte. 

«Mais après plus de 115 rencontres de négociation et face à un employeur qui ne démontre aucune intention de régler le conflit de travail, nous devons continuer d’augmenter la pression.»
- Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal-CSN

Notons que la section locale Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), représentant les chauffeurs de bus, opérateurs de métro et agents de la STM, a déjà fait savoir que le service de transport adapté sera maintenu malgré la grève.

De plus, la STM a fait savoir  que les discussions concernant les services maintenus incluaient également le maintien d’un certain niveau de service pour les bus et le métro et les représentations possibles pour offrir un maximum de service la journée de l’élection, le 2 novembre. Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le site web de la STM.

Les élections

L'audience de lundi auprès du TAL avait porté essentiellement sur la demande de la Société de transport de Montréal d'étendre les blocs d'heures de services essentiels du matin et de l'après-midi, afin de permettre au plus grand nombre d'électeurs possible d'exercer leur droit de vote aux élections municipales, le 2 novembre.

La STM désirait obtenir un bloc de services essentiels de cinq heures le matin au lieu de trois heures, et un bloc d'une même durée en fin d'après-midi, afin de coïncider davantage avec l'ouverture des bureaux de scrutin, de 10h à 20h.

Mais le juge administratif François Beaubien n'a pas accepté la demande de la STM. Il a jugé suffisante la liste des services essentiels qui avaient été convenus avec l'employeur, hormis pour la question de la journée de l'élection municipale, qui était restée en plan.

«Contrairement à ce qu’affirme la STM, en matière de services essentiels, le rôle du Tribunal n’est pas de pondérer l’exercice du droit de grève des salariés avec le droit de voter des citoyens. Il doit plutôt veiller à ce que la santé ou la sécurité publique ne soit pas mise en danger par la grève en s’assurant que des services essentiels soient maintenus tout en portant atteinte le moins possible au droit de grève», écrit le juge administratif Beaubien.

«Bien que le Tribunal comprenne les préoccupations de la STM concernant le déroulement de la journée des élections municipales du 2 novembre prochain, celle-ci ne  démontre pas comment la santé ou la sécurité publique serait mise en danger par la grève», ajoute-t-il.

«Même en se prêtant à l’exercice de pondération des droits comme le propose la STM, le constat est que la grève n’empêchera pas les citoyens d’exercer leur droit de vote. La personne devant se déplacer ce jour-là pour se rendre au bureau de scrutin pourra le faire en s’imposant un peu de planification afin de réduire au maximum les inconvénients que pourrait lui causer la grève», conclut le juge administratif.

Litige sur les salaires et le recours à la sous-traitance

Le 21 octobre dernier, le syndicat des employés d'entretien de la STM, ont annoncé une nouvelle grève pendant tout le mois de novembre. Le syndicat, qui est rattaché à la Fédération des employé(e)s des services publics, affiliée à la CSN, a fait valoir que ce troisième recours à la grève depuis le mois de juin «devient une fois de plus nécessaire face à l’inflexibilité insensée de la STM».

«Si nous voulons maintenir de bonnes conditions de travail, nous n'avons d'autre choix que de nous préparer une fois de plus à faire la grève», avaait expliqué le président du Syndicat du transport de Montréal-CSN, Bruno Jeannotte. «Nous aurions souhaité l'éviter et nous avons tout fait pour ça.»

Par la suite, c'est au tour des chauffeurs de bus, opérateurs de métro et agents de la STM qui ont déposé un avis de grève mercredi.

«Les parties se sont rencontrées à plusieurs reprises depuis, sans en arriver à une entente», a affirmé la section locale du Syndicat canadien de la fonction publique. Les revendications du syndicat sont des horaires de travail «plus humains» et la fin du temps de travail non-rémunéré.

Le 3 octobre, le ministre du Travail, Jean Boulet, avait nommé une équipe de quatre conciliateurs-médiateurs pour tenter de rapprocher les parties, après une médiation qui n'avait pas porté fruit.

La STM fera le point jeudi lors d'une conférence de presse à son siège social, alors que les négociations se poursuivent. Le syndicat déplore notament «la rigidité» de l'employeur à la table des négociations.

«Nous sommes fermement engagés d’arriver à une entente afin d’éviter la grève», a souligné une porte-parole de la STM mercredi à Noovo Info.

Et pour les chauffeurs et opérateurs de métro? 

Le syndicat qui représente les 4500 chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro de la Société de transport de Montréal demande de pouvoir faire la grève sans fournir de service essentiel autre que le transport adapté, samedi.

Cela signifierait qu'il n'y aurait ni métro ni autobus pour la journée de grève que les chauffeurs d'autobus et opérateurs ont prévue, ce samedi, 1er novembre.

Le Tribunal administratif du travail a entendu les représentations des parties à cet effet, mercredi.

Pour cette section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, il s'agirait de la première grève depuis 38 ans.

La grève doit avoir lieu à partir de 4h, samedi, jusqu'à 3h59, dimanche.

La STM ne s'y est pas opposée; il y a même eu entente entre les parties au sujet des services essentiels à maintenir. 

L'avocat de la STM, Me Jean-René Lafrance, a fait valoir que, les jours de semaine, la société de transport effectuait 1 075 700 déplacements, contre 618 000 les fins de semaine.

Il a noté que le service de police avait été consulté, tout comme le service de sécurité-incendie, Urgences-santé et le centre de sécurité civile.

Toutefois, Aéroports de Montréal est intervenu auprès du Tribunal, demandant le maintien de la ligne d'autobus 747 qui dessert l'aéroport Montréal-Trudeau.

Son avocate, Me Catherine Biron, a fait valoir que l'aéroport subissait déjà des engorgements, que les employés devaient pouvoir venir y travailler sans délai, et que la ligne 747 était cruciale aussi pour les usagers de l'aéroport.

Elle a précisé qu'il y avait 60 000 passagers par jour à l'aéroport et 13 000 personnes dans la «communauté aéroportuaire». Elle a décrit le site comme isolé, ayant des accès limités.

Elle a ajouté qu'il y avait eu plus de 2900 sorties d'ambulances en 2024 et qu'il fallait également penser aux possibilités de dons d'organes impliquant un transport par l'aéroport.

De même, les Alouettes de Montréal ont fait part de leur préoccupation, alors que le club a un match éliminatoire samedi après-midi, au centre-ville de Montréal.

Mais l'avocate du SCFP, Me Isabelle Laurin, a protesté: «on tente de faire reconnaître l'aéroport de Montréal comme un service essentiel pour la population, alors que c'est un service de loisir».

«C'est un droit constitutionnel de s'associer, de faire la grève», a ajouté la procureure du syndicat. 

Après avoir entendu les parties, la juge Maude Pepin Hallé a pris la cause en délibéré.

Les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro ont prévu deux autres journées de grève, les 15 et 16 novembre.

Celles-ci feront l'objet d'une audience distincte. Dans son évaluation de la suffisance des services essentiels à maintenir, le Tribunal doit tenir compte du contexte et de la durée d'une grève projetée.

Avec des informations d'Olivier Demers et de La Presse canadienne

Lili Mercure

Lili Mercure

Vidéjournaliste