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«Si nous voulons maintenir de bonnes conditions de travail, nous n'avons d'autre choix que de nous préparer une fois de plus à faire la grève.»
Les 2400 employés d’entretien de la Société de transport de Montréal annoncent une troisième grève, tout au long du mois de novembre.
La grève doit débuter dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, puis se terminer le 28 novembre.
«Si les usagères et les usagers se cognent le nez sur une porte fermée à partir du 1er novembre, ils sauront que c'est parce que la STM est plus occupée à attaquer nos conditions de travail qu'à améliorer les services à la population.»
Comme lors de la deuxième grève, en septembre et en octobre, la grève prendra la forme d’un refus de faire des heures supplémentaires, jumelé à des arrêts de service ponctuels, mais hors des heures de pointe.
Le syndicat, qui est rattaché à la CSN, fait valoir que ce troisième recours à la grève depuis le mois de juin «devient une fois de plus nécessaire face à l’inflexibilité insensée de la STM».
«Si nous voulons maintenir de bonnes conditions de travail, nous n'avons d'autre choix que de nous préparer une fois de plus à faire la grève», a expliqué le président du Syndicat du transport de Montréal-CSN, Bruno Jeannotte. «Nous aurions souhaité l'éviter et nous avons tout fait pour ça.»
En entrevue avec La Presse Canadienne, M. Jeannotte, a admis que «c'est un scénario qui va être un petit peu plus étendu que le deuxième scénario qu'on vient de vivre».
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a récemment nommé une équipe de quatre conciliateurs-médiateurs pour tenter de rapprocher les parties. La médiation suit son cours.
Dans une publication sur les réseaux sociaux mardi, M. Boulet a martelé que le conflit de travail entre la STM et ses employés d'entretien devait se régler «dans les plus brefs délais».
«Une nouvelle grève en novembre causerait une fois de plus un préjudice important aux personnes qui dépendent du transport en commun», a ajouté le ministre.
Le conflit entre la @stminfo et les employés d’entretien doit se régler dans les plus brefs délais, dans l’intérêt de la population. Une nouvelle grève en novembre causerait une fois de plus un préjudice important aux personnes qui dépendent du transport en commun.
— Jean Boulet (@JeanBoulet10) October 21, 2025
Le 3 octobre…
Le litige porte sur les salaires et le recours à la sous-traitance.
«Les employés d'entretien doivent encore avoir recours à la grève pour empêcher la STM de mettre la hache dans leurs conditions», a ajouté le président du Conseil central du Montréal métropolitain, Bertrand Guibord. «Leur négociation est un moment clé pour l'avenir du transport collectif public. Il est plus que temps que la STM négocie véritablement pour en venir à une entente.»
Le syndicat déplore que l’employeur compromette les conditions de travail, notamment en augmentant le recours à la sous-traitance.
«Il y a tellement à faire pour bien entretenir les métros et les autobus. Quand les gens utilisent le transport collectif, ils veulent compter sur un service de qualité. Il faut absolument maintenir de bonnes conditions de travail pour y arriver et ne pas ouvrir toute grande la porte au privé», a dit la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, Stéphanie Gratton.
La direction de la STM s'est dite déçue du recours à la grève, alors que l'équipe de conciliation-médiation a commencé son travail le 7 octobre. «Nous sommes déçus que le syndicat ne laisse pas la chance au nouveau processus, qui vient à peine de débuter, avant d’exercer si précipitamment son droit de grève», a commenté la directrice générale, Marie-Claude Léonard.
Les parties devront se retrouver de nouveau devant le Tribunal administratif du travail, qui devra trancher sur les services essentiels à maintenir, si la grève venait effectivement à être déclenchée. Il doit toujours déterminer si une grève nuirait de façon indue à la santé ou à la sécurité du public.
«Des discussions ont eu lieu entre les parties pour convenir d’un niveau de services essentiels qui est soumis au Tribunal administratif du travail, incluant le maintien du service du transport adapté en tout temps, le maintien d’un certain niveau de service pour les bus et le métro», indique la STM.
La société de transport précise que «des représentations possibles pour offrir un maximum de service la journée de l’élection, le 2 novembre», seront faites.
La STM indique qu'elle informera la clientèle des «potentiels impacts sur le service» dès que le Tribunal aura rendu sa décision quant aux services essentiels à maintenir.
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info