Des étiquettes nutritionnelles sur le devant des emballages apparaissent désormais sur les produits alimentaires au Québec afin de rendre les informations nutritionnelles plus accessibles aux consommateurs.
Clémence Desjardins, diététicienne agréée et doctorante à l'Université Laval, estime que ce symbole, une loupe, pourrait encourager les Québécois à faire des choix plus sains.
Ce texte est une traduction d'un contenu de CTV News.
«Cela aidera les consommateurs à identifier rapidement les aliments riches en graisses saturées, en sucre ou en sodium», a expliqué Mme Desjardins lors d'une récente entrevue.
«Et cela permettra d'avoir un aperçu plus simple des informations nutritionnelles, ce qui facilitera la comparaison des produits.»
Santé Canada a introduit la nouvelle réglementation sur l'étiquetage nutritionnel en juillet 2022, dont la mise en œuvre complète est prévue pour janvier 2026.
Mme Desjardins a cité une étude récente menée par des chercheurs de l'Université Laval, qui a analysé près de 4000 produits et a révélé que 60 % des articles vendus dans les épiceries du Québec sont riches en graisses saturées, en sucre et en sodium.
«Pour les graisses saturées, les types d'aliments les plus susceptibles de porter ce symbole sont les saucisses, les pizzas et les biscuits. Quant aux sucres, ce sont les biscuits, le lait aromatisé, les boissons à base de plantes et les barres granola. Et pour le sodium, nous avons les viandes transformées, les soupes prêtes à servir et les pizzas», a-t-elle expliqué.
La législation exempte les aliments tels que les légumes et les fruits, le lait à 2 % et le lait entier, les œufs et les aliments présentant un profil lipidique sain, notamment les huiles végétales, les noix et les poissons gras.
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Selon Santé Canada, ces aliments sont exemptés car ils présentent des avantages reconnus pour la santé de la population.
«Ainsi, les produits laitiers tels que le fromage et le yaourt sont exemptés car ils constituent une source importante de calcium, dont la plupart des gens ne consommeraient pas suffisamment s'ils ne mangeaient pas de produits laitiers», a fait remarquer Mme Desjardins.
Le nouveau symbole est également plus facile à comprendre car il ne met en évidence que trois nutriments, au lieu des 12 indiqués dans le tableau nutritionnel au dos de l'emballage.
« De plus, le nouveau symbole ne comporte aucun chiffre, ce qui évite aux consommateurs de passer plus de temps à déterminer si un aliment est riche en graisses saturées, en sucre ou en sodium. En ce sens, l'interprétation de ces chiffres a déjà été faite », ajoute-t-elle.
Malgré sa simplicité, elle encourage les gens à utiliser à la fois le symbole figurant sur le devant de l'emballage et le tableau de la valeur nutritive, car ils se complètent.
«Les consommateurs peuvent utiliser le nouveau symbole pour comparer facilement les produits d'une même catégorie. Prenons l'exemple des barres granola : certaines d'entre elles contiennent des quantités élevées de graisses saturées et de sucres, mais ce n'est pas le cas de toutes.»
«Il suffira de jeter un coup d'œil rapide aux différentes options proposées dans les rayons des magasins pour repérer plus facilement celles qui contiennent moins de graisses saturées et de sucres, c'est-à-dire celles qui ne portent pas le symbole», explique Mme Desjardins.
Selon la diététicienne, une consommation élevée de graisses saturées, de sucres et de sodium est associée à un risque accru de maladies cardiaques, de diabète de type 2 et d'hypertension, ainsi qu'à certains types de cancers.
Mme Desjardins a indiqué que l'étiquetage sur le devant des emballages est une stratégie fondée sur des preuves reconnue par de nombreuses organisations de santé et constitue un outil utile pour lutter contre l'augmentation mondiale des maladies chroniques.
Elle a ajouté que des systèmes d'étiquetage similaires sont déjà utilisés dans d'autres pays et ont démontré leur efficacité pour réduire la consommation d'aliments moins nutritifs.
«Je suis convaincue que cette nouvelle réglementation aidera les gens à faire des choix plus nutritifs pour eux-mêmes et leur famille, ce qui se traduira à terme par une population en meilleure santé», a-t-elle dit.


