Économie

Survivre en 2025 en tant qu'entreprise agroalimentaire québécoise: une «mission impossible»

«On nous dit d’innover, on gagne des trophées. Qu’est-ce qu’on fait qui n’est pas correct?»

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Survivre en 2025 en tant qu'entreprise agroalimentaire québécoise: une «mission impossible» QUENI-PRODUITS EPICERIE TABLETTES

Survivre face à la pression financière de 2025 relève toujours du parcours du combattant pour des entreprises agroalimentaires d’ici. Bien que la tendance soit à l’achat local, on dénonce le manque de soutien de Québec qui nuirait grandement à la survie des entreprises et à leur développement.

C’est ce qu’avance Danielle Paquet, ex-présidente d’Aliments Bela Peko. Son entreprise a annoncé en février dernier être dans l’obligation de fermer boutique, faute d’appui.

Elle raconte au micro de Noovo Info avoir lancé la serviette, alors que ses produits peinaient à se retrouver sur les tablettes des grandes bannières, qui semblaient prioriser les multinationales et à la marque nationale.

«C’est comme une mission impossible.»
-Danielle Paquet, ex-présidente d'Aliments Bela Peko

Aux yeux de Mme Paquet, il est impossible de réussir lorsqu’on est une petite entreprise au Québec. Elle montre du doigt l’iniquité au niveau des risques auprès des bannières.

Noovo Info (Noovo Info)

Elle suggère au gouvernement de s’entendre avec les banques «pour que nos prêts soient plus allégés» et que le «partage des risques avec les bannières soient équilibrés».

D’autres entreprises en agroalimentaire de la région de Québec qui sont toujours en affaire dénoncent également de devoir faire face à la concurrence des multinationales.

Mériane Labrie, de l’entreprise alimentaire Madame Labriski, admet que des actions sont posées pour supporter les produits locaux. Mais les efforts ne seraient pas suffisants.

«Si le volume n’est pas équivalent à celui de la marque nationale, la bannière va donner plus d’amour à la marque nationale.»

Noovo Info (Noovo Info)

 

De son côté, Lysanne Gingras des Aliments Chickumi, se questionne quant aux mesures supplémentaires que doivent prendre les entreprises pour joindre les deux bouts.

«On a des produits faits au Québec, transformés au Québec. On nous dit d’innover, on gagne des trophées. Qu’est-ce qu’on fait qui n’est pas correct?», s’est-elle questionnée.

De son côté, l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA) mentionne que les détaillants ont peu à voir «sur les ententes que les bannières ont conclues avec des producteurs/transformateurs pour approvisionner leur réseau à l’échelle de la province».

On explique que les membres, qui sont en majorité affiliéS à une bannière, ont toutefois «la possibilité de conclure des ententes qu’on peut appeler back door».

Voyez le reportage de Caroline Dumont dans la vidéo.