Un nid-de-poule réparé attire l’attention internationale et fait grogner les Montréalais sur l’état des routes de la ville.
Le Grand Prix Cycliste, une course cycliste où s'affrontent des coureurs du monde entier, s'est déroulé dimanche dernier dans la métropole. Au kilomètre 120 environ, les coureurs gravissaient une route menant au majestueux Mont Royal. C'est alors que le cycliste néerlandais Pascal Eenkhoorn a heurté une bosse sur la route et a été projeté sur l'asphalte, un accident qui a mis fin à sa course.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Les cyclistes professionnels roulent sur des pavés en Europe et sur des routes endommagées dans le monde entier, certains ont donc considéré cet accident comme un simple coup de malchance. Mais l'image diffusée à l'échelle internationale a fait réagir les Montréalais.
«Je l'ai vu à la télévision», a confié Mivil Deschenes. «Je fais beaucoup de vélo en ville, donc cela ne m'a pas surpris.»
Montréal n'est pas la seule ville canadienne confrontée à ce problème, mais celui des nids-de-poule y est légendaire. Des images provenant des archives de CTV News datant de plus d'un demi-siècle montrent des routes en mauvais état et des ouvriers en train de les réparer.
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Au fil des ans, des essieux endommagés et des enjoliveurs perdus se sont accumulés, et il y a même eu des blessures graves. Presque tous les résidents rencontrés par CTV Nouvelles disent avoir eu au moins une mauvaise expérience avec un nid-de-poule.
«Je dois constamment les éviter», a avoué Nicole Dunn, qui se promenait sur le Mont Royal. «La ville est en permanence en travaux, donc je suppose qu'ils essaient de résoudre le problème.»
Certains experts ont mis en cause le climat de Montréal, les cycles de dégel et de gel, le type de revêtement routier et le sel utilisé pour le dégivrage. Le vérificateur général de Montréal a également ajouté à cette liste la mauvaise gestion de l'entretien et de la maintenance. Un rapport publié en début d'année a révélé qu'une route sur trois de la ville est en mauvais ou très mauvais état.
Cette fin de semaine, la Ville organisera un marathon, avec 32 000 participants qui fouleront le bitume.
«Nous voulons que cette fin de semaine soit une fête», a lancé le porte-parole de la Ville, Philippe Sabourin. «Afin de nous assurer que tout se passe bien, nous avons réparé tous les nids-de-poule sur le circuit.»
M. Sabourin ajoute toutefois qu'il existe des risques inhérents à la pratique d'activités telles que le cyclisme et la course à pied dans les rues de la ville. Il précise également que le nid-de-poule dans lequel le cycliste est tombé dimanche avait été réparé.
La route avait été jugée praticable par les organisateurs avant la course de dimanche.
Lorsque CTV News s'est rendu sur place, il a confirmé que le nid-de-poule avait été comblé, mais que le rapiéçage avait transformé le nid-de-poule en une petite bosse sur la route. Certains Montréalais espèrent maintenant que cette bosse désormais célèbre fera passer un message.
«C'était comme un appel à l'aide», a souligné Mivil Deschenes en riant et qui roulait à proximité. «Si quelqu'un a une solution à nous proposer, nous devrions l'écouter.»


