Les 2400 employés d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM) ont lancé la semaine dernière une grève qui pourrait durer presque tout le mois de novembre. Les chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, quant à eux, étaient en grève samedi dernier, mais menacent de faire de nouveau la grève les 15 et 16 novembre si aucune avancée n'est faite à la table des négociations.
Les syndicats des deux partis ont différentes revendications à mettre de l’avant devant la STM. On vous explique.
Troisième grève des employés d’entretien
L’arrêt de travail pour les employés d’entretien, le troisième depuis le début de l'année, veut faire pression à la STM avec une grève qui limite le service d'autobus et de métro aux heures de pointe.
Les principaux points d'achoppement dans les négociations sont les augmentations salariales et l'externalisation de certains travaux de maintenance.
Pour la question des salaires, la STM a récemment ajouté 2 % à son offre initiale de 11 % d’augmentation pour la porter à 13 % sur cinq ans.
Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal-CSN, réplique que les sociétés de transport de Québec, d’Ottawa, de Trois-Rivières, de la Rive-Sud et de la Rive-Nord de Montréal, ont conclu «des ententes qui sont de l'ordre de 17 à 20 % partout, sauf à la STM».
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Dans le cas de la sous-traitance, le syndicat déplore que l’employeur compromette les conditions de travail, notamment en augmentant le recours à la sous-traitance.
«Il y a tellement à faire pour bien entretenir les métros et les autobus. Quand les gens utilisent le transport collectif, ils veulent compter sur un service de qualité. Il faut absolument maintenir de bonnes conditions de travail pour y arriver et ne pas ouvrir toute grande la porte au privé», a dit la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, Stéphanie Gratton.
Le syndicat rejette l’idée de sous-traiter l’entretien et la réparation des véhicules, la fabrication et le réusinage de pièces, faisant valoir que ses membres ont l’habitude et les connaissances requises pour ce travail. Bruno Jeannotte se dit convaincu qu’il serait beaucoup plus coûteux de faire appel à d’éventuels fournisseurs extérieurs qui auraient du mal à réaliser le même travail.
«Le métro a 50 ans, 60 ans d'âge, comme le MR73. Si on n'avait pas la capacité de fabriquer nos propres pièces, il est évident qu'on ne peut pas acheter actuellement des pièces chez des fournisseurs pour un matériel roulant qui a 50 ans d'ancienneté», dit-il.
Pour la durée des 28 jours de grève des employés d’entretien, les services essentiels prévoient des plages horaires de 6h15 à 9h15 pour les autobus, puis de 15h à 18h et de 23h15 à 1h15. Pour le métro, les services essentiels seront fournis de 6h30 à 9h30, puis de 14h45 à 17h45 et de 23h à l’heure de fermeture.
Grève des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro
Les revendications du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui représente les 4500 employés sont des horaires de travail «plus humains» et la fin du temps de travail non-rémunéré.
«Nous avons donné toutes les chances possibles à la négociation», a dit Frédéric Therrien, président de la section locale 1983 du SCFP. «Nous avons privilégié tous les autres moyens de pression imaginables.»
«Malgré nos nombreuses et longues journées de négociation et certaines avancées, force est de constater que l'employeur ne cherche plus de nouvelles solutions pour trouver un terrain d'entente», souligne-t-il.
Samedi dernier, la grève des 4500 chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro a paralysé le transport en commun, sans qu'il y ait des services essentiels autres que celui du transport adapté. Il n’y avait donc ni métro ni autobus.
Les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro ont prévu deux autres journées de grève, les 15 et 16 novembre.