Le juge dans l’affaire du trafic présumé de plus de 40 migrants découverts entassés dans un camion à Stanstead, près de la frontière canadienne avec les États-Unis en Estrie, a frappé le dossier d’une ordonnance de non-publication sur l’enquête de remise en liberté des trois accusés.
Le juge Alexandre Tardif espère ainsi éviter que ne soit teintée la perspective du public ou d’un éventuel jury en attendant le procès d'Ogulcan Mersin, de Dogan Alakus et de Firat Yuksek à Sherbrooke.
Ces trois hommes font face à des accusations d'avoir, notamment, incité, aidé ou encouragé quelqu’un à commettre une infraction à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, ainsi que d’avoir aidé des personnes à entrer au Canada en dehors d’un bureau de douane désigné.
Mersin, Alakus et Yuksek, tous Turcs, sont restés détenus jusqu’à leur retour en cour jeudi. Un quatrième suspect, Tolga Yilmaz, turc également, a été arrêté à l'aéroport international Montréal-Trudeau alors qu'il tentait de fuir. Il fait face aux mêmes accusations que les trois autres suspects.
La procureure de la Couronne, Annabelle Racine, s’est opposée à leur remise en liberté en argumentant que leur détention était nécessaire pour assurer leur présence en cour, pour préserver la protection des témoins et empêcher la récidive, et finalement pour assurer la confiance du public envers l’administration de la justice.
Début août, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et la Sûreté du Québec (SQ) ont intercepté un camion cube sur le chemin Haskell près de Stanstead. Après avoir ouvert les portes, les agents ont découvert 44 migrants, dont des enfants, qui étaient entassés dans le camion sans ventilation. Plusieurs d'entre eux étaient déshydratés.
Parmi les migrants figuraient une femme enceinte et des enfants d'à peine 4 ans.
La grande majorité des passagers du camion étaient des ressortissants haïtiens, et ils ont déclaré aux agents avoir traversé la frontière à pied. Le groupe a marché pendant deux heures avant que le camion ne les récupère.
La plupart des ressortissants étrangers ont été transférés au centre de traitement des réfugiés à Saint-Bernard-de-Lacolle, où ils se sont soumis à des contrôles d'immigration.
Les douanes fédérales n’ont pas précisé ce qu'il est advenu des autres ressortissants étrangers, invoquant des raisons de confidentialité.
Avec de l'information de La Presse canadienne


