Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a indiqué à Noovo Info vendredi que des agents seront déployés en surveillance au Grand Prix de Montréal à la mi-juin. La facture reviendra au Groupe Octane, la firme organisatrice.
Selon ce qu’a appris Noovo Info, Octane a eu vent des menaces de perturbation de l’événement. Le groupe de militants environnementalistes Dernière Génération (Last Generation Canada) annonce ouvertement ses intentions sur son site web en vue de l’événement international annuel de course automobile prévu le 13, le 14 et le 15 juin prochain sur le circuit Gilles-Villeneuve.

La nature de l’action prévue par Dernière Génération est inconnue, mais pour Octane, la sécurité du site serait un enjeu majeur.
Il y a eu aussi des débordements lors de l’édition 2024 de la course ; la piste a notamment été envahie par des amateurs à l'issue du Grand Prix. Les organisateurs veulent donc que ça se passe rondement cette année, a affirmé une source près du dossier à Noovo Info.
Une information que confirme le Groupe Octane.
«À la suite de l’édition 2024, une refonte complète en matière de sécurité a été mise en place et il a été convenu que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) serait officiellement mobilisé pour appuyer les efforts de sécurité et de prévention de l’événement en 2025», a écrit par courriel mardi à Noovo Info Annexe Média, l'agence de communication mandatée par Octane.
Le SPVM a refusé de confirmer le nombre d’agents embauchés et le prix chargé aux organisateurs pour cette activité commerciale, ainsi que de partager sa stratégie d’intervention.
Il en va de même pour le Groupe Octane.
Selon la source de Noovo Info, il serait toutefois question de 20 policiers et d'un lieutenant. L'équipe du SPVM serait d'ailleurs engagé pour assurer la sécurité directement sur la piste, selon cette source - une première dans l’histoire de la Formule 1 à Montréal.
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«Des policières et des policiers seront présents sur le site du Grand Prix en appui aux agents de sécurité embauchés par le promoteur», s'est contenté de dire le SPVM.
«Les coûts engendrés seront assumés par le promoteur de l’événement», a précisé l’agente Mélanie Bergeron, chargée de communication au SPVM, auprès de Noovo Info.
«Nous adaptons nos opérations en fonction de chaque situation et du comportement des gens. Nos troupes sont toujours prêtes à intervenir s’il devait y avoir des débordements ou commissions d’infractions aux lois et règlements.»
Acheter la police? Le chef du SPVM, Fady Dagher, a évoqué quelques fois le besoin de charger pour ses services de sécurité lors d’événements d’envergure, comme il l’a fait lors du bilan des activités 2023 du SPVM dans des propos relayés par Le Devoir, notamment. La politique de commercialisation de services du SPVM est publique et est sertie de conditions qui «lui permettent d'assurer sa neutralité et d'éviter tout conflit d'intérêt».
Tarification 2025 des services commerciaux du SPVM - Service d'une policière ou d'un policier : 114,20 $ de l'heure; minimum 4 heures- Véhicule de service : 26,30 $ de l'heure; minimum 4 heures Source : SPVM
«Perturbez le Grand Prix»
Voici pourquoi le groupe environnemental Dernière Génération veut perturber le prochain Grand Prix de Montréal.
«Ce qu’on dénonce vraiment, c’est le fait que le gouvernement investisse de l’argent dans la F1 pour faire en sorte que Montréal devienne un terrain de jeu pour les milliardaires alors qu’en ce moment, le Canada est en train de brûler; […] l’argent du gouvernement devrait aller vers la création d’une agence de protection contre les désastres climatiques, entre autres», a expliqué Debbie Imhof, activiste pour Dernière Génération, dans un entretien avec Noovo Info.
Mercredi dernier, des militants de Dernière Génération, un mouvement environnementaliste qui agit dans plusieurs pays, ont bloqué une partie de la rue Saint-Denis à Montréal afin, encore une fois, de revendiquer l’intervention du gouvernement du Canada dans la lutte aux changements climatiques.
Montréal veut «faire mieux»
L’édition 2025 du Grand Prix de Montréal risque d’être scrutée à la loupe, parce que l’édition de 2024 a connu plusieurs ratés dont une forte congestion, des inondations et des inspections intempestives des terrasses.
La Ville de Montréal espère d’ailleurs redorer son blason pendant la prochaine fin de semaine du Grand Prix.
«Au cours de la dernière année, nous avons examiné chaque problème (…) afin de le résoudre et de trouver des solutions», a affirmé la mairesse de Montréal, Valérie Plante, aux journalistes en début de semaine. «Nous devons faire mieux, et c'est ce à quoi nous travaillons.»
À moins d’un revirement de situation, le Grand Prix de Montréal 2025 sera par ailleurs impacté indirectement par une grève des employés de la Société de transport de Montréal (STM).
Les lignes de bus et de métro circuleront normalement pendant les trois jours de la fin de semaine du Grand Prix, mais le service sera réduit les jours précédant et suivant l'événement.
Le Grand Prix est le plus grand événement touristique au Canada. La Formule 1 a estimé que 350 000 personnes ont assisté à la course l'an dernier.
Avec des informations de Guillaume Théroux, Noovo Info et de La Presse canadienne.
Note de la rédaction: la version initiale de cet article comprenait de l'infomation erronée sur le coût du déploiement. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.

