Estimant se retrouver «dans une impasse» — «après deux offres globales et des revers» — la Société de transport de Montréal (STM) annonce mercredi qu'elle demande la nomination d'un mandataire spécial, et ce, «dans une volonté de se rapprocher d'une entente avec la partie syndicale».
«Les derniers échanges n’offraient aucune avancée sur une partie des clauses normatives, demandaient des contreparties énormes et même des reculs sur des éléments déjà convenus», a mentionné par communiqué Marie-Claude Léonard, directrice générale de la STM.
La STM croit ainsi que le recours à la prochaine étape prévue à la loi pour continuer les négociations avec un autre tiers «est la meilleure option pour avancer vers une résolution et éviter une autre grève».
«Le médiateur avait le pouvoir de proposer la prolongation de la médiation, mais ce dernier a jugé non opportun de le faire. La STM respecte ce choix», a-t-on précisé.
La demande d'un mandataire spécial sera déposée au ministère des Affaires municipales et de l'Habitation (MAMH) qui devra l'accepter ou la refuser. Si le MAMH accepte, les parties seront tenues de collaborer pleinement avec la solution proposée, tout en respectant les droits de négociation de chacun.
Le syndicat en colère
De son côté, le Syndicat du transport de Montréal-CSN déplore la demande de la STM de faire appel à un mandataire spécial.
«Il est incroyable de voir que la STM dompe la négociation de ses employés dans une cour autre que la sienne. Ce que la STM n'a pas l'air de comprendre, c'est qu'elle a besoin de ses employés pour continuer de desservir la population », a expliqué Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal-CSN dans un communiqué diffusé mercredi.
Le Syndicat du transport de Montréal-CSN affirme également que la décision de ne pas prolonger le mandat du médiateur vient de la STM.
«Alors que la grève continue d'affecter les services aux usagères et aux usagers, le syndicat s'explique mal cette fermeture de la société de transport. Par sa décision de ne pas prolonger le mandat du médiateur, la STM confirme qu'elle ne voulait pas négocier et s'entendre avec le syndicat dans les dernières semaines», a affirmé M. Jeannotte.
«Peu importe les propositions qu'on fait, ce n'est jamais assez. La STM reste campée sur ses positions.»
La CSN pointe d'ailleurs du doigt l'adoption du projet de loi 89 du ministre du Travail, Jean Boulet, dans cette affaire.
«Nous faisons plusieurs efforts pour faire avancer la négociation, mais on est le seul à le faire. La STM s'assoit sur ses mains et attend que le gouvernement fasse le sale travail en imposant nos conditions de travail», a déploré le président du Syndicat du transport de Montréal-CSN.
Le ministre Jean Boulet préoccupé
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a été questionné par des journalistes mercredi à l’Assemblée nationale pour savoir si Québec devrait intervenir dans le conflit à la STM.
M. Boulet a répondu que le dossier était «encore en discussion».
«Le conflit de travail à la STM me préoccupe énormément», a-t-il ajouté. «C’est un conflit qui a énormément d’impacts sur la population […] On prendra les décisions qui s’imposent en temps opportun. Là, je n’ai pas d’avis de grève.»
Des services perturbés
Le personnel d'entretien de la STM a mené une première grève en juin dernier. La deuxième grève des membres du Syndicat du transport de Montréal-CSN s’est amorcée le 22 septembre et doit durer jusqu’au 5 octobre.
La Société de transport de Montréal (STM) a refusé les dernières offres du Syndicat du transport de Montréal - CSN. La STM a annoncé qu'elle déposera une contre-offre.
En plus des horaires restreints, les syndiqués appliquent une grève des heures supplémentaires sur l’ensemble de la séquence, «laquelle affectera de manière importante l’administration de la STM, sans toucher directement les services à la population».
Le syndicat ne rejette pas l'idée de mettre en place d'autres journées de grève. «[...] On a tous les mandats nécessaires actuellement pour mettre d’autres grèves en place», a fait savoir M. Jeannotte en point de presse lundi dernier.
Voici donc les informations en lien avec les horaires restreints pour mercredi et vendredi à la STM:
Le service du transport adapté est maintenu durant la grève.
Le métro ouvre seulement à 6h30. Aucun train ni accès aux stations avant cette heure.
Le service métro est offert seulement durant ces plages horaires :
- entre 6h30 et 9h30
- entre 14h45 et 17h45
- entre 23h et l'heure de fermeture habituelle du métro
La STM fermera les stations au passage du dernier train pour la Ligne 1 - Verte, la Ligne 2 - Orange, la Ligne 4 - Jaune et la Ligne 5 - Bleue.
Pour le service de bus, il est offert jusqu'à 1h15 du matin. Aucun départ entre 1h15 et 6h15
- Service régulier entre 6h15 et 9h15 - Aucun départ entre 9h15 et 15h
- Service régulier entre 15h et 18h - Aucun départ entre 18h à 23h15
- Retour au service normal dès 23h15.
Le service aux écoles respecte les horaires restreints bus du 22 septembre au 5 octobre.

