Après une première manche laborieuse, selon ses propres termes, Victoria Mboko a senti le besoin de faire un détour par le «petit coin» pour réorienter son schéma de pensée et ses actions sur le court central du stade IGA. Lorsqu'elle y est revenue, elle était transformée.
Le scénario que tous les amateurs de tennis du Québec espéraient voir à Montréal samedi va se réaliser. Mboko, la vedette montante du tennis féminin au Canada, affrontera l'Américaine Coco Gauff, star en puissance du tennis mondial, en huitièmes de finale de l'Omnium Banque Nationale.
Mboko, 85e joueuse mondiale, a assuré la tenue de ce duel intrigant grâce à une victoire en trois manches de 1-6, 6-3, 6-0 contre la Tchèque Marie Bouzkova jeudi soir.
Après ce match, Mboko a dit être excitée à l'idée d'affronter une joueuse du calibre de Gauff qui, à l'âge de 21 ans, occupe le deuxième rang du classement mondial et compte déjà deux titres en carrière en Grand Chelem, dont celui des Internationaux de France en juin dernier.
«Elle est la tête de série numéro un de ce tournoi. J’ai déjà joué contre elle et je sais à quoi m’attendre. Je vais m’attendre à une bataille difficile», a-t-elle estimé.
«C’est toujours génial de jouer contre des athlètes aussi incroyables qu'elle, et je pense que ce sera juste une expérience vraiment plaisante, à nouveau.»
Ce sera le deuxième duel entre les deux joueuses. Le premier, le 9 mai dernier à Rome, sur terre battue, a nécessité trois manches et Gauff avait dû venir de l'arrière après avoir concédé le premier set.
«Elle est une excellente joueuse. Nous avons joué sur terre battue, donc ce sera un match différent. Évidemment, elle a acquis plus d’expérience juste en évoluant sur le circuit et affrontant des joueuses de haut niveau», a déclaré Gauff après sa victoire contre Veronika Kudermetova, en après-midi.
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Des ratés au service
Les deux premiers sets contre Bouzkova ont montré deux visages de Mboko complètement différents, un phénomène fréquent au tennis quand on a que 18 ans.
Après les cinq premiers jeux du match, Mboko accusait un recul de 4-1. Elle avait perdu ses trois jeux au service, dont le dernier à la suite de trois doubles fautes.
Bouzkova, 39e au monde, a bouclé la première manche en seulement 29 minutes, en réalisant un autre bris lors du septième jeu.
Mais une tout autre Mboko s’est présentée sur le court, après un passage au vestiaire, pour le début de la deuxième manche.
En conférence de presse, elle a apporté des précisions sur les correctifs qu'elle avait besoin d'apporter.
«Lors du deuxième set, je voulais m'assurer que mes déplacements étaient au moins deux fois meilleurs que lors du premier set, et ma concentration aussi. J'ai l'impression que je n'étais pas aussi concentrée que je le voulais. Je n'étais pas très précise dans mes mouvements et dans la façon dont je me déplaçais vers l'avant, l'arrière et latéralement.»
Au deuxième set, la jeune Canadienne a brisé d’entrée de jeu le service de Bouzkova et consolidé le bris. Bouzkova a riposté en gagnant son service et récoltant un cinquième bris, aidée une fois de plus par trois doubles fautes de la Torontoise.
Mboko a cependant corrigé le tir en brisant immédiatement après, à la suite d’une double faute de Bouzkova.
Mboko a su protéger ce bris et a gagné trois des quatre derniers jeux, dont l’ultime jeu du set grâce à un autre bris.
Bouzkova a non seulement perdu la deuxième manche, elle s’est visiblement blessée à la cuisse droite au point de recevoir des traitements médicaux et de se voir apposer un imposant bandage.
Au troisième set, Mboko était soudainement seule sur le terrain et il ne lui a fallu que 28 minutes pour signer un jeu blanc et mériter et une place en huitièmes de finale.
«C’est mon deuxième match en soirée, mais je suis tellement excitée d’être ici et d’avancer au prochain tour. C’est le plus loin où je me suis rendue à un (WTA) 1000 et c'est tellement excitant», a-t-elle mentionné lors de son entrevue d'après-match, sur le court.
Puis, elle a lancé une sorte d'invitation au public: «À samedi, n'est-ce pas?», a-t-elle ajouté, en français.
Plus tôt en journée, Gauff avait fait sa part pour concrétiser ce match en venant de l'arrière et en défaisant Kudermetova en trois manches de 4-6, 7-5, 6-2, en un peu plus de deux heures 30 minutes.
Gauff a amorcé le match avec aplomb, se bâtissant une avance de 4-1 grâce à un bris dès le deuxième jeu.
Puis, le vent a tourné. Kudermetova, classée 42e, a gagné les cinq derniers jeux de la manche. Elle a ensuite ajouté un bris dès le jeu initial du deuxième set, en route vers une avance de 3-1.
Gauff a récupéré le précieux bris lors du sixième jeu pour porter le score à 3-3 avant d'ajouter un deuxième bris qui lui a permis de gagner la deuxième manche.
Gauff a ensuite dominé le troisième set lors duquel elle a gagné 16 des 20 points joués à son service.
Plus tôt jeudi, la Russe Mirra Andreeva a subi l'élimination, s'inclinant en deux manches de 7-6 (5), 6-4 contre l'Américaine McCartney Kessler.
Quatrième tête de série, Andreeva disputait un premier match en simple au tournoi, après un laissez-passer puis une victoire par forfait à la suite du retrait pour blessure de la Canadienne Bianca Andreescu avant leur match qui devait avoir lieu mardi.
La Chinoise Lin Zhu, l'Espagnole Jessica Bouzas Maneiro, l'Ukrainienne Marta Kostyuk, sa compatriote Dayana Yastremska et la Kazakhe Elena Rybakina ont également réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale.