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Les élus aux abonnés absents lors de l'hommage pour le jeune Nooran Rezayi

Seuls deux députés de Québec Solidaire ont fait le déplacement samedi.

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La famille de Nooran Rezayi est escortée hors d'un parc après une brève commémoration, à Longueuil, au Québec, le samedi 27 septembre 2025. Nooran Rezayi, un jeune homme de 15 ans, a été abattu par la police à Longueuil. La famille de Nooran Rezayi est escortée hors d'un parc après une brève commémoration, à Longueuil, au Québec, le samedi 27 septembre 2025. Nooran Rezayi, un jeune homme de 15 ans, a été abattu par la police à Longueuil. (Peter McCabe/La Presse canadienne)

La marche pacifique qui a eu lieu samedi pour rendre hommage au jeune Nooran Rezayi, tué moins d'une semaine auparavant lors d'une intervention policière, a réuni plusieurs centaines de personnes. Toutefois, rares furent les élus qui ont fait le déplacement pour rendre hommage au jeune adolescent de 15 ans mort tué par la police.  

Malgré l'avertissement du Service de police de la Ville de Longueuil (SPAL) de l'ordre que «certains individus, bien que peu nombreux, pourraient chercher à provoquer des confrontations avec les policiers», des centaines de personnes, dont de nombreux jeunes, étaient venues célébrer la mémoire de l'adolescent. 

Outre la Ligue communiste dont la présence sur le lieu de rassemblement a été cordialement refusée par les organisateurs, seuls les députés de Québec Solidaire (QS) Andrés Fontecilla et Alejandra Zaga Mendez avaient fait le déplacement. M. Fontecilla a d'ailleurs pris la parole pour s'adresser aux proches de l'adolescent et pour dénoncer les violences policières. 

Parmi les absences, celle de la mairesse de la Ville de Longueuil, Catherine Fournier, s'est fait remarquer lors de la marche. Son cabinet a expliqué à La Presse Canadienne que cette absence était due à des enjeux de sécurité. 

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«Pour des raisons de sécurité notamment liées à la présence annoncée de certains groupes cherchant la confrontation avec les forces de l'ordre, nous avons pris la difficile décision de ne pas participer à la marche suivant la recommandation du SPAL et des informations transmises à cet effet», a expliqué par écrit le cabinet de la mairesse. 

Il précise toutefois que la mairesse aurait transmis ses condoléances à la famille avant la tenue de la marche. De son côté, le SPAL indique avoir fait part à l'équipe de la mairesse de l'indice de dangerosité, et avoir recommandé à tous les élus, y compris la mairesse Fournier, de ne pas se présenter à l'événement.

«Considérant l'indice de dangerosité, le SPAL a informé quand même le cabinet (de la mairesse), du moins notre renseignement voulant qu'il puisse y avoir des groupes qui se grefferait aux gens sur place de bonne foi», a expliqué à La Presse Canadienne l'inspecteur Gino Iannone du SPAL. 

L'inspecteur Iannone a précisé qu'aucune interpellation n'a eu lieu lors de l'événement de samedi en hommage à Nooran Rezayi. 

Le député de la circonscription de Vachon et actuel ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière, était également absent lors de l'événement. 

«N’ayant pas eu de contact direct avec des membres de la famille, il a préféré ne pas s’imposer, a indiqué par écrit l'attaché presse du ministre Lafrenière, Maxime Tardif. Il craignait que sa présence soit mal perçue et, en tant que père, c’est la dernière chose qu’il souhaitait.»

«Sachant à quel point la famille traverse une épreuve difficile, il a préféré ne pas les approcher directement, par respect, pour éviter que sa présence soit mal perçue», a-t-il ajouté.

Le député solidaire André Fontecilla a réagi à ces absences en réitérant que sa présence et celle de M. Zaga Méndez avaient pour but de «manifester ma solidarité avec la famille et la communauté endeuillée». 

«Je trouve déplorables ces absences remarquées, comme celle en particulier du député de Vachon, M. Ian Lafrenière, a-t-il déclaré par écrit à La Presse Canadienne. Il s’agit pourtant d’un jeune tué dans sa circonscription.»

Selon lui, il est de la responsabilité des élus «de mettre tout en œuvre pour réparer les liens de confiance». 

«Mais pour cela, il faut se montrer, a-t-il ajouté. Au delà de ces absences qui brillent, on demande au BEI de faire preuve de la plus grande transparence et de faire suivre l’évolution de l’enquête auprès de la famille. Le public exige des réponses.»

Quentin Dufranne

Quentin Dufranne

Journaliste