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Rassemblements à la mémoire de Nooran Rezayi, tué dans une intervention policière: le SPAL lance un appel au calme

«Si votre intention est de casser, ne venez pas», peut-on lire sur une publication diffusée sur les réseaux sociaux.

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Rassemblements à la mémoire de l'ado tué dans une intervention policière: le SPAL lance un appel au calme Rassemblements à la mémoire de l'ado tué dans une intervention policière: le SPAL lance un appel au calme

Le Service de police de l'agglomération de Longueuil lance vendredi un appel au respect et au calme alors que plusieurs rassemblements sont prévus au cours du week-end à Longueuil en mémoire de Nooran Rezayi, cet adolescent de 15 ans qui est décédé lors d'une intervention policière dimanche dernier dans le secteur de Saint-Hubert.

«Des informations nous laissent croire malheureusement que certains individus, quoique peu nombreux, pourraient chercher à provoquer des confrontations avec les policiers […]. De tels comportements ne pourront être tolérés», a affirmé vendredi en point de presse l’inspecteur Gino Iannone, officier de direction de la Section des communications et des relations médias au SPAL.

«Nous espérons que tout se déroule sans débordements, sans menaces, sans gestes de violence ni actes de vandalisme. Il en va de la sécurité de toutes les personnes présentes ainsi que celle du personnel du SPAL […]»
- Inspecteur Gino Iannone, officier de direction de la Section des communications et des relations médias au SPAL

Une manifestation mise sur pied par les amis de l'adolescent qui a perdu la vie doit avoir lieu ce samedi, vers 14h, sur les lieux du drame.

L'évènement, qui est présenté comme une manifestation pacifique, se déroulera sous forme de marche pourrait se conclure devant le poste du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL).

Noovo Info Inspecteur Gino Iannone, officier de direction de la Section des communications et des relations médias au SPAL. (Noovo Info)

Pour le ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière, il y a une ligne à ne pas franchir lors des manifestations prévues cette fin de semaine.

«Je vois les tensions monter, j’ai parlé à plusieurs personnes au cours des dernières heures pour essayer de calmer le tout. Alors oui à la manifestation, mais il y a une ligne à ne pas franchir», a-t-il déclaré.

L’Associated de a sépulture musulmane au Québec, qui fait partie des organisateurs de la manifestation prévue samedi, veut désister les casseurs à participer aux manifestations.

«Je pense que nos jeunes sont assez sages, assez sensés, ils aiment beaucoup Nooran et ils ne veulent pas de dérapages. Ils veulent que la mémoire de Nooran soit respectée, si on fait cette marche, c’est pour le respect de Nooran», soutient la porte-parole de l’Association.

De plus, un évènement citoyen est aussi organisé ce dimanche afin de se rassembler à la mémoire de Nooran Rezayi.  «Si votre intention est de casser, ne venez pas», peut-on lire sur une publication concernant l'évènement diffusée sur les réseaux sociaux. 

«Nous souhaitons que plus quiconque que les rassemblements se déroulent dans le respect et le calme. Le SPAL invite toutes les personnes qui souhaitent marcher en mémoire de Nooran à le faire de manière pacifique, et ce, pour une question de sécurité», a réitéré Gino Iannonne.

Retour sur les événements

Nooran Rezayi est mort après avoir été atteint par balle lors d'une intervention policière, dimanche à Longueuil.

Selon les informations diffusées par les autorités, les policiers sont intervenus vers 14h48 à la suite d'un appel signalant un groupe de personnes armées en déplacement dans un lieu public. Questionnés à savoir ce qu’ils faisaient dans le quartier, les jeunes auraient répondu qu’ils s’apprêtaient à tourner une vidéo dans le boisé voisin.

Les agents seraient arrivés sur les lieux vers 14h58 et seraient entrés en contact avec des membres du groupe dans le secteur des rues Joseph-Daigneault et Monaco.

Lors de l’intervention, l'adolescent a été atteint par un tir policier. Les premiers soins lui auraient été prodigués par les policiers sur place jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Son décès a été constaté en centre hospitalier. 

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a déployé une équipe de 15 enquêteurs afin de faire la lumière sur les événements.

Mardi en conférence de presse, le BEI sollicitait l'aide de témoins afin de faire avancer l'enquête.

«J'invite la population, les gens, qui ont vu des choses, qui ont entendu des choses, qui possèdent des éléments de preuve à communiquer avec le BEI», avait alors fait savoir Me Brigitte Bishop, directrice du BEI.

Le BEI a souligné qu'au moins sept vidéos ayant capté la scène ont été envoyés pour expertise au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal.

Les enquêteurs ont également saisi jusqu'à maintenant une arme à feu — appartenant au policier qui a fait feu —, un sac à dos, des cagoules et un bâton de baseball. Les objets saisis seront aussi soumis à des analyses. 

Les funérailles de Nooran Rezayi se déroulaient jeudi matin sur la rive sud de Montréal. On comptait 800 personnes sur les lieux, qui étaient tristes pour la plupart, mais aussi en colère et ils réclament justice.

Arrestations pour menaces envers des policiers

Trois individus ont été arrêtés dans les derniers jours par le SPAL pour des menaces proférées envers un policier. Au moins un agent est présentement sous escorte policière après avoir été la cible de menaces en ligne à son endroit ainsi qu'à sa famille, a appris Noovo Info. Le SPAL a confirmé que la sécurité a été accrue.

La première arrestation a eu lieu jeudi alors qu'un adolescent de 15 ans a été arrêté. Le jeune a été libéré en attendant la suite des procédures et le SPAL continue d'enquêter, car «d’autres infractions criminelles qui pourraient avoir été commises en lien avec ces événements».

Plus tard, toujours jeudi, deux autres jeunes ont été arrêtés pour avoir affiché une photo de la jeune victime directement sur le terrain d’un des postes sur le boulevard Cousineau. Les jeunes suspects ont été interpelés puis relâchés. Le directeur des poursuites criminelles et pénales décidera si des accusations d’intimidation ou de méfaits seront déposées contre eux.

Avec des informations de Marie-Christine Bergeron, Marika Simard, Audrey Bonaque, Julien Denis, Olivier Demers, Émile Bérubé Lupien pour Noovo Info.