Patrouille

Ado tué à Longueuil: le BEI a saisi de nombreux objets, dont une arme à feu

L'arme à feu appartient au policier, a confirmé le Bureau des enquêtes indépendantes.

Mis à jour

Publié

Ado tué à Longueuil: le BEI a saisi de nombreux objets, dont une arme à feu Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) sollicite l'aide de témoins pour aider son enquête sur le décès de Nooran Rezayi, 15 ans, survenu dimanche dernier à Longueuil.

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) sollicite l'aide de témoins pour aider son enquête sur le décès de Nooran Rezayi survenu dimanche dernier à Longueuil. L'adolescent de 15 ans est mort après avoir été atteint par balle lors d'une intervention policière.

 

En point de presse mardi, le BEI a indiqué avoir rencontré la famille et les proches du jeune Nooran dans les dernières 36 heures en plus de gens du voisinage et certains jeunes présents lors des événements.

Une équipe de 15 enquêteurs et un analyste a aussi été déployée afin de mener une enquête. À ce jour, au moins 15 témoins - des policiers et des civils - ont été rencontrés.

Le Bureau des enquêtes indépendantes affirme aussi avoir mis la main sur au moins sept vidéos ayant capté l'événement qui seront envoyées pour expertise au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal.

Les enquêteurs ont également saisi jusqu'à maintenant une arme à feu, un sac à dos, des cagoules et un bâton de baseball. Les objets saisis seront aussi soumis à des analyses. 

L'arme à feu appartient au policier, a confirmé Mme Bishop.

«J'invite la population, les gens, qui ont vu des choses, qui ont entendu des choses, qui possèdent des éléments de preuve à communiquer avec le BEI», a fait savoir Me Brigitte Bishop, directrice du BEI.

Mme Bishop a affirmé s'inquiéter du fait que certaines enquêtes seraient actuellement menées de façon indépendante ou privée sur le terrain.

«Présentement on entend sur le terrain qu'il y a peut-être une certaine incompréhension sur le rôle du BEI. Je peux vous assurer que notre bureau est un bureau indépendant, nous sommes impartiaux, et notre mission est de faire la lumière sur les événements. Pour faire la lumière, nous avons besoin des éléments de preuve qu'on obtient de la façon la plus rigoureuse. Donc, nous ne voudrions pas que certaines personnes se rencontrent et altèrent des preuves», a-t-elle expliqué.

Mardi, la police de Longueuil a confirmé que l'agent impliqué était en congé de maladie pour une durée indéterminée.

«Une période très difficile»

Le directeur du SPAL s'est tourné vers les réseaux sociaux pour faire le point mardi après-midi. Patrick Bélanger, a affirmé que c'était une période «très difficile», tant pour les proches de la jeune victime que pour le personnel du SPAL.

«Nous comprenons la profonde tristesse ressentie par la famille, les amis et toutes les personnes ayant côtoyé ce jeune homme. Nous partageons sincèrement leur peine», a-t-il écrit.

Il a mentionné que le cadre légal entourant l'enquête limite «les communications que le SPAL peut avoir avec la famille et les médias», mais que le corps policier collaborait pleinement à l'enquête du BEI. 

Récit des événements

Selon les informations diffusées par les autorités, les policiers sont intervenus vers 14h48 à la suite d'un appel signalant un groupe de personnes armées en déplacement dans un lieu public. Les agents seraient arrivés sur les lieux vers 14h58 et seraient entrés en contact avec des membres du groupe dans le secteur des rues Joseph-Daigneault et Monaco.

Lors de l’intervention, l'adolescent a été atteint par un tir policier. Les premiers soins lui auraient été prodigués par les policiers sur place jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Son décès a été constaté en centre hospitalier. 

Deux personnes qui vivent dans le quartier et qui préfèrent garder l’anonymat ont raconté à La Presse canadienne qu’en milieu d’après-midi dimanche, des dizaines d’adolescents vêtus de noir et portant des masques ont défilé dans le quartier.

Questionnés à savoir qu’est-ce qu’ils faisaient dans le quartier, les jeunes auraient répondu qu’ils s’apprêtaient à tourner une vidéo dans le boisé voisin.

L’une des personnes interrogées par l’agence de presse a expliqué que, quelques minutes après cette interaction, des coups de feu ont été tirés et elle a vu un adolescent ensanglanté, qui gisait dans la rue.

Un porte-parole du BEI a confirmé à Noovo Info dimanche en fin de journée que des enquêteurs avaient été dépêchés sur place. Un total de cinq enquêteurs feront la lumière sur les circonstances entourant l’intervention.

Avec des informations, d'Audrey Bonaque, Marika Simard, Olivier Demers, Émile Bérubé-Lupien et Julien Denis pour Noovo Info et de La Presse canadienne.

Marika Simard

Marika Simard

Journaliste multiplateforme