La pétition qui demande au gouvernement du Québec de ne pas procéder à des restrictions budgétaires en éducation, mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale le 23 juin dernier, comptait plus de 150 000 signatures, mardi après-midi.
Au moment d'écrire ces lignes, le décompte était de 152 173 signatures.
Québec a annoncé que le réseau devra réduire ses dépenses de l'ordre de 570 millions $.
En gros, la pétition dénonce les restrictions budgétaires imposées en éducation par le gouvernement de François Legault — stipulant des impacts négatifs sur les services aux élèves, plus particulièrement les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, ainsi que sur le personnel de soutien scolaire — et demande donc à Québec de revenir sur sa décision.
Québec nie qu'il s'agit de véritables coupes, disant simplement ralentir le rythme de croissance du budget en éducation, qui augmentera de cinq pour cent au lieu de sept pour cent, lors des années précédentes.
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Les gens intéressés ont jusqu'au 15 septembre pour la signer la pétition parrainée par le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.
M. Bérubé, porte-parole du Parti québécois en matière d'éducation, a d'ailleurs fait savoir par courriel qu'«à ce rythme, elle [la pétition] pourrait bien devenir la pétition la plus signée de l’histoire sur le site de l’Assemblée nationale».
Selon Pascal Bérubé, le record de signature d'une pétition sur le site de l'Assemblée nationale est de 247 379 signatures. La pétition, qui date de 2011, réclamait la démission du député de Sherbrooke et premier ministre du Québec, Jean Charest.
Une coalition qui s'agrandit
La coalition mise sur pied peu après l'annonce de Québec concernant les budgets en éducation continue de faire pression et même de grandir.
Lundi, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a annoncé que de nouveaux groups avaient joint les rangs de la coalition, dont l'Association des commissions scolaires anglophones, la Société québécoise de la déficience intellectuelle, la Fédération québécoise de l'autisme et la Coalition de parents d’enfants à besoins particuliers du Québec.
La coalition regroupe donc, entre autres, des employés de l'éducation et leurs syndicats (autant pour les profs que le personnel de soutien scolaire ou encore les professionnels de l'éducation), des employeurs (comme des centres de service scolaires), des parents d'enfants ainsi que divers organismes communautaires.
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En plus des démarches de la coalition et de la pétition en ligne sur le site web de l'Assemblée nationale, deux fédérations affiliées à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) portent plainte contre les restrictions budgétaires en éducation auprès du Protecteur du citoyen. La Fédération du personnel de soutien scolaire et la Fédération du personnel professionnel de l'éducation demandent au Protecteur du citoyen d'ouvrir une enquête sur les répercussions des restrictions budgétaires et du gel d'embauche sur les services aux élèves. Elles lui demandent également d'intervenir publiquement auprès du ministère de l'Éducation et de formuler des recommandations pour garantir l'accès des élèves aux services dont ils ont besoin.
Avec des informations de La Presse canadienne.

