Le conseil d'administration de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) a autorisé samedi la levée du secret professionnel et la divulgation de tout avis, opinion et conseil juridique qui pourraient aider la commission Gallant dans son enquête sur le financement de SAAQclic.
Les enquêteurs de l'Autorité des marchés publics et de l'Unité permanente anticorruption auront également accès à ces informations.
«Un seul objectif nous anime tous, soit la recherche de la vérité. Dès que nous avons été mis au fait de l'enjeu de l'accès à certains documents, tant la présidente-directrice générale par intérim que le CA ont pris les mesures nécessaires pour régler rapidement la question», a déclaré Dominique Savoie, présidente du conseil d'administration de la SAAQ.
Le virage numérique de la SAAQ, qui comprend la plateforme SAAQclic, devrait coûter au moins 1,1 milliard $, selon le Vérificateur général du Québec. Le budget initial du projet était de 638 millions $ à son lancement en 2017. Le premier ministre François Legault doit témoigner mardi devant la commission.
Le virage numérique raté de la SAAQ a provoqué en 2023 de longues files d’attente devant les succursales et a soulevé des débats à l’Assemblée nationale, plaçant le gouvernement Legault sur la défensive, le plongeant dans l’embarras et l’obligeant même à larguer un de ses ministres, Éric Caire.
Le gouvernement Legault s’est toujours défendu, affirmant avoir été berné, mais les divers témoignages à la commission Gallant semble avoir mis à mal cette version.
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La commission Gallant salue la décision. «Nous sommes heureux de tout ce qui aide la Commission dans son important mandat de recherche de la vérité», a déclaré sa porte-parole, Joanne Marceau, dans un courriel transmis samedi.
La ministre des Transports et vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, s'est réjouie de la décision de la SAAQ. «La SAAQ a donné suite à nos demandes, et surtout, à celles de l'UPAC et des autres instances qui enquêtent. C'était la chose à faire», a-t-elle commenté sur X.
Le député péquiste de Jean-Talon, Pascal Paradis, et la cheffe de l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale, Marwah Rizqy, ont applaudi la décision sur X en utilisant séparément le même mot: «enfin».
En juin, le Commissaire à la lutte contre la corruption (CLCC) avait annoncé qu'il avait initié en février une enquête sur le projet informatique CASA/SAAQClic de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).
Dans un communiqué, il avait écrit que l'enquête concernait de possibles actes répréhensibles dans la gestion du projet informatique CASA/SAAQClic» après une «étude du rapport du Vérificateur général du Québec.
Le Commissaire avait alors demandé à «toute personne qui aurait une information pertinente à partager concernant ce dossier» de remplir le formulaire préparé à cet effet sur le site du CLCC ou de communiquer avec l'Unité permanente anticorruption (UPAC).
Le CLCC est un corps de police qui dirige et coordonne les équipes d'enquête qui forment l'UPAC.
