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Fiasco SAAQclic: «J'aime pas ce que j'entends», dit François Legault

«C’est important que les Québécois sachent ce qui s'est passé exactement.»

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François Legault en mêlée de presse le 27 août 2025 François Legault en mêlée de presse le 27 août 2025 (Noovo Info )

Alors que les témoignages s’accumulent à la commission Gallant, le premier ministre François Legault a affirmé mercredi qu’il n’aimait pas ce qu’il entendait dans le dossier SAAQclic.  

«C'est moi qui ai déclenché une commission d'enquête publique. C’est important que les Québécois sachent ce qui s'est passé exactement», a-t-il affirmé à son arrivée à l’Assemblée nationale. 

François Legault doit témoigner à la commission mardi prochain.  

«C'est sûr que j'aime pas ce que j'entends depuis le début avec le dossier SAAQclic. (...) Je pense qu'il faut que tous les gens impliqués acceptent de témoigner et qu'on fasse la lumière complète dans ce dossier-là», a-t-il ajouté. 

En plus du premier ministre, son chef de cabinet, Martin Koskinen, ainsi que l’ancien secrétaire général du Conseil exécutif, Yves Ouellet, seront aussi entendus à la commission la semaine prochaine. 

«La vérité finit toujours par triompher»

Homme de l’ombre, M. Koskinen s’est tout de même permis un petit commentaire aux journalistes avant son entrée à l’Assemblée nationale. «La vérité finit toujours par triompher», a-t-il lancé avant de s’éclipser.  

Le cabinet du premier ministre aurait été informé de problèmes liés au projet informatique de la SAAQ, notamment d’un risque de dépassements de coûts, dès 2020, selon ce qui a été révélé la semaine dernière à la commission Gallant.

Yves Ouellet aurait aussi été avisé en septembre 2022 d’un manque à gagner de 222 millions $ pour livrer la plateforme SAAQclic.

M. Legault a jusqu’ici toujours plaidé l’ignorance entourant les dépassements de coûts liés au projet informatique de la SAAQ, appelé CASA (Carrefour des services d’affaires).

Les noms du premier ministre et de son chef de cabinet sont apparus lors du témoignage de l’actuelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, vendredi dernier.

Un courriel de Mme Guilbault adressé à MM. Legault et Koskinen en décembre 2024 a été exhibé à la commission. La ministre demandait des changements à la tête de la SAAQ.

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Mme Guilbault y fait aussi part de son insatisfaction face au traitement qui lui est réservé entourant la situation «intolérable» avec la SAAQ. «Est-ce que quelqu’un s’est déjà inquiété du merdier que je ramasse depuis deux ans à cause de la SAAQ? Je n’ai pas l’impression», écrit-elle alors. 

La ministre est revenue sur ses propos. «Je pense que ce courriel-là démontre hors de tout doute que j'ai pas peur de dire la vérité. Certains peuvent y voir des propos acerbes. Mais moi j'y vois surtout une ministre qui propose des solutions à son chef un 21 décembre, parce que ça n'a pas de bon sens», s'est-elle justifiée mercredi. 

«Jamais, au grand jamais, je ne mentirais aux Québécois»

Lors de son témoignage, Geneviève Guilbault a été confrontée à des documents montrant que son cabinet avait obtenu dès 2023 des informations sur des dépassements de coûts entourant la plateforme SAAQclic.

Mercredi, elle a tenu à se défendre. «On nous demande de répondre selon nos souvenirs et selon le contexte du moment. Je n'avais aucun souvenir de ce document-là de 2023. Je vais être très claire. Jamais, au grand jamais, je ne mentirais aux Québécois, encore moins dans le contexte d’un serment dans une commission», a-t-elle assuré.

Thomas Laberge

Thomas Laberge

Journaliste