Justice

La crédibilité des experts de Rozon ébranlée pendant son procès civil

Le procès civil de Gilbert Rozon entre bientôt dans la dernière ligne droite.

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La crédibilité des experts de Rozon ébranlée pendant son procès civil MTLNI-AOUT_ROZON_TEMOIGNAGE.01

L'honnêteté et l'intégrité d'un expert du clan Rozon ont été remises en question jeudi alors que se poursuivait le procès civil de l'ex-magnat de l'humour au palais de justice de Montréal.

Le Dr Marc Ravart a déjà été blâmé par une juge pour avoir omis de révéler que son client, accusé de possession de pornographie juvénile, avait eu plusieurs rechutes.

Le psychologue et sexologue a présenté mercredi le profil psychologique de trois demanderesses sur neuf dans le cadre du procès civil contre Gilbert Rozon, visé par des allégations d’agression sexuelle.

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Jeudi, lors de son contre-interrogatoire, Me Cédric Thomas-Delarosbil, un des représentants du Procureur général du Québec, a sorti une cause où le Dr Marc Ravart était le thérapeute d’un homme autiste, accusé de possession de pornographie juvénile. Dans cette cause, il a été remis à l’ordre par une juge alors qu’il n’aurait pas dévoilé que l’individu consultait toujours des vidéos de pédopornographiques.

Questionné à savoir pourquoi il avait omis cette information, le Dr Ravart aurait rétorqué que les vidéos ne contenaient pas de réels enfants, mais bien des personnages d’enfants créés avec de l’intelligence artificielle. «Ce n’était pas de vrais enfants.»

«Vu la nature de la récidive, je n’ai pas jugé pertinent de la mentionner à la cour», s'est-il défendu.

Me Thomas-Delarosbil a reproché à Dr Ravart d’avoir manqué d’honnêteté alors qu’il avait prêté serment devant une juge.

«Quand c’est votre client, vous témoignez de manière différente, vous écrivez un rapport de manière différente que lorsque c’est une étude commandée de manière indépendante?», l'a questionné Me Thomas-Delarosbil.

Le Dr Ravart a admis après l’insistance de l’avocat qu’il s’agissait bel et bien d’images de pornographie juvénile.

Le mandat du Dr Ravart, confié par la défense de Rozon, était d’évaluer si les séquelles des plaignantes étaient causées par des agressions sexuelles alléguées ou d’autres moments marquants de leur vie.

Dans le cas de Lyne Charlebois et de Patricia Tulasne, l’expert dit expliquer des troubles dépressifs par une enfance difficile et des événements traumatisants durant l’enfance et l’adolescence.

Pour Dany Frenette, le psychologue rapporte que la plaignante n’avait pas de troubles psychologiques avant le viol allégué de Gilbert Rozon, qui serait survenu quelque temps avant son congédiement de Juste pour rire.

C’est le deuxième témoin cette semaine dont la crédibilité est solidement contestée après le passage du criminologue Marc Ouimet à la barre mardi. Il avait déjà été blâmé en 2014 alors qu’il enseignait à l’Université de Montréal pour avoir dit à l’une de ses étudiantes «Ta gueule, salope!».

Un long procès

Le procès civil de Gilbert Rozon s'est ouvert au début de décembre 2024 alors que neuf demanderesses lui réclament environ 14 millions $ pour des agressions sexuelles et des viols, entre autres.

Les neuf demanderesses sont: Lyne CharleboisGuylaine CourcellesPatricia TulasneDanie Frenette, Anne-Marie Charette, Annick Charette, Sophie Moreau,  Marylena Sicari et Martine Roy.

Des femmes sont également venues témoigner de faits similaires au procès civil de Gilbert Rozon, dont plusieurs personnalités connues comme Julie SnyderSalomé Corbo et Pénélope McQuade. L'ex-conjointe du fondateur de Juste pour rire, Véronique Moreau, a aussi pris la parole.

Gilbert Rozon nie l'ensemble des allégations portées contre lui dans le cadre de ce procès civil.

En collaboration avec Jennifer Gravel, Noovo Info.

Lili Mercure

Lili Mercure

Vidéjournaliste

Lili Mercure

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