Depuis le début de l'Omnium Banque Nationale, Victoria Mboko a montré qu'elle possédait tous les coups et les qualités physiques pour tenir tête à l'élite du tennis féminin mondial. Lundi soir sur le court central du stade IGA, elle a aussi révélé des traits de battante.
Mboko a fait un pas de plus vers la grande finale du simple féminin du tournoi montréalais grâce à une victoire en deux manches de 6-4, 6-2 contre l’Espagnole Jessica Bouzas Maneiro en quarts de finale.
La nouvelle sensation du tennis féminin au Canada a mérité sa place en demi-finale en remportant les six derniers jeux de la seconde manche.
«J’ai vraiment fait beaucoup d’efforts pour me battre. Je perdais 2-0. Elle a brisé mon service lors du premier jeu du deuxième set. Je suppose que je pourrais dire que j'ai montré que j'étais une combattante dans cette situation», a-t-elle décrit.
«Je pense que ce moment n’était rien d'autre que l'instinct de combattre ou d'abandonner. Je voulais vraiment faire de mon mieux pour lui ravir son service à mon tour. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour tenir le coup et répliquer à ce qu'elle produisait.»
Après le point final, résultat d'un coup de sa rivale qui a survolé la ligne de fond après 77 minutes d'action, Mboko a placé tout bonnement sa main gauche sur sa hanche et a esquissé un sourire.
Mercredi soir, elle aura rendez-vous avec une autre grande pointure du tennis féminin, soit Elena Rybakina, 12e joueuse mondiale.
Rybakina a gagné l’autre match de quarts de finale, lundi, à la suite de l’abandon de Marta Kostyuk tôt en deuxième manche.
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Un peu comme samedi contre Coco Gauff, Mboko aura l'occasion de venger une défaite, celle que Rybakina lui a fait subir le 23 juillet par un score de 6-3, 7-5 à Washington.
«Je ne prévois certainement pas un match facile. Je l'ai affrontée et je sais à quoi m'attendre. Je vais devoir relever mon niveau un petit peu pour rivaliser avec elle», a mentionné Mboko.
La victoire de Mboko lui a permis de graver son nom dans les annales de l'Omnium canadien, et ce, de diverses manières.
Depuis 1970, Mboko est la deuxième Canadienne à atteindre les demi-finales du tournoi, après Bianca Andreescu en 2019.
À 18 ans et 336 jours, Mboko est la plus jeune joueuse canadienne dans l'ère professionnelle à se rendre aux demi-finales à l’Omnium canadien.
Avec sa victoire, par ailleurs, Mboko devrait être en mesure de se hisser parmi le top-50 lors de la publication du prochain classement officiel. On le rappelle: en janvier, elle était 333e au monde.
Sa victoire pourrait aussi lui permettre de prendre part au tournoi de Cincinnati, dont le tableau principal s'amorcera jeudi, soit le même jour que la finale à Montréal. Toutefois, Mboko a fait savoir qu'aucune décision n'avait encore été prise quant à une participation, ou non, à ce tournoi.
Une séquence menacée
Mboko s’est présentée au match forte d’une séquence de 13 jeux sans perdre à son service, soit depuis le quatrième jeu de la deuxième manche de son match contre Marie Bouzkova, jeudi dernier.
Bouzas Maneiro a mis cette séquence à l’épreuve dès le jeu initial du match, mais la Canadienne a réagi avec autorité en inscrivant un coup gagnant pour effacer une balle de bris, avant d’ajouter les deux points suivants.
À mi-chemin du set, Mboko et Bouzas Maneiro ont commencé à être testées au plus profond de leurs entrailles.
Au cinquième jeu, qui allait nécessiter 14 points, Bouzas Maneiro s’est donné deux chances de bris à 15-40.
Deux coups droits erratiques de l’Espagnole, le premier trop long, le second dans le filet, ont permis à Mboko de respirer et, éventuellement, de gagner le jeu.
Puis, au jeu suivant, c’est Mboko qui a placé sa rivale dans les câbles en gagnant les trois premiers points au service de l’Espagnole. Celle-ci a réagi comme une grande en ravissant les cinq points suivants.
Après un jeu facile à son service, Mboko a de nouveau arraché les trois premiers points au service de Bouzas Maneiro, lors du huitième jeu. Cette fois, Mboko a gagné le point suivant, lorsque Bouzas Maneiro a expédié un coup droit dans le filet.
La Canadienne venait d’aller chercher le premier bris de la soirée et de se donner une avance de 5-3, avec la chance de servir pour la manche.
C’est toutefois le moment que l’Espagnole a choisi pour mettre fin à la séquence d’invincibilité de Mboko à son service, qui s’élevait alors à 17 jeux sans bris. Face à un score de 15-40, Mboko a commis une double faute, ramenant le premier set à service égal.
Pas du genre à se laisser abattre, Mboko a trouvé le moyen, à son tour, de se donner une chance de bris dès le jeu suivant.
Bouzas Maneiro a alors tenté un coup droit en décroisé qui s’est retrouvé dans le corridor du double, procurant le premier set à la Canadienne après environ 45 minutes d’action.
Visiblement gonflée à bloc, Mboko a entamé le deuxième set au service en récoltant les deux premiers points du jeu initial. Mais elle a perdu les quatre points suivants, puis le jeu suivant, là encore après avoir mérité les deux premiers points.
«J'ai eu un début un peu lent et difficile dans le deuxième set. Je devais trouver un moyen de rester avec elle dans les échanges, parce qu'elle est une joueuse vraiment solide. Elle frappe des coups très durs et très réguliers, et j’ai senti que je devais monter mon niveau, j’avais besoin d'améliorer mes déplacements et d’augmenter ma concentration», a expliqué Mboko.

