Le gouvernement de François Legault a déposé jeudi son plan en matière d’immigration pour la période 2026-2029 et opte pour une réduction modérée. Le nombre de nouveaux résidents permanents acceptés dans la province passera à environ 45 000 annuellement dans les quatre prochaines années.
Plus précisément, le gouvernement souhaite admettre 27 500 et 30 100 personnes issues de l’immigration économique, entre 9600 et 10 400 dans la catégorie de regroupement familial. Pour les réfugiés, on vise entre 5500 à 6000 personnes.
Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, jonglait avec trois scénarios de baisse : 25 000, 35 000 et 45 000 immigrants par année. Il s’agit malgré tout d’une diminution importante considérant que le gouvernement prévoit accueillir au maximum environ 61 000 immigrants permanents en 2025.
Ces derniers chiffres s'expliquaient par le fait qu’on acceptait en continu des personnes issues du Programme de l'expérience québécoise (PEQ). Or, Québec met fin à ce programme à compter du 19 novembre 2025. Les demandes déposées avant cette date seront tout de même traitées.
Dans son plan, le Québec prévoit d’accroître la part des personnes issues de l’immigration permanente déjà présentes dans la province, de manière à ce qu’elles représentent 65 % ou plus des admissions à la fin de 2029.
D'ailleurs, le gouvernement caquiste souhaite aussi prioriser l'admission permanente des personnes réfugiées ou en situation semblable vivant déjà dans la province.
Il pourra réévaluer la cible de 45 000 permanents en fonction de la réduction de l’immigration temporaire par le gouvernement fédéral. Québec martèle qu’Ottawa doit réduire le nombre d’immigrants temporaires présents sur le territoire du Québec.
«On aurait pu prendre un scénario inférieur à cela. Devant ce refus d'Ottawa d'écouter et devant son obstination de nous arracher nos travailleurs étrangers temporaires en région, on a choisi le scénario le plus élevé pour avoir une proportion plus grande d'immigrants économiques», a expliqué M. Roberge en conférence de presse. «Et donc, de venir pallier cette insensibilité d'Ottawa par rapport à notre économie régionale.»
Immigration temporaire
En plus de réduire le nombre d'immigrants permanents, le gouvernement souhaite réduire «progressivement» le nombre d’immigrants temporaires dans la province. On vise une baisse de 13% de leur nombre d’ici 2029 par rapport à 2024, principalement dans les secteurs de Montréal et Laval afin de protéger les entreprises en région qui dépendent de cette main-d'œuvre.
Dans ces nouvelles cibles, le gouvernement vise à admettre entre 40 400 à 55 700 travailleurs étrangers temporaires et entre 44 500 et 68 500 étudiants étrangers par année, pour la période 2026-2029.
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En raison des besoins en main d’œuvre dans certains secteurs, le Québec souhaite maintenir la part de l’immigration économique à plus de 64 % des admissions permanentes.
Selon Statistique Canada, il y a environ 562 000 immigrants temporaires au Québec.
Importance du français
Le plan présenté par la CAQ prévoit que plus de 77 % des immigrants permanents devront avoir une connaissance du français de niveau intermédiaire – c’est-à-dire être capable de tenir une conversation soutenue – pour 2029. Ce pourcentage était à 50 % pour 2018-2019.
Pour les résidents temporaires, le gouvernement souhaite continuer de promouvoir l’apprentissage du français.
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Ce nouveau plan présenté par le gouvernement Legault survient à la suite d'une consultation générale et des auditions publiques sur la planification de l'immigration qui ont eu lieu au mois d'octobre. Parmi les participants, il y avait divers intervenants, dont des organisations représentants le secteur économique.
Les partis d'opposition avaient peu d'espoir de l'issue de ces audiences. Plusieurs députés avaient même soulevé des inquiétudes sur «l'écoute» du gouvernement dans ce dossier.


