Début du contenu principal.
«On le voit tout le temps, ils libèrent ces gens, et ils continuent à faire du mal à d'autres personnes.»
Plus de quarante ans après avoir survécu à une agression sexuelle violente commise par un pédophile condamné en liberté conditionnelle, Tom Osullivan dit qu'il vit toujours avec ce traumatisme et qu'il est écœuré de voir que le système judiciaire ne fait toujours pas assez pour protéger le public contre les délinquants dangereux.
Avertissement : ce texte fait référence au suicide et à de la violence sexuelle.
«Je n'ai aucune confiance en notre gouvernement», a déclaré M. Osullivan depuis son domicile de Maple Ridge, en Colombie-Britannique. «On le voit tout le temps, ils libèrent ces gens, et ils continuent à faire du mal à d'autres personnes.»
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Osullivan n'avait que 10 ans en mai 1982 lorsque lui et un ami ont été enlevés et violés à Mississauga, en Ontario, par Gary Alexander McCorkell, un meurtrier d'enfants condamné qui venait d'être libéré sur parole. McCorkell se faisait passer pour un policier au moment de l'agression.
«Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il nous a brutalement agressés», a expliqué M. Osullivan à CTV News.
«Je me souviens avoir été étranglé, puis m'être réveillé dans mon quartier et avoir couru chez moi.»
Les effets de cette agression ont eu des répercussions sur toute sa vie. M. Osullivan a tenté de se suicider pour la première fois à l'âge de 12 ans, et des années plus tard, on lui a diagnostiqué la maladie de Graves, une maladie auto-immune qu'il attribue au stress extrême qu'il a subi.
À VOIR ÉGALEMENT | «Pas de corps, pas de preuve»: une victime de violence conjugale appréhende la sortie de prison de son agresseur
«Lorsque mes fils avaient presque huit ans, j'ai développé un syndrome de stress post-traumatique grave», a-t-il dit. «Je suis passé de 82 kg à 41 kg en 16 mois. Puis j'ai contracté la maladie de Graves, je suis tombé, je me suis fracturé la hanche et je me suis retrouvé en fauteuil roulant.
M. Osullivan a depuis retrouvé la capacité de marcher, mais il continue de percevoir un revenu fixe sous forme d'indemnités qui, selon lui, n'ont pas suivi l'inflation.
Aujourd'hui âgé d'une cinquantaine d'années, M. Osullivan dit être perturbé chaque fois qu'il entend parler de délinquants libérés, qui sont ensuite accusés de nouveaux crimes. Il est devenu un fervent défenseur de la réforme des systèmes de libération conditionnelle et de mise en liberté sous caution au Canada.
«Le gouvernement doit prendre des mesures et garder ces personnes enfermées pour de bon», dit-il. « Il n'y a pas de remède pour les pédophiles. On s'occupe mieux des criminels que des victimes.»
Chris Lewis, analyste en sécurité publique à CTV, partage cet avis.
«La balance de la justice penche en faveur des délinquants et au détriment des victimes», a soutenu M. Lewis. «Il y a des cas où des personnes sont libérées sur parole, même lorsque la commission des libérations conditionnelles a été informée qu'elles étaient susceptibles de récidiver.»
Le gouvernement libéral fédéral devrait présenter le mois prochain un projet de loi visant à renforcer le système de mise en liberté sous caution au Canada, alors qu'il fait face à une pression croissante de la part des premiers ministres provinciaux, de la police et des conservateurs de Pierre Poilievre.
Le mois dernier, M. Carney a déclaré que son gouvernement s'était engagé à réformer le code pénal et à faire en sorte que les personnes accusées de crimes violents ne puissent pas « commettre un crime un jour, être arrêtées, puis sortir de prison le lendemain après avoir été libérées sous caution».
Si vous êtes en crise ou si vous connaissez quelqu'un qui l'est, voici quelques ressources disponibles.