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Aucun service de métro ou de bus les 15 et 16 novembre? La STM juge «inacceptable» la volonté du syndicat

En réaction aux propos tenus par la directrice générale de la STM, le syndicat a déploré «la rigidité de la STM».

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74b9d933b95fac42b4fc8758b95ac41e69c838a75158b0a919fc30cec1a1386c.jpg Des travailleurs d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM) manifestent à Montréal le lundi 22 septembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi (Christinne Muschi | La Presse canadienne)

Après les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, ainsi que les employés d'entretien de la STM, c'est au tour des employés administratifs et professionnels d'annoncer une grève 

Ils ont prévu débrayer le 19 novembre.

Ils sont 1300 employés administratifs, techniques et professionnels, soit une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ. Et il s'agit de leur premier mandat de grève en 40 ans.

Le syndicat affirme, vendredi, en être venu à recourir à ce moyen de pression après 42 rencontres de négociation. Le syndicat avait d'abord annoncé deux jours de grève, les 19 et 21 novembre, mais il a précisé quelques heures plus tard que le Tribunal administratif du travail a refusé la deuxième journée.

Par ailleurs, la directrice générale de la Société de transport de Montréal, Marie-Claude Léonard, a fait savoir que la négociation avec les 4500 chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro de la STM avait connu des progrès récemment. 

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Les parties étaient encore en négociation vendredi et le syndicat a confirmé négocier toute la fin de semaine.

«Pour ce qui est de la négociation avec les chauffeurs, ça roule quand même rondement. Il y a des avancées. Avec eux, on est en négociation depuis le début de la semaine, avec le médiateur. On est en négociation le prochain week-end. Donc, on a été capable de travailler avec eux, pour trouver des pistes d'économie qu'on peut réinjecter dans le salaire des employés», a résumé la dg de la Société de transport de Montréal, au cours d'un point de presse vendredi.

Toutefois, cette section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, veut n’offrir aucun service lors de ses deux prochaines journées de grève, les 15 et 16 novembre, un samedi et un dimanche — ce que la STM refuse. 

C'est d'ailleurs ce que le syndicat avait fait, lors de sa première journée de grève depuis 38 ans, le 1er novembre. Ni métro ni autobus ce samedi-là, avec l'aval du Tribunal administratif du travail.

Le Tribunal a d'ailleurs annoncé vendredi, en fin d'après-midi, qu'il convoque l'employeur et le syndicat à une séance de conciliation concernant les services essentiels. Advenant qu'il n'y ait pas d'entente à la suite de cette rencontre, le Tribunal entendra les parties en audience à 10h00 lundi matin.

«On ira défendre notre clientèle, parce que, pour nous, deux jours sans offre de service, c'est inacceptable», s'est exclamée Mme Léonard vendredi matin.

La directrice générale a encore une fois invité les organisations qui s'estiment victimes de ces grèves à faire valoir leur point de vue auprès du Tribunal.

Le Tribunal doit toutefois baser ses décisions sur le critère du danger pour la santé et la sécurité publique, et non sur les désagréments causés à la population ou les dépenses supplémentaires qui sont engendrées par le conflit de travail.

L'entretien plus laborieux

Par ailleurs, la négociation est plus problématique avec le syndicat qui représente les 2400 employés d’entretien, a indiqué Mme Léonard.

Celui-ci est en grève depuis le 31 octobre et jusqu’au 28 novembre, en offrant des services essentiels aux heures de pointe seulement. Et il en est à sa troisième grève depuis le mois de juin. Dans son cas, il y a d'abord eu une phase de médiation, puis une équipe de quatre médiateurs-conciliateurs nommés par Québec. Ceux-ci sont d'ailleurs toujours au dossier.

Mme Léonard réitère que le cadre financier de la STM doit être respecté, puisqu'elle se trouve dans une situation financière «sans précédent» et doit dégager des économies de 56 millions $ en 2026. Elle a d'ailleurs déjà annoncé l'abolition de 300 postes.

Des aménagements peuvent donc être trouvés, mais à l’intérieur de ce cadre, pour bonifier les augmentations de salaire, a-t-elle prévenu.

Le syndicat de la Fédération des employé(e)s des services publics, affiliée à la CSN, assure avoir fait des concessions et critique ce qu'il  appelle l'inflexibilité de la STM. «On a fait du mouvement sur toutes les préoccupations de l’employeur, mais la STM ne bouge pas. La STM dit chercher des économies, mais elle veut augmenter la sous-traitance, ce qui gonflerait les coûts, c’est à n’y rien comprendre», a commenté le président du syndicat, Bruno Jeannotte.

Mme Léonard affirme qu'elle aimerait que le dossier se règle avant le 15 novembre, tout comme l'a souhaité la nouvelle mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada. Elle a répété que si ce n'est pas le cas, elle pourrait envisager de demander l'arbitrage.

La nouvelle loi du ministre du Travail, Jean Boulet, adoptée en mai dernier et qui doit entrer en vigueur le 30 novembre, lui permettra d'intervenir pour mettre fin à un conflit de travail qui cause un «préjudice grave» à la population, en imposant un arbitrage. Il doit toutefois y avoir eu une phase de médiation qui s'est révélée infructueuse.

«La STM attend l’arbitrage et le ministre ne veut qu’utiliser sa nouvelle loi. Nous, ce qu’on veut, c’est régler une convention collective qui va permettre d’améliorer les conditions de travail des employés d’entretien», a commenté M. Jeannotte, du syndicat des employés d'entretien.

Par ailleurs, Mme Léonard a lancé un appel au calme et au respect des employés de la STM, alors que des comportements d'agressivité ont été remarqués plus récemment.

Lia Lévesque

Lia Lévesque

Journaliste