La scène culturelle et les restaurateurs de Montréal observent déjà les impacts de la grève de la Société de transport de Montréal (STM) sur l’affluence.
«Sans les métros, il n'y a pas beaucoup de gens qui viennent dans ce coin», a mentionné à Noovo Info un employé d’un Frite Alors près de Saint-Denis et Beaubien.
Il soutient d’ailleurs que sans le théâtre Saint-Denis, il y aurait beaucoup de fermetures sur la rue.
Une employée de la Pizzeria Dei Compari sur Saint-Denis assure que la soirée de mardi a été mouvementée justement en raison du théâtre.
«Hier soir, il y avait un spectacle, alors là, ça a tout changé la soirée. On a eu le rush du spectacle, mais après ça à 20h, le restaurant était vide», dit-elle.
Elle souligne que depuis la grève à la STM, la salle du restaurant est vide et que donc les spectacles sont essentiels pour la survie du commerce.
Mais la plupart des théâtres, des festivals, des bibliothèques, dépendent du transport en commun et principalement du métro.
«Cette période de novembre, c'est la rentrée culturelle. C'est extrêmement foisonnant à Montréal, c'est maintenant que ça se passe et ce sont des rencontres qui se prévoient des mois à l'avance. Donc c'est des rendez-vous ratés qui sont crève-cœur», mentionne Ségolène Roederer, porte-parole de Culture Montréal
D'autres voix se sont jointes au Conseil des arts de Montréal pour réclamer une intervention du ministère du Travail
«Plusieurs entreprises à travers l’île de Montréal, que ce soit dans le service, dans le secteur hôtelier, dans le commerce de détail ne sont pas toutes des entreprises qui fonctionnent de 9 à 17h. Le fait de pouvoir se déplacer, utiliser le transport en commun, c'est un service qui est essentiel. On demande au ministre du Travail de devancer l'application de sa loi», soutient Véronique Proulx, porte-parole de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Notons que la loi du ministre Jean Boulet, adoptée en mai dernier, doit entrer en vigueur le 30 novembre. Elle lui permettra, s'il juge qu'un conflit de travail cause un «préjudice grave à la population» et lorsque la médiation entre les parties auront échoué, d'imposer l'arbitrage de différend.
Le ministre du Travail a indiqué mercredi qu’il n'exclut «aucune option» pour que le conflit de travail à la STM se règle rapidement.
Il a également affirmé que le débrayage a des «conséquences inacceptables» pour les travailleurs, les étudiants et les proches aidants.
La grève de la STM, qui a débuté le 31 octobre dernier, se poursuivra jusqu'au 28 novembre prochain.
Voyez le reportage de Marika Simard dans la vidéo.

