L'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) notait mercredi une hausse des cas de COVID-19 au Québec, classant son activité à «modéré». Plusieurs pointent du doigt XFG, le sous-variant d’Omicron, aussi surnommé «Frankenstein». Doit-on s’en inquiéter?
Le variant XFG a été détecté pour la première fois en janvier 2025 en Asie du Sud-Est. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe pour le moment le variant comme «à surveiller».
L’organisation indique sur son site Web que l’Europe, le Brésil et la Thaïlande sont les secteurs où l’on retrouve le plus grand nombre de cas de COVID-19 signalés à l’OMS dans les sept derniers jours.
En ce qui concerne XFG, il est maintenant dominant en Europe et Amérique du Nord où il représente plus de 70% des séquences, a fait savoir mercredi par courriel Inès Levade, Ph. D., conseillère scientifique spécialisée à l'INSPQ.
Dans un document [en anglais] datant du 25 juin 2025 sur l’évaluation des risques de XFG, l'OMS indique que «les données actuelles n'indiquent pas que le variant entraîne des formes plus graves de la maladie ou davantage de décès que les autres variants en circulation.»
Mme Levade a précisé à Noovo Info que «comme pour les autres variants, les personnes vulnérables (âgées, immunodéprimées, maladies chroniques) restent exposées à un risque plus élevé de forme grave de la COVID, d’où l’importance d’un maintien de la protection vaccinale pour ces populations à risque».
L'OMS précisait aussi que «les vaccins contre la COVID-19 actuellement approuvés devraient rester efficaces contre se variant en ce qui concerne les formes symptomatiques et graves de la maladie.».
Il est bon de noter ici que le Québec n'offre plus de vaccins COVID-19 gratuits pour tous. Québec a annoncé récemment que les vaccins seraient toujours offerts gratuitement aux groupes à haut risque, notamment aux personnes immunodéprimées, aux personnes âgées de 65 ans et plus, aux travailleurs de la santé et aux femmes enceintes, mais que tous les autres devront soit attendre la fin de la campagne de hiérarchisation, soit payer de leur poche.
Pourquoi «Frankenstein»?
À savoir maintenant pourquoi on parle de XFG comme du variant «Frankenstein», il est difficile de le déterminer de façon officielle.
«L’origine de ce surnom n’est pas claire, peut-être un article du Daily mail de début juillet, mais il semble être surtout relayé dans les médias francophones et via les médias sociaux. Aucun organisme de santé publique ou officielle ne semble utiliser ce terme», a expliqué Mme Levade à Noovo Info.
Le surnom «Frankenstein» aurait donc été adopté pour certains gros titres parce que XFG est un variant «recombinant», selon Inès Levade.
«XFG est le résultat de la fusion de deux lignées différentes d'Omicron, notamment LF.7 et LP.8.12, cela pourrait donc expliquer le surnom qui fait référence au personnage du roman de Mary Shelley, qui est une créature assemblée de plusieurs parties», croit-elle.
La conseillère scientifique fait toutefois une mise en garde.
«Ce surnom parait assez sensationnaliste et pourrait même engendrer de la confusion ou de l’inquiétude. Dans les médias anglophones, XFG est renommé Stratus — ce qui montre bien le côté arbitraire de ce genre de désignations», a-t-elle partagé.
Données récentes sur la COVID-19
«La transmission du virus causant la COVID-19 est à la hausse depuis plusieurs semaines et son niveau d’activité est considéré comme modéré. Les hospitalisations, les éclosions et les décès sont aussi à la hausse, mais demeurent moins fréquents qu’à pareille date l’an dernier», a expliqué à Noovo Info Inès Levade.
Est-ce que le variant XFG est en cause? Pas nécessairement puisque selon Mme Levade, l'augmentation du nombre de cas de COVID à l’automne est multifactorielle. «Bien que XFG présente un échappement immunitaire plus élevé que les variants dominants précédents (ex : NB.1.8.1), d’autres facteurs comportementaux et saisonniers entrent en jeu : diminution de l’immunité, couverture vaccinale variable et délais depuis la dernière dose, reprise des contacts en intérieur avec une moins bonne ventilation», a-t-elle expliqué.
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Selon les dernières données de l’INSPQ, le pourcentage de positivité à la COVID-19 était de 14,3% pour la semaine débutant le 21 septembre dernier, une donnée en progression constante depuis la semaine du 20 juillet 2025.
L’INSPQ indique sur son site Web dédié à la COVID-19 que les autorités concernées ont reçu 9 517 tests admissibles dans la semaine du 21 septembre dernier dont 1 365 se sont avérés positifs, soit environ 300 de plus que la semaine précédente et environ 630 de plus que pour la semaine du 7 septembre dernier.
En date de dimanche, l’INSQ dénombrait 639 personnes ayant un test positif au SRAS-CoV-2 actuellement à l’hôpital. De nombre, 80 seraient de nouvelles hospitalisations.
Pour la saison 2025-2026 des virus respiratoires, l’INSPQ dénombre 18 décès liés à la COVID-19 dans la semaine du 14 septembre dernier et 16 décès pour la semaine du 21 septembre dernier.
En ce qui concerne l’influenza, les données de l’INSPQ du 1er octobre 2025 indiquent un niveau d’activité «nul ou très faible».
Le pourcentage de positivité pour le virus respiratoire syncytial (VRS) est sous la barre des 0,3% entre la semaine du 21 septembre et celle du 18 mai dernier.
Symptômes et marche à suivre
Santé Canada rappelle sur son site Web que les symptômes de la COVID-19 peuvent varier d'une personne à l'autre, selon l'âge et selon le variant.
Les symptômes les plus fréquemment signalés demeure le «mal de gorge, l'écoulement nasal, des éternuements, toux, essoufflement ou difficulté respiratoire, température égale ou supérieure à 38 °C, sensation de fièvre, frissons, fatigue ou faiblesse, douleurs musculaires ou courbatures, perte de l’odorat ou du goût, mal de tête, douleurs abdominales, diarrhée et vomissements et malaises intenses».
En cas de symptôme, Santé Canada recommande aux gens de rester à la maison, de limiter leurs contacts, de porter un masque bien ajusté si vous devez sortir en public et suivre les règles d'hygiènes de base comme vous lavez les mains régulièrement et maintenir une bonne ventilation dans vos espaces de vie.

