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Crise au PLQ: le parti mettra en demeure le Journal de Montréal

Voici ce qu'il demande.

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Crise au PLQ: des médias mis en demeure Crise au PLQ: des médias mis en demeure

Nouveau chapitre dans la crise au Parti libéral du Québec (PLQ): le chef Pablo Rodriguez a déclaré qu'une mise en demeure sera envoyé au Journal de Montréal vendredi concernant leur article sur les textos troublants en lien avec sa course à la chefferie libérale.

C'est ce qu'il a lancé en point de presse vendredi après avoir convoqué ses députés en présentiel à Montréal à la suite de la réponse de Marwah Rizqy à la mise en demeure de son ex-directrice de cabinet, Geneviève Hinse.

M. Rodriguez assure qu'il ne souhaite pas que les sources de l'article du Journal de Montréal soient dévoilées au grand public et soutient que le parti sait que les médias doivent protéger leurs sources.

Il demande trois choses: que le Journal de Montréal communique les noms des personnes impliquées directement au PLQ, qu'on lui transmette les numéros de téléphone associés et qu'on lui explique la démarche journalistique avant la publication pour vérifier la véracité des textos allégués.

Le chef des libéraux a assuré en point de presse que le parti n'a pas pris à la légère les allégations suggérant que des membres qui l'appuyaient lors de sa course auraient eu des récompenses en argent.

Une autre mise en demeure

Notons que, selon le 98.5, les deux personnes impliquées dans les échanges de textos seraient la députée libérale de Chomedey, Sona Lakhoyan Olivier et la députée de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Fabre, Alice Abou-Khalilserait. Les deux ont démenti ces allégations. 

Pablo Rodriguez a informé les médias vendredi que Mme Olivier comptait envoyer une mise en demeure à Cogeco, réitérant qu'elle n'est pas la personne qui a écrit les textos allégués.

Le chef du PLQ demande d'ailleurs aux autres partis de s'unir pour interdire la «pratique douteuse» qui permet de payer pour des votes.

«Si la loi électorale n’est pas modifiée, nous on va l’inscrire noir sur blanc dans nos propres règles internes», a-t-il lancé. 

Rappelons que mercredi, l’avocat de Mme Hinse a sommé Marwah Rizqy d'admettre publiquement dans les 24 heures l’absence de motif au congédiement de sa cliente. 

Or, la députée de Saint-Laurent n’a pas fait de sortie publique. Elle a plutôt envoyé une lettre à Mme Hinse par l'intermédiaire de son avocate. 

Vendredi matin, le 98,5 a révélé le contenu de cette missive. On y affirme que Geneviève Hinse a été congédiée «en raison d'importants manquements en matière d'éthique, notamment en ce qui concerne le respect des normes de l'Assemblée nationale du Québec, des procédures internes et des attentes liées à la fonction qu'elle occupait». 

«À cela s'ajoutent des actes répétés d'insubordination, incluant le non-respect d'instructions claires émises par (Marwah Rizqy)», poursuit-on dans la lettre. 

À VOIR | Crise au PLQ: les citoyens veulent que Marwah Rizqy s’explique

On indique que Geneviève Hinse aurait refusé de consulter la commissaire à l’éthique tel que demandé par Mme Rizqy, toujours selon le 98,5. 

«Votre cliente est bien au courant des raisons qui ont mené à sa fin d’emploi. Cette décision est intervenue à la suite d’un examen attentif de plusieurs situations préoccupantes observées et communiquées quant à l’exercice de ses fonctions», indique également la missive.

La Presse canadienne n’a pas été en mesure de confirmer le contenu de la lettre tel que rapporté par le 98,5. 

Rappelons que mardi, le chef libéral Pablo Rodriguez a démis la députée Marwah Rizqy de ses fonctions de cheffe parlementaire et l’a suspendue du caucus, évoquant un «bris de confiance».

La raison: Mme Rizqy a congédié sa directrice de cabinet, Geneviève Hinse, une proche de M. Rodriguez, sans lui en parler préalablement. Il a d'ailleurs affirmé vendredi ne pas comprendre pourquoi Mme Rizqy ne l'a pas avisé, même après avoir pris connaissance de sa lettre. 

Plus tôt cette semaine, Mme Hinse s’est défendue en affirmant être «convaincue que rien ne justifiait» son licenciement.

Dans un bref message envoyé aux élus libéraux lundi soir, Marwah Rizqy avait affirmé que Mme Hinse «n’était plus à l’emploi du cabinet» et était remplacée dès maintenant par la directrice des opérations, Isabelle Lord.

N’étant pas élu à l’Assemblée nationale, Pablo Rodriguez avait confié à Mme Rizqy le mandat d’occuper le poste de cheffe de l’opposition officielle jusqu’aux élections générales de 2026. Marwah Rizqy, qui ne doit pas se représenter, a appuyé Pablo Rodriguez dans la course à la chefferie.

QS demande de rendre public son rapport de dépenses

Par communiqué émis vendredi, la co-porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, a demandé à Pablo Rodriguez de divulguer le rapport de dépenses détaillé de sa course à la chefferie du PLQ.

«La situation nébuleuse au PLQ ébranle la confiance de la population envers leurs élus», a-t-elle dit. «Le chef du PLQ, Pablo Rodriguez, n’a fourni que peu de réponses jusqu’à maintenant. C’est sa responsabilité, à lui et à personne d’autre, comme chef de parti et aspirant premier ministre de faire la lumière sur le financement de sa campagne à la chefferie.»

Elle qualifie la situation actuelle d'«intenable». «M. Rodriguez doit faire preuve de la plus grande transparence dès aujourd’hui», a-t-elle dit, en répétant les propos du chef libéral sur le fait qu'il n'avait rien à cacher. «Il est temps qu’il passe de la parole aux actes. Il en va de la confiance du public envers nos institutions démocratiques.»

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Crise au PLQ

Le PLQ est plongé dans une profonde crise depuis cet incident. Mercredi, Pablo Rodriguez a défendu bec et ongles son intégrité et celle de son parti après que des textos troublants en lien avec sa course à la chefferie ont fait surface.

Le Bureau d’enquête de Québecor a en effet révélé des messages suggérant que des membres qui appuyaient Pablo Rodriguez lors de la course auraient eu des récompenses en argent. Les personnes à l’origine de ces textos ne sont toutefois pas nommées dans l’article.

Le chef libéral a assuré qu’il n’avait rien à se reprocher et a même remis en question l’authenticité de ces messages.

Le PLQ a mandaté une firme externe pour faire la lumière sur cette histoire.