Une demande d’autorisation d’action collective a été déposée contre Air Transat jeudi dernier. Des voyageurs considèrent que la compagnie aérienne a profité de la grève des agents de bord d’Air Canada pour gonfler ses prix.
La demanderesse à l’origine de la demande estime avoir été lésée lorsqu’elle s’est retrouvée coincée à Barcelone avec son mari en plein conflit chez Air Canada, à la mi-août. Le couple avait dépensé 2784,62 $ auprès d’Air Canada pour deux billets aller-retour de Montréal à Barcelone en passant par Rome. Le 14 août dernier, ils ont été forcés d’acheter deux billets auprès d'Air Transat pour un départ de Barcelone vers Montréal le 16 août, puisque leur vol avec Air Canada a été annulé et qu’ils devaient absolument revenir à la maison comme ils n’avaient pas suffisamment de médication pour étirer leur séjour. Le coût pour ces deux billets aller simple Barcelone-Montréal s’est élevé à… 5355,52 $.
«Aucune personne raisonnable ne paierait ce montant pour voyager avec Air Transat. La raison pour laquelle Air Transat a pu facturer ce montant est que le requérant - et les membres du recours collectif dans la même situation – s’est retrouvé abandonné à son sort en raison du conflit de travail d'Air Canada et qu'ils n'avaient aucun moyen de rentrer chez eux, ce dont Air Transat est parfaitement consciente et dont elle a choisi de tirer profit en pratiquant des prix abusifs», peut-on lire dans le document déposé à la Cour supérieure.
Selon les requérants, la qualité des avions d’Air Canada est «grandement supérieure» aux appareils d’Air Transat, qui ne sont pas dotés de la technologie Wi-Fi et qui seraient moins «confortables».
«Autrement dit, rien ne justifie qu'Air Transat facture 5 fois plus cher un vol Air Transat qu'un vol Air Canada (pour des billets en classe économique).»
Ce sont les cabinets LPC Avocats et Renno Vathilakis Inc. qui représentent les demandeurs dans ce dossier.
On juge qu’Air Transat s’est carrément servi du conflit chez Air Canada comme de sa «piñata personnelle» et a «profité le plus possible des voyageurs vulnérables». Il est également reproché à la compagnie aérienne d’avoir augmenté ses prix pendant cette période, même si ses coûts d'exploitation n’ont pas augmenté.
La demanderesse à l’origine de la procédure estime que le nombre de voyageurs qui pourraient être concernés par celui-ci pourrait s’élever à des dizaines de milliers. Les personnes concernées sont celles qui ont réservé un vol avec Air Transat depuis le 14 août 2025 et qui ont payé un «prix gonflé ou excessif par rapport aux prix historiquement chargé par Air Transat pour des itinéraires similaires au cours de la même période».
Il est demandé qu’Air Transat paie aux demandeurs un montant à déterminer en lien avec la demande d’action collective, des dommages punitifs, des intérêts et les frais en lien avec l’action collective éventuelle.
À VOIR | «Je vais me rappeler de ça toute ma vie»: une agente de bord d'Air Canada se confie
En réponse à une demande de commentaire de Noovo Info, Air Transat a dit avoir pris connaissance de l’action collective, mais ne pas vouloir s'exprimer au sujet de celle-ci comme le dossier est devant les tribunaux.
Il est à noter que le cabinet LPC Avocats a aussi déposé une demande d’autorisation d’action collective contre Air Canada, qu’on accuse d’avoir «induit en erreur les membres du groupe et leur avoir fourni des informations inexactes afin de les convaincre d'accepter un remboursement (qui a été accordé sous la forme d'un crédit pour un voyage futur), au lieu de les informer de leurs obligations et droits légaux».
Les personnes concernées par cette procédure sont celles dont les plans de voyage, depuis le 14 août 2025, ont été affectés par la grève d’Air Canada et à qui Air Canada n’a pas fourni de réservation pour le «prochain vol disponible» ou «des arrangements de voyage alternatifs» conformément à la loi.

