Vous devez collaborer avec Paul, un collègue que vous appréciez… mais qui est visiblement débordé. Impossible de le rejoindre, les courriels restent sans réponse, et votre projet stagne. Vous commencez à être frustré, à douter de votre propre efficacité. Vous vous demandez si c’est à vous de régler ça.
Le vrai problème : un manque d’arbitrage
Dans bien des cas, ce n’est pas Paul le problème. Ce sont les priorités floues, les ressources mal réparties, ou le manque de gestion claire. Quand tout est urgent, plus rien ne l’est. Et quand deux collègues doivent collaborer sans qu’un supérieur ait précisé les échéanciers ou l’ordre de priorité, les tensions apparaissent vites.
Peut-être que Paul ne sait même pas que votre tâche dépend de lui. Ou peut-être qu’il croule sous des demandes de tous les côtés. Peu importe : vous avez besoin d’un plan pour avancer.
D’abord : clarifiez vos attentes mutuelles
Avant de tirer des conclusions ou de succomber au jugement, prenez un moment pour établir un contact humain. Allez voir Paul et dites-lui simplement : «j’ai besoin de ta contribution pour avancer sur le dossier ABC. Est-ce qu’on peut se parler rapidement pour qu’on voie ensemble ce qui est faisable?»
Cette approche désamorce la tension et recentre la conversation sur la collaboration. Parfois, une simple discussion permet de dégager un espace dans son agenda ou de réajuster les priorités.
Mais si ça bloque toujours ?
Si Paul veut bien collaborer avec vous mais n’a juste pas le temps, il ne faut pas continuer à vous battre seul. Ce n’est pas une guerre d’égo ni une bataille personnelle. À ce stade, il faut monter d’un cran et demander un arbitrage. Allez voir votre gestionnaire ou un supérieur commun avec une approche factuelle :
- Voici les projets – le vôtre et la priorité de Paul- Voici ce qui bloque- Voici ce dont j’ai besoin
L’objectif n’est pas de pointer du doigt, mais bien de remettre la responsabilité là où elle doit être, soit dans les mains de la gestion. Paul et vous pouvez tous deux être présents pour cette discussion afin de dissiper les soupçons de mauvaise foi et de conflits.
Travailler ensemble, ce n’est pas tout porter seul
Dans un monde idéal, chaque collègue aurait de la bande passante pour collaborer. Mais dans la réalité, les agendas débordent. Votre rôle n’est pas de forcer Paul à collaborer, mais de créer un contexte où la collaboration est possible. Et parfois, ça passe par l’intervention d’un tiers pour fixer des balises, revoir les échéanciers ou redistribuer les tâches.
C’est aussi l’occasion de proposer des solutions : découper le projet, identifier des livrables clairs, ou travailler par courtes plages.
Conclusion: collaborez sans vous épuiser
Vous n’avez pas à porter la charge d’un projet à deux… tout seul. Reconnaître qu’un collègue est débordé, c’est une chose. Trouver des solutions pour continuer d’avancer, c’en est une autre. Gardez l’humain au cœur de vos démarches, mais sachez aussi poser des limites. Parce qu’une collaboration efficace, ça repose autant sur la clarté que sur la bonne volonté.

