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Des hommes tués par les tirs de policiers: «ça ne va vraiment pas» au Nunavik

«Assez, c’est assez.»

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Ces hommes tués par les tirs des policiers: «ça va vraiment pas» au Nunavik MTLNI-INUITS MORT NUNAVIK

Trois hommes ont perdu la vie à la suite de tirs policiers dans le Nunavik, et ce, en seulement quelques mois. Ces tragiques événements survenus au Nord-du-Québec ont engendré une crise de confiance majeure envers la police.

«Ça ne va vraiment pas, les gens sont dégoûtés», s’insurge Andrée-Anne Meilleur, une résidente de Kangiqsualujjuaq qui est une ancienne intervenante de la DPJ.

Dans ce village nordique, Mark R. Annanack, 35 ans, a été abattu par les policiers en mai dernier.

«Mark s’est fait tirer dans le dos», a déploré Mme Meilleur en entrevue avec Noovo Info. «Comment ça se fait que tu tires un gars dans le dos?»

Et la semaine dernière, un autre homme, Jamie Kavik, est décédé après avoir été atteint par balle par des policiers.

Selon Mme Meilleur, la situation ne fait que se détériorer depuis le 4 novembre 2024, date où Joshua Papigatuk, un jeune homme dans la vingtaine, a été abattu par un policier.

Son jumeau, Garnet, a quant à lui été grièvement blessé lors de l'intervention policière.

«Ça part en couille depuis la mort de Joshua.»
- Andrée-Anne Meilleur

Depuis ce temps, les policiers de la région ont reçu des canulars téléphoniques pour de fausses prises d’otages.

Des changements demandés

Les résidents du Grand Nord exigent des changements dans ce territoire de 14 000 citoyens.

«Assez, c’est assez», lance Suzy Jeannie Kauki, de Kuujjuaq. Elle croit que ce qui se passe dans le nord est lié à «un enjeu systémique».

«Si tu veux être policier dans une communauté inuite, tu dois la connaître. C’est une culture et une langue différentes. Et nous avons des enjeux sociaux qui exigent de l’expérience et de l’expertise.»

L’avocat Me Louis-Nicholas Coupal exige des changements dans les méthodes policières, notamment l’utilisation de projectiles non létaux et l’emploi de bâton et de fusil à impulsion électrique.

De son côté, le Corps de police régional Kativik ne souhaite pas accorder d’entrevue pour l’instant, alors qu’on attend les conclusions du Bureau des enquêtes indépendantes sur les trois décès.