Un électeur de Laurier—Sainte-Marie a vu son vote, qu’il avait envoyé par la poste, lui être retourné deux semaines après les élections fédérales.
Isaac Peltz, journaliste indépendant, avait envoyé son vote par la poste entre le 16 et 17 avril, soit un peu moins de deux semaines avant le jour du scrutin. Il a toutefois reçu ce même vote lui être renvoyé par la poste le 16 mai dernier.
«J’étais tellement surpris et un peu en colère», a-t-il rapporté en entrevue avec Noovo Info, soulignant toutefois que son vote n’aurait pas eu de différence sur le résultat alors que le libéral Steven Guilbeault a été réélu avec une majorité des voix.
«Pour moi, c’est plus une question de principe», a souligné le journaliste indépendant, qui a partagé ses états d’âme dans une vidéo publiée sur Instagram.
Selon M. Peltz, il s’agirait soit d’une erreur d’étiquetage de la part d’Élections Canada ou de Postes Canada, qui n’aurait pas reconnu l’adresse.
«Dans les deux cas, c’est un problème, les deux sont des organismes gouvernementaux», a rapporté Isaac Peltz. Des erreurs qui donnent une certaine «validité» et des «munitions» aux opinions conspirationnistes, prévient-il.
Élections Canada a toutefois confirmé à Noovo info que l'adresse sur l'enveloppe remise à M. Peltz était la bonne, et qu'il s'agirait donc d'une erreur de Postes Canada. On mentionne également qu'Élections Canada attend une réponse de Postes Canada afin de comprendre pourquoi l'enveloppe de l'électeur lui a été retournée.
Noovo Info a également tenté d’obtenir des réponses de la part de Postes Canada, mais n’a reçu aucun retour au moment d’écrire ces lignes.
Un cas similaire à Terrebonne
L’histoire d’Isaac Peltz est similaire à celle d’Emmanuelle Bossé, électrice dans Terrebonne, qui a également vu son vote lui être renvoyé par la poste en raison d’une erreur qui figurait dans les trois derniers caractères du code postal de l’adresse de son bureau électoral local.
«Un examen a permis de confirmer qu'une erreur a été commise sur l'étiquette destinée à l'enveloppe de bulletin de vote spécial à retourner au bureau local d'Élections Canada», a rapporté Élections Canada par communiqué.
La particularité dans cette histoire est que le vote bloquiste d’Emmanuelle aurait pu faire toute la différence dans les résultats de l’élection qui s’est gagnée par les libéraux par un vote à la suite d'un recomptage judiciaire.
Élections Canada a également confirmé que cinq autres votes n'ont pas pu être comptés dans la circonscription de Terrebonne en raison d'un retard qui pourrait être lié à l'étiquetage d'enveloppes.
«Cinq bulletins ont été reçus – mais en retard - au bureau local en dépit du fait que l’enveloppe de retour contenait une erreur dans le code postal», a indiqué l’institution à Noovo Info.
Élections Canada avait aussi confirmé que, malgré l’erreur d’étiquetage, une nouvelle élection ne serait pas lancée dans Terrebonne.
Le Bloc québécois a d’ailleurs rapporté qu’il contestera devant les tribunaux le résultat de cette élection.
«Élections Canada n'a pas la juridiction pour commander une nouvelle élection, mais ils ont admis l'erreur. Nous allons initier une procédure», a-t-il affirmé lors d'un point de presse jeudi dernier.
Enquête en cours
Élections Canada analyse présentement le processus de vote par bulletin spécial. Un examen qui a d’abord été annoncé après avoir découvert que plus de 800 bulletins de vote par la poste avaient été conservés par erreur dans le bureau d'un directeur du scrutin en Colombie-Britannique.
Cette enquête a été élargie pour inclure également ce qui s’est produit dans Terrebonne.
L'examen du processus de vote par bulletin spécial «permettra à Élections Canada d'évaluer la formation offerte aux employés et les mesures de contrôle en place pour le traitement des bulletins de vote spéciaux, afin d'apporter des améliorations avant la prochaine élection générale».
-Avec les informations d'Étienne Fortin-Gauthier et de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de La Presse canadienne

