Le premier ministre François Legault a montré peu d’ouverture à l’augmentation des seuils d’immigration, que réclame le milieu des affaires, en marge d’un discours, lundi, portant sur sa stratégie économique.
«Les entreprises souhaitent avoir le plus de travailleurs disponibles pour être capables de payer les salaires les plus bas, mais il faut être prudent», a répondu M. Legault en mêlée de presse après sa présentation à la centrale hydroélectrique de Beauharnois.
Il a réitéré la cible du gouvernement, soit d’accueillir 45 000 immigrants permanents. Le ralentissement de l’économie ne permet pas d’accroître plus rapidement le bassin de travailleurs, selon lui.
Il présente aussi l’augmentation des dépenses militaires ainsi que le développement des minéraux critiques comme des occasions stratégiques pour le Québec.
M. Legault était accompagné de plusieurs dignitaires, notamment de la ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, et de la PDG d’Hydro-Québec, Claudine Bouchard.
M. Legault a indiqué que sa vision économique constituait une réponse au contexte mondial incertain en raison des politiques commerciales de l’administration Trump, dans le mot d’introduction du document portant sur sa vision économique.
«Les prévisions de main-d’œuvre qu'on a, c'est que la situation économique ne s'annonce pas rose dans les prochains mois, a affirmé le premier ministre caquiste. Il risque de nous manquer plus d'emplois que d'employés.»
L’immigration était absente du discours de M. Legault. Le sujet reste pourtant incontournable, selon la présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Julie White.
«C’est sûr que si on se donne une vision dans le temps, il va falloir beaucoup plus de main-d'œuvre, a avancé Mme White. La courbe démographique, elle est ce qu'elle est. Les entreprises font ce qu'elles peuvent pour recruter au Québec. Il n'y a juste tout simplement pas suffisamment de travailleurs sur le terrain.»
M. Legault a présenté en grande pompe une synthèse de la stratégie économique de son gouvernement, moins d’un an avant la prochaine campagne électorale. L’exercice de relations publiques survient alors que la Coalition avenir Québec (CAQ) est aux creux dans les sondages.
Le premier ministre a profité de l’événement pour réitérer sa foi en l’interventionnisme économique. «Pas pour gérer les entreprises, mais pour aider les entrepreneurs qui ont de bonnes idées, mais qui n'ont peut-être pas les poches assez profondes pour les réaliser», a-t-il résumé.
L’interventionnisme du gouvernement Legault a fait l’objet de critiques, notamment avec l’échec médiatisé de projets de la filière batteries, notamment Northvolt.
Il y avait peu de nouveau dans les grandes lignes de la vision économique présentée par le premier ministre.
Le gouvernement Legault misera sur le plan massif d’investissement d’Hydro-Québec, sur une réduction de la bureaucratie pour rendre l’«État plus efficace» et sur l’interventionnisme économique pour propulser les «champions économiques du Québec».
M. Legault a aussi présenté l’augmentation des dépenses militaires et le développement des minéraux critiques comme des occasions stratégiques pour le Québec.
M. Legault a indiqué que sa vision économique constituait une réponse au contexte mondial incertain en raison des politiques commerciales de l’administration Trump. «Il y a une urgence de remplacer les pertes d'emplois.»
«À la grandeur du Canada, les investissements, les entreprises sont sur pause. On risque d'avoir une récession. On risque d'être dans une situation économique difficile, donc il faut présenter une nouvelle vision pour passer au travers», a fait valoir le premier ministre en mêlée de presse. Selon lui, cette incertitude pourrait demeurer pendant «quelques années» au Québec.
Le chef libéral Pablo Rodriguez a critiqué le discours de M. Legault. «On a eu droit à une liste d’évidences, sans plan concret pour les réaliser», a-t-il déploré.
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a critiqué l’approche interventionniste du gouvernement Legault. «On n'a pas les moyens de se payer une "nouvelle vision" économique totalement improvisée de François Legault», a-t-il écrit sur le réseau X.
«On est devant un modèle où essentiellement, on prend l’argent des impôts de toutes les entreprises pour la remettre dans les mains de quelques-unes seulement, a-t-il réagi. C’est contre-productif et intenable.»
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info.

