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Violence conjugale: le SPVM renforce la formation de ses policiers sur les cas d’étranglements

Il s’agit d’une première au Québec.

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Violence conjugale: le SPVM renforce la formation de ses policiers sur les cas d’étranglements Violence conjugale: le SPVM renforce la formation de ses policiers sur les cas d’étranglements

Devant le nombre important de cas d’étranglement en contexte de violence conjugale, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) étend à l’ensemble de son territoire un protocole d’intervention.

Cette décision fait suite au projet pilote lancé en mai 2024 dans l’est de Montréal, mené sur une période d’un an et demi. Il s’agit d’une première au Québec.

Le protocole prévoit notamment une formation spécifique destinée au personnel policier.

«Le personnel policier de tous nos postes de quartier et de toutes nos divisions des enquêtes criminelles régionales bénéficiera d’une formation en matière d’étranglements en contexte de violence conjugale»
-Inspectrice Anouk St-Onge, responsable du projet au sein du SPVM.

Selon le service de police, l’étranglement constitue une forme de contrôle et d’humiliation qui peut représenter un facteur de risque important de violence létale dans une relation.

Facteur de risque de féminicide

Des études démontrent d'ailleurs qu’une tentative d’étranglement augmente de façon significative le risque qu’une victime soit tuée ultérieurement par la même personne.

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La formation vise à améliorer les interventions policières et judiciaires lors de signalements d’étranglement. Elle aborde notamment les symptômes à surveiller chez les victimes, l’importance d’une évaluation médicale et l’accompagnement tout au long du processus judiciaire afin de renforcer la qualité des preuves recueillies.

L’infraction de voies de fait par étouffement, suffocation ou étranglement a été intégrée au Code criminel en 2019.

Durant le projet pilote, 348 dossiers d’étranglement ont été traités. Les données recueillies indiquent que 94,5 % des victimes étaient des femmes et que 46 % ne présentaient pas de blessures visibles.

Une hausse inquiétante des demandes d’aide

Cette annonce du SPVM survient dans un contexte d’augmentation marquée des violences conjugales signalées. L’organisme SOS violence conjugale rapporte avoir atteint un sommet historique en 2025, avec plus de 60 000 demandes reçues au cours de la dernière année, un record depuis sa création.

Le nombre de demandes d’hébergement a également bondi, atteignant 19 305 en 2024-2025, soit une hausse de plus de 18 % comparativement à l’année précédente.

Alors que la situation se détériore, «il est de plus en plus difficile de trouver des ressources ayant de la disponibilité en hébergement», déplore SOS violence conjugale, qui peine à répondre à la demande.

Montréal, Laval, la Montérégie et l'Outaouais sont les régions où les taux d'échec sont les plus importants.

Si vous êtes victimes de violences conjugales, vous pouvez contacter SOS violence conjugale au 1-800-363-9010. L'aide fournie est bilingue, gratuite, anonyme et confidentielle par téléphone, texto, clavardage et courriel au sos@sosviolenceconjugale.ca

Mina Dromard

Mina Dromard

Journaliste