Par un beau matin d’été, vous enfourchez votre vélo pour vous rendre à la pharmacie du coin faire quelques emplettes. À votre sortie du commerce, vous constatez que votre précieuse monture a disparu. Un tel crime, c’est un coup dur pour le moral… et pour le portefeuille. Mais avant de débourser des centaines de dollars pour une nouvelle bicyclette, prenez le temps de lire les petits caractères de votre police d’assurance.
Au Québec, se faire voler son vélo est loin d’être un incident isolé. Selon L'État du vélo, un sondage mené par Vélo Québec, 4 % des ménages propriétaires de vélos affirment en avoir été victimes en 2020. Cela représente une estimation d’environ 165 000 vélos volés à l’échelle de la province cette année-là. Et la tendance semble se maintenir, sinon s’aggraver.
Il est toutefois difficile de quantifier la réalité. «Il n'existe pas de registre consolidé de l'ensemble des vols de vélo, à notre connaissance», explique Jean-François Rheault, directeur général de Vélo Québec. L'organisme base donc ses estimations sur les données d'enquêtes maison et des rapports policiers.
À Montréal, les chiffres fournis par le SPVM révèlent une hausse des vols :
2020 : 1 757
2021 : 1 925
2022 : 2 253
2023 : 2 621
2024 : 2 568
Cette croissance est attribuable à plusieurs facteurs, précise M. Rheault. « Le signalement est plus facile qu’avant – on peut maintenant faire une déclaration en ligne. Aussi, avec la valeur croissante des vélos, particulièrement des vélos à assistance électrique (VAE), les victimes sont plus enclines à faire un signalement», poursuit-il.
Le prix des vélos: un facteur de risque
Un coup d’œil sur les groupes Facebook de vélos volés au Québec suffit pour comprendre l’ampleur du problème. Un vélo, ça coûte cher. Parfois plusieurs milliers de dollars, selon le modèle, les composantes ou l’équipement électrique. Face à cela, l’assurance devient une protection essentielle.
Or, plusieurs Québécois ignorent que leur vélo est généralement couvert par leur police d’assurance habitation, même si le vol a lieu loin du domicile assuré. (Et quand on dit loin, ça peut être très loin: vous devriez être couvert par votre assurance habitation même si vous vous faites voler votre vélo après l’avoir apporté avec vous en voyage!)
La même protection couvrira aussi généralement les dommages liés au vandalisme, à un accident ou même à un incendie.
Attention de bien lire votre police d’assurance pour connaître le montant maximal couvert par vélo. «Pour un vélo de grande valeur, comme un VAE, il faut le déclarer spécifiquement à l’assureur», prévient le Bureau d’assurance du Canada sur son site web.
Au contraire, pour un vélo de moindre valeur, il est important de tenir compte du montant de la franchise prévue à votre contrat et de l’impact qu’une réclamation pourrait avoir sur votre prime d’assurance lors du renouvellement de votre police.
Voici les étapes à suivre en cas de vol :
Faire une déclaration de vol à la police.
Vérifier les protections prévues dans votre assurance habitation.
Fournir les documents suivants : numéro de rapport de police, description du vélo, preuve d’achat, photos si possible.
Pour un vélo de valeur, souscrire une assurance spécifique – les mensualités débutent autour de 50 $ par mois, selon les assureurs.
Garage 529 : la plateforme à connaître
Face à la montée des vols, des initiatives comme Garage 529 se présentent comme des solutions efficaces de prévention.
Cette plateforme allie la force du burinage et des réseaux sociaux, note Jean-François Rheault. «Elle permet aux usagers d’enregistrer gratuitement leur vélo, avec le numéro de série et des photos. En cas de vols, l’application enverra une alerte à la police et aux utilisateurs de l’application, comme ça on facilite la restitution du vélo s’il est retrouvé», explique-t-il.
Les vélos identifiés grâce à cette application représentent 10 % des vélos retrouvés à Montréal. À Vancouver, où l’adoption a été massive, le système aurait fait chuter les vols de 30 à 40 %.
Multiplier les mesures dissuasives
Garage 529 n’est d’ailleurs qu’un outil parmi tant d’autres, il faut également s’assurer d’utiliser certaines mesures dissuasives. « On continue à voir des gens qui ne barrent que la roue ou utilisent un simple câble. Ces méthodes sont inefficaces », déplore M. Rheault.
Quelques conseils de base pour éviter le vol :
Utiliser un cadenas de qualité,
Attacher le cadre du vélo à un point fixe
Choisir un emplacement visible et fréquenté
Il est également possible d’ajouter un traceur GPS pour augmenter les chances de récupération.

