Rashelle Campbell, une créatrice textile crie basée à Edmonton, affirme que SSENSE lui doit plus de 10 000 dollars. L'entreprise ayant déposé une demande de protection contre ses créanciers, elle ne sait pas quand elle sera payée.
«J'ai littéralement eu l'impression de recevoir une gifle», a-t-elle déclaré à CTV News.
«Travailler avec eux depuis quatre ans et ne pas bénéficier d'un tel respect pour mon entreprise a vraiment été déchirant.»"
Jeudi, la plateforme de mode basée à Montréal a annoncé à son personnel qu'elle se plaçait sous la protection des créanciers dans le cadre d'un plan de restructuration de l'entreprise. CTV a obtenu une copie de la lettre envoyée aux employés.
Ce texte est une traduction d'un contenu de CTV News.
La collaboration entre Campbell et SSENSE a débuté en 2021. Elle a conçu des tapis colorés tuftés à la main et des bougeoirs fleuris exclusifs à SSENSE, avec une date limite fixée à avril 2025, et affirme avoir reçu un acompte de 30 %.
Elle affirme que tout s'est bien passé de son côté: elle a expédié ses produits à Montréal en mars et la collection a été mise en vente quelques semaines plus tard. Elle a ensuite envoyé sa facture, qui devait être payée avant le 26 mai.
Elle dit qu'ils ont ensuite repoussé la date limite au mois de juin, qui est passé sans paiement.
«Je n'avais tout simplement pas de nouvelles d'eux, et j'ai continué à faire le suivi», dit-elle.
Son chèque est maintenant en retard de 14 semaines, alors que sa collection est disponible à la vente depuis des mois. Ses tapis sont vendus sur le site web entre 700 et 2550 dollars.

Dans une déclaration, SSENSE a affirmé qu'elle travaillait «sans relâche et en toute bonne foi» avec ses partenaires financiers afin de recapitaliser l'entreprise dans un contexte de difficultés financières.
Elle a également indiqué que son principal prêteur avait placé l'entreprise sous la protection de la LACC et avait entamé «un processus de vente sans notre consentement». Elle a ajouté qu'elle allait déposer sa propre demande auprès de la LACC afin de protéger l'entreprise et de conserver le contrôle de ses actifs.
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Elle n'a pas abordé la question du non-paiement des artistes.
«Je ne sais pas quoi faire d'autre que de contacter un avocat», soutient Mme. Campbell. «Lorsque la nouvelle a été annoncée hier, j'ai compris pourquoi ils avaient agi de manière si discrète. J'ai le sentiment qu'ils connaissent des difficultés financières depuis longtemps, mais qu'ils ne l'ont jamais vraiment communiqué et ont simplement continué à passer des commandes auprès des fournisseurs.»
Mme Campbell a alors décidé de se tourner vers les réseaux sociaux et de dénoncer le détaillant.
Sa publication Instagram sur le fait que SSENSE lui doit de l'argent a recueilli plus de 1300 «j'aime», 100 commentaires et a été largement partagée, notamment par d'autres artistes.
Étant l'une des rares marques canadiennes et artistes autochtones présentes dans le catalogue de SSENSE, elle se sent particulièrement déçue par cette expérience. Elle dit avoir eu quelques problèmes avec le détaillant dans le passé, mais rien d'aussi grave que le non-paiement.
«Vous prenez toujours un risque lorsque vous avez une petite entreprise et que vous travaillez avec de grands détaillants, c'est vraiment le cas», dit-elle. «Dans la plupart des contrats, ils vous paient une fois qu'ils ont reçu le produit, mais vous leur faites vraiment confiance, et vous faites confiance à la relation que vous entretenez avec eux.»
Elle estime que les petites entreprises devraient plutôt être payées d'avance, car perdre plus de 10 000 dollars pourrait la mettre en faillite.
Elle espère maintenant que SSENSE la paiera intégralement malgré ses difficultés financières.

