Justice

Un Canadien lié à un réseau mondial d'hommes qui enregistrent et partagent des agressions

La plupart des victimes ne savaient même pas qu'il y avait eu de l'abus.

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La police de Hamilton a arrêté Bryan Hayward le 16 mai. (Photo non datée) La police de Hamilton a arrêté Bryan Hayward le 16 mai. (Photo non datée) (CTV W5)

Bryan Hayward devait comparaître mercredi devant le tribunal de Hamilton pour une audience de remise en liberté sous caution. Cet homme de 36 ans est accusé d'agression sexuelle, d'agression armée, d'administration d'une substance nocive, de distribution d'images intimes et de voyeurisme, ainsi que de plusieurs autres chefs d'accusation.

L'audience a été reportée à ce vendredi.

Hayward, qui est au centre d'une enquête W5 en cours concernant les hommes qui abusent sexuellement de leurs femmes et de leurs partenaires intimes, est accusé d'avoir drogué et violé une femme. Il a été arrêté à l'extérieur d'un Tim Horton's par la police de Hamilton le 16 mai dernier.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Les accusations mentionnées ci-haut concernent une femme que Hayward aurait abusée. Mais une enquête de W5 a révélé que Hayward est lié à un vaste réseau mondial en ligne d'hommes qui drogueraient secrètement leurs épouses et leurs partenaires intimes, puis partageraient les vidéos de leurs agressions sexuelles.

En novembre 2024, un homme de 37 ans a été condamné à 16 ans de prison pour avoir drogué, violé et filmé deux ex-petites amies.

Lors d'une entrevue exclusive avec l'émission W5 de CTV, l'une des ex-copines de l'homme, dont nous changerons le nom pour Mélanie en raison d'une interdiction de publication, a déclaré qu'elle ne savait même pas qu'il y avait eu de l'abus.

«Je suis toujours déconcertée par le fait que ce soit la réalité, que quelqu'un puisse faire ça à son partenaire et se réveiller le lendemain en l'embrassant et en lui disant "bonjour" et "passe une belle journée"», a-t-elle rapporté. «Comment quelqu'un est capable de faire ça?»

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CTV News est également tenu de dissimuler le nom de son violeur, en raison d'une interdiction d'identité ordonnée par le tribunal pour protéger une autre de ses victimes, sa désormais ex-femme.

W5 a également rencontré son autre petite amie, que nous appellerons Julie.

«C'est la partie la plus effrayante et c'est un point commun entre toutes les victimes, nous n'avions aucune idée... Nous pensons qu'il a dû nous droguer tard dans la nuit et que nous nous sommes réveillées le matin.»

Ce réseau n'opère pas dans l'ombre ou sur le dark web. Pendant des années, le violeur de Mélanie a échangé et vendu des vidéos des sévices qu'elle a subis sur des sites pornographiques publics.

Bien qu'il soit derrière les barreaux à la prison de Dorchester au Nouveau-Brunswick, son compte est toujours en ligne sur au moins un site pornographique.

Dans le cadre de l'enquête en cours de W5, Avery Haines, correspondante principale d'investigation, a infiltré ce réseau mondial pendant plusieurs mois, en se faisant passer en ligne pour un homme qui voulait abuser de sa femme. Au cours de l'enquête, Avery Haines a parcouru la liste d'amis en ligne de l'homme du Nouveau-Brunswick et a découvert un autre homme dont la photo de profil était un drapeau canadien. Cet utilisateur a téléchargé près d'une douzaine de vidéos de femmes qui semblent inconscientes pendant qu'il a des rapports sexuels avec elles.

L'enquête de W5 a révélé que le compte avec le drapeau canadien appartient à Bryan Hayward, l'homme arrêté à Hamilton. W5 a alerté la police d'Hamilton de l'existence de ces délits potentiels, ce qui a conduit à l'ouverture d'une enquête. La police a perquisitionné le domicile de Hayward vendredi dernier et a saisi ses appareils électroniques ainsi que les drogues utilisées pour neutraliser ses victimes.

Selon un communiqué de presse de la police, Hayward, amputé de la main gauche, aurait contacté ses victimes par le biais de sites de rencontres en ligne.

L'inspecteur Curtis Patton de la police de Hamilton demande instamment à toute personne ayant eu une relation ou une interaction quelconque avec Hayward de contacter la police de Hamilton.

«Ces victimes ne sont peut-être même pas conscientes qu'elles sont en fait des victimes», a déclaré Patton. «Toute personne ayant eu une interaction quelconque avec Bryan Hayward, qu'elle sorte ou qu'elle ait eu un contact, doit se manifester, car toute information peut être utile à l'enquête.»

Les accusations portées contre Bryan Hayward ressemblent étrangement aux crimes commis contre Gisèle Pelicot à Avignon, en France.

Le mari de Gisèle Pelicot, Dominique, a été condamné à 20 ans de prison en décembre dernier pour avoir drogué et violé sa femme à plusieurs reprises pendant près de dix ans. Au cours de cette période, il a également invité des dizaines d'autres hommes dans leur maison pour la violer alors qu'elle était inconsciente. Cinquante autres hommes ont été reconnus coupables de viol, de tentative de viol ou d'agression sexuelle.

L'affaire Pelicot a été considérée comme une anomalie, mais l'enquête en cours de W5 montre que ce type d'abus est commis par un réseau d'hommes à travers le monde qui partagent le contenu de chacun et s'enseignent mutuellement où acheter des drogues assommantes, comment fabriquer ces drogues elles-mêmes et comment s'en tirer en cas de viol.

Le documentaire complet de W5 «Sleeping with the Enemy», qui expose un Canadien et des violeurs présumés dans le monde entier, sera diffusé le 31 mai à 21 heures sur CTV.

CTV News

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