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Trump reçoit le président syrien pour une rencontre inédite à la Maison-Blanche

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Le président syrien Ahmed al-Charaa salue ses partisans devant la Maison-Blanche, le lundi 10 novembre 2025, à Washington, après une rencontre avec le président Donald Trump. Le président syrien Ahmed al-Charaa salue ses partisans devant la Maison-Blanche, le lundi 10 novembre 2025, à Washington, après une rencontre avec le président Donald Trump. (Jacquelyn Martin/Associated Press)

Le président Donald Trump a reçu lundi à la Maison-Blanche le président syrien Ahmed al-Charaa, accueillant ainsi l'ancien État paria au sein de la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre le groupe État islamique.

M. al-Charaa est arrivé à la Maison-Blanche vers 11 h 30 pour son entretien dans le bureau Ovale, qui s'est déroulé à huis clos. Le président syrien est entré dans le bâtiment par West Executive Avenue, adjacente à la Maison-Blanche, et non par l'allée de l'aile ouest habituellement réservée aux dirigeants étrangers. Il a quitté la Maison-Blanche environ deux heures plus tard et a salué une foule de partisans rassemblés à l'extérieur avant de monter dans sa voiture.

«Nous ferons tout notre possible pour que la Syrie réussisse, car elle fait partie du Moyen-Orient», a déclaré Donald Trump aux journalistes lundi après-midi. Le président américain a ajouté à propos du président al-Charaa qu'il a «confiance en sa capacité à assumer cette fonction.» 

Donald Trump a ensuite indiqué sur ses réseaux sociaux qu'il prévoyait de rencontrer et de s'entretenir à nouveau avec le dirigeant syrien. Dans une entrevue accordée à Fox News, M. al-Charaa a déclaré avoir discuté avec Donald Trump des opportunités d'investissement futures en Syrie, «afin que la Syrie ne soit plus perçue comme une menace pour la sécurité. Elle est désormais considérée comme un allié géopolitique. C'est un pays où les États-Unis peuvent réaliser d'importants investissements, notamment dans l'extraction de gaz.»

La Syrie a officiellement confirmé son adhésion à la coalition internationale contre le groupe État islamique lors de la visite du président al-Charaa, devenant ainsi son 90e membre, selon un haut responsable de l'administration américaine s'exprimant sous couvert d'anonymat, aucune annonce officielle n'ayant encore été faite. 

Les États-Unis autoriseront également la Syrie à reprendre ses activités à son ambassade à Washington afin que les deux pays puissent mieux coordonner leurs actions en matière de lutte contre le terrorisme, de sécurité et d'économie, a précisé ce responsable.

 

Le ministère syrien des Affaires étrangères a qualifié la rencontre d'«amicale et constructive» dans un communiqué et a indiqué que Donald Trump «a réaffirmé la volonté des États-Unis d'apporter le soutien nécessaire aux dirigeants syriens pour garantir le succès du processus de reconstruction et de développement». 

Le ministère a indiqué que le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, avait rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shibani, et son homologue turc, Hakan Fidan, arrivés à Washington lundi. 

Ils se sont entendus pour poursuivre la mise en œuvre de l'accord conclu en mars entre le Damas et les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, en vue de l'intégration des FDS au sein de la nouvelle armée syrienne. La mise en œuvre de cet accord a été maintes fois retardée par les tensions entre les deux parties. Les mesures concrètes convenues lors de la réunion de lundi restent floues.

Le communiqué précise que «la partie américaine a également réaffirmé son soutien à la conclusion d'un accord de sécurité avec Israël», sans toutefois mentionner la réaction de la Syrie.

La visite du président al-Charaa à la Maison-Blanche est la première d'un chef d'État syrien depuis l'indépendance du pays en 1946. Elle intervient après la levée par les États-Unis des sanctions imposées à la Syrie durant les décennies de règne de la famille Assad.